Le Rav Elimélèkh Firer, président d'Ezra Lamarpé, qui a été l'un des premiers à porter la question des vaccins devant les Grands de la génération et à les approuver pour le public, s'adresse pour la première fois au prestigieux magazine ‘Ami, publié aux États-Unis, et y décrit précisément tout son processus de vérification à ce sujet.

Comme le dit le Rav Firer, "La question du vaccin me perturbait comme tout le monde, et pendant très longtemps, j'ai fait des recherches et suivi toutes les publications professionnelles dans le monde sur le sujet. J'ai parlé à des médecins qui s’occupent du sujet et suis arrivé à la conclusion qu'il n'y a aucun danger à se faire vacciner et que c’est ainsi qu’il faut agir."

"Les Grands de la génération, de tous les milieux et de tous les courants, m'ont demandé d'explorer la chose autant que faire se peut. En effet, ce sujet concerne beaucoup de monde. Habituellement, je n'exprime pas mon opinion au grand public, je réponds plutôt à des questions privées, mais à la demande des Guédolim, et après avoir exposé devant eux les conclusions, ils m’ont demandé de publier mon avis et de préciser que c’est aussi leur opinion et en leur nom, et que le vaccin doit être pris. C'est la bonne chose à faire."

"Concernant la question de l’essai clinique, je clarifierai quelques points", explique le Rav Firer lors de son interview au magazine ‘Ami, détaillant étape par étape : "La technologie utilisée par Pfizer et Moderna n'est pas une nouvelle technologie. Cette technologie a été découverte depuis déjà trente ans. Il y a 18 ans, le premier essai sur l’homme a même été réalisé. Un essai qui a été interrompu, non pas à cause d'effets secondaires graves, mais principalement parce que ces entreprises n'avaient pas assez de capitaux pour investir l’argent nécessaire."

Il ajoute : "Les fabricants n'ont pas investi les fonds nécessaires, car tant qu'il s'agissait de vaccins adaptés à une petite partie de la population mondiale - le développement technologique n'était pas rentable pour eux. Aujourd'hui, de nombreux gouvernements ont soutenu à coup de milliards les sociétés pharmaceutiques, afin de les encourager à investir les fonds nécessaires. Le Coronavirus a contraint les États-Unis et l’Allemagne d'allouer d’énormes capitaux."

Le Rav Firer poursuit en expliquant : "Après le développement, un essai sur des animaux de laboratoire commence, puis un essai sur des humains. La FDA, Food and Drug Administration aux États-Unis, est le plus grand organisme reconnu dans le monde, qui supervise les médicaments et les vaccins. Dans un premier temps, le vaccin est testé sur des souris, puis, pour certains d’entre eux, sur des singes. Ensuite, les tests sont réalisés sur des humains, en trois étapes, chaque étape augmentant le nombre de personnes, la tranche d'âge, les différentes ethnies, groupes et populations."

Il ajoute : "Dans une étude Pfizer, par exemple, un total de 43 448 personnes ont participé. La moitié a reçu le vaccin et l'autre moitié a reçu un vaccin simulé (placebo). L'essai a montré qu'il s'agit d'un vaccin avec une efficacité de 95% (après en avoir reçu deux doses) et aucun effet secondaire rare. Des symptômes courants tels que rougeur, douleur locale ou même fièvre peuvent être présents dans n'importe quel vaccin. Six personnes sont décédées au cours de l'essai. Quatre avaient reçu le faux vaccin et seulement deux, le vrai, et des tests ont montré qu'ils ne sont pas morts à cause du vaccin."

Rav Firer, qui est considéré comme une autorité dans le monde médical, souligne que "l’essai clinique n'a sauté aucune étape dans l’approbation du vaccin et a été réalisé exactement comme des vaccins ou d'autres médicaments, conformément à toutes les règles strictes exigées par la FDA. Il est vrai que d'autres vaccins et médicaments ne sont approuvés qu'après une dizaine d'années. Mais l’avancée technologique associée à la mobilisation mondiale a changé cette situation. Par exemple, dans le passé, il fallait environ deux ans pour identifier le code génétique de l'adénovirus ou du rétrovirus. Ce n'est qu'après détection que l'on peut commencer à tester les options de vaccination. Aujourd'hui, il existe des options plus rapides. Le Coronavirus a été détecté en laboratoire en seulement une semaine. Nous avons donc déjà gagné deux ans."

"Le recrutement de volontaires pour l’essai doit inclure un minimum de 30 000 personnes selon les règles de la FDA. Lorsqu'il s'agit d'un virus commun qui ne devient pas la propriété du monde entier et oblige tous les habitants du monde à y faire face, la capacité de rassembler un si grand nombre de volontaires s’étend de deux à trois ans. En revanche, lorsque le monde est chamboulé et que des milliards de personnes y sont exposées, on parvient à rassembler 40 000 volontaires en environ deux semaines. Et ici, nous avons économisé encore trois ans."

"De plus, dit le président d'Ezra Lamarpé à ‘Ami, il faut se rappeler que la FDA est un organisme bureaucratique, comme le sont d'autres organismes similaires dans le monde. Sont déployées devant lui des centaines ou plus de demandes de nouveaux essais par an. Nul doute que la file d'attente est longue et que les fonctionnaires, comme partout, arrivent le matin et repartent l'après-midi. Cette fois, le monde entier s'est mobilisé pour raccourcir la bureaucratie et a ainsi obtenu des résultats plus rapides. Bien sûr, les procédures requises n'ont pas été raccourcies et elles ont été effectuées comme avec n'importe quel médicament ou autre vaccin, sans aucune remise ni raccourci. Après l’essai, les discussions étaient ouvertes et tout médecin dans le monde qui le souhaitait pouvait les écouter et même poser des questions."

"Il suffit de mentionner que, dans le passé, des milliers d'enfants sont morts en attendant d'être vaccinés contre la polio, par exemple, et même aujourd'hui, malheureusement, des gens meurent parce que les médicaments qui peuvent guérir ou prolonger leur vie sont approuvés paresseusement.

La critique devrait plutôt être dirigée vers la nonchalance observée dans d’autres domaines, et non vers l’efficacité dans le cas de l’approbation du vaccin contre le Coronavirus."

Concernant la question : "Qu'en est-il des jeunes parents qui ne voient aucune raison de se faire vacciner eux-mêmes ou leurs enfants car ils prétendent que le Coronavirus n'est pas dangereux pour les enfants et les jeunes. Le gain vaut-il le risque du vaccin ?", le Rav Firer répond : "Pour l’instant, nous ne vaccinons pas de jeunes de moins de 16 ans dans le monde. Ceci, du fait que les entreprises n'ont pas effectué d’essai sur des jeunes de moins de 16 ans. Donc, pour le moment, la question n'est pas pertinente. Après qu’un essai ait également été fait sur les jeunes, nous réfléchirons selon les résultats de l’essai à ce qui serait bien et ce qui ne le serait pas."

"Pour les jeunes de plus de 16 ans, ma recommandation est de prendre le vaccin. Il est vrai que les jeunes passent généralement ce virus plus facilement, mais, malheureusement, nous avons déjà vu des cas graves chez les jeunes également. Donc, quand il y a une possibilité par le vaccin d’éviter un danger ou un risque de danger - le vaccin doit être pris."

Au cours de l'entrevue, il a été interrogé sur un jeune homme décédé parce qu'il avait récemment été atteint du Coronavirus et avait des anticorps élevés. Le fait d’avoir pris le vaccin semble avoir porté atteinte dans ce cas. "Y a-t-il du vrai là-dedans ? Et est-il possible d’avoir le Coronavirus à partir du vaccin lui-même ?"

Le Rav Firer a répondu au correspondant de ‘Ami : "A ma connaissance, ce jeune homme a aussi bu du café ce matin-là, il a aussi mangé quelque chose avant ou après le vaccin. Les anticorps, même au nombre de milliers, ne causent pas la mort. Ce sont encore des rumeurs et des absurdités. De plus, la complication qu'il avait eue n'était pas liée au vaccin et je le dis après une longue enquête auprès du directeur du département où il avait été soigné. Malheureusement, nous voyons tellement de gens tomber malades et mourir à cause du virus, qu’il n’est ni vrai ni pertinent d’en accuser le vaccin."

Concernant la question de l’infection par le vaccin lui-même : "Dans le passé, les vaccins étaient produits à partir de virus atténués ou de virus morts et il existait une faible crainte d’être infecté par ce même virus après avoir reçu le vaccin. Dans notre cas, cependant, le vaccin est fabriqué à partir d’une technologie qui n’inclut pas du tout le virus lui-même – il n’est donc pas possible d’être infecté par le virus à cause du vaccin. Il existe tout de même un risque d’infection après la première dose et les précautions doivent être prises conformément à toutes les instructions jusqu'à une semaine après avoir reçu la deuxième dose du vaccin."

Au cours de l’interview, on a demandé au Rav Firer : "Voyez-vous d'énormes progrès en médecine en Israël ou orientez-vous encore de nombreuses personnes pour des traitements médicaux en Amérique et à l'étranger ?"

Le Rav Firer a répondu que "la médecine en Terre Sainte a toujours été l'une des meilleures au monde et elle ne fait que s'améliorer. Il y a de très, très bons médecins en Israël. Les traitements que j'oriente vers l'étranger ne pourraient être réalisés chez nous, étant donné que nous n'avons pas l'expérience nécessaire dans certains domaines, Israël étant un pays relativement petit. Il existe de rares cas où l'expérience est très importante. Lorsque je me trouve dans ce type de cas, je recommande de voyager dans l'endroit ayant le plus d'expérience au monde dans ce même domaine."