Beaucoup d'historiens juifs et non-juifs ont mené des recherches sur les origines des fêtes de fin d'années. On sait en effet que Noël et le jour de l'an ont des origines païennes et que les premiers chrétiens ont utilisé des mythes et des célébrations païennes pour véhiculer le Christianisme en Occident. Ici un article qui propose (seulement) une contribution à cette réflexion et qui fait le point sur ces recherches. A lire d'urgence.

Le Rambam nous enseigne que une fois qu'une coutume a été instituée et utilisée pour l'idolâtrie, nous ne pouvons plus observer cette coutume même pour sanctifier le nom divin. C'est pour cette raison, par exemple, que le jour de Kippour, nous ne pouvons pas nous prosterner durant la prière de Moussaf à même le sol, sans mettre quelque chose sur ce dernier, bien qu'au Beit Hamikdash (temple) nous nous prosternions jusqu'au sol, car l'habitude de se prosterner de cette manière-là, a été utilisée par les idolâtres en tant que soumission à leurs différents dieux.
La Guemara dans Avoda Zara (8a) raconte que Adam Harishon, en voyant la durée du jour diminuer de jour en jour en hiver, pensa qu'à cause de la faute d'avoir mangé le fruit interdit, le monde aNait retourner à son état antérieur et être détruit. Il pensait que c'était la mort qui avait été décrétée sur lui. Il se mit à jeuner 5 jours avant la Tekoufat Tevet(le solstice d'hiver), c'est-à-dire le 17 décembre, et le jour du solstice il remarqua que la durée du jour recommençait à augmenter. Il continua à jeûner 3 jours supplémentaires jusqu'au 24 décembre, pour s'assurer du Derech Haolam, que la nature était ainsi faite, que le jour diminuait jusqu'au solstice pour augmenter de nouveau. Après ces 8 jours de jeûne il fit 8 jours de fêtes, jusqu'au 31 décembre. La Guemara finit l'histoire en disant הוא קבע לשם שמים והם קבעו לעבודה זרה, Il (Adam) institua ces jours de fêtes pour sanctifier le nom divin, et eux (les goyim) instituèrent ces jours pour l'idolâtrie.

A l'approche des fêtes de fin d'année, je vous propose de nous pencher un peu sur la vraie histoire de noël et du nouvel an. En effet en étudiant les véritables sources, les raisons, les significations et les coutumes de ces fêtes, peut être que chacun à son niveau pourra réaliser (ou pas) qu'il est sans doute inconcevable - au moins - pour un juif de célébrer de quelque manière que ce soit les fêtes de fin d'année. En tout cas, il est sûr que l'on puisse garder ces idées en tête pour choisir comment l'on veut célébrer les « fêtes » cette année.

I. Quelle est la vraie date de naissance de jésus ?

A)    Le mythe populaire place la naissance de jésus le 25 Décembre de l'année 1 E.C.

B)    Le nouveau testament ne donne aucune date ou année, à propos de la naissance de jésus.

Le plus vieux Gospel - celui de St Mark, écrit aux environs de 65 E.C. - commence avec le baptême de jésus déjà adulte. Cela prouve que les premiers chrétiens n'étaient pas intéressés à connaitre la date de naissance de jésus.

C)    L'année de naissance de jésus a été déterminée par Dionysius Exiguus, « abbé du monastère romain »

Son calcul était le suivant :

a)     Dans l'ère romaine, antérieur au christianisme, les années étaient comptées depuis ab urbe condita, (la création de la ville [Rome]). Donc 1 A.U.C. signifiait l'année de la création de Rome, 5 A.U.C. signifiait la 5ème année de la création de Rome etc.

b)    Dionysius avait reçu une tradition, selon laquelle l'empereur Romain Augustus avait régné 43 ans, et qu'il avait été suivi par l'empereur Tiberius.

c)     Luc 3 :1,23 indique que quand jésus eu 30 ans c'était la 15ème année du règne de Tiberius.

d)    Si jésus avait 30 ans durant le règne de Tiberius, cela veut dire qu'il avait vécu 15 ans durant le règne de Augustus, (donc la naissance de jésus était durant la 28ème année du règne de Augustus)

e)     Augustus avait pris le pouvoir en 727 A.U.C. Donc, Dionysius place la naissance de jésus en 754 A.U.C.

f)     Cependant, Luc 1:5 place la naissance de Jésus durant le règne de Hérode, et Hérode est mort en 750 A.U.C. - c'est-à-dire 4 ans avant l'année que Dionysius déterminait comme étant l'année de naissance de Jésus.

Quelque chose bloque dans ces calculs.

D)   Joseph A. Fitzmyer - professeur émérite d'étude Biblique à l'université catholique d'Amérique, membre de la pontifical biblical commission, et ex-president de la Catholic Biblical Association - dans le commentaire officiel de l'église catholique sur le nouveau testament[1], dit au sujet de la date de naissance de jésus : « Bien que l'année de naissance de jésus ne soit pas connue avec certitude, sa naissance n'a certainement pas eu lieu en 1 E.C. L'ère chrétienne, suppose avoir son moment fondateur, l'année de la naissance de jésus. Cette supposition est basée sur une erreur de calcul introduite en 533 par Dionysius Exiguus. »

E)    Le DePascha Compputus, un document anonyme, qui apparemment a été écrit en Afrique du Nord aux alentours de 243 E.C. place la naissance de jésus le 23 Mars. Clément,un évêque d'Alexandrie (215 E.C.), pensait que jésus était né le 18 Novembre. En se basant sur des archives historiques, Fitzmyer devine que jésus est né le 11 Septembre de l'année 3 A.E.C.

Ni la date, ni l'année de naissance de jésus n'est connue avec certitude. Il y'a beaucoup d'avis différents. Cela montre que la naissance de jésus avait peu sinon pas d'importance pour les premiers chrétiens, et noël ne correspond pas à la commémoration de la naissance de jésus. Ainsi noël, célébrant l'anniversaire de jésus le 25 Décembre est un mensonge. Mais alors, à quoi correspond réellement la date du 25 Décembre ?

II. Comment, le monde s'est retrouvé à célébrer noël le 25 Décembre ?

A)    Les païens romains, ont les premiers introduit la fête de Saturnalia, une période d'une semaine de société sans lois, durant la semaine du 17 au 25 Décembre. Pendant cette période, les tribunaux romains étaient fermés, et la loi romaine stipulait que personne ne pouvait être puni, pour avoir endommagé la propriété de quelqu'un d'autre, ou pour avoir blessé ou agressé quelqu'un durant cette célébration d'une durée d'une semaine. La fête démarrait quand les autorités romaines choisissaient « un ennemi du peuple romain » pour représenter le « le seigneur de l'anarchie ». Chaque communauté romaine, et quartier de Rome, sélectionnait une victime, qu'elle forçait à manger de très grandes quantités de nourriture, et à s'adonner à toutes sortes de plaisirs physiques, durant cette semaine (du 17 au 25 Décembre). A la fin de la fête, le 25 décembre, les autorités romaines, croyaient détruire les forces obscures, en assassinant extrêmement brutalement ces hommes et femmes innocentes.

B)    Le poète et historien Lucian de la Grèce antique (dans son essai intitulé Saturnalia) décrit comment cette fête était célébrée en son temps. En plus de sacrifices humains, il mentionne ces habitudes : abus d'alcool, les gens allaient d'une maison à l'autre en chantant dénudé, viols et autres actes immodestes, les gens consommaient des biscuits en forme d'homme (toujours d'actualité de nos jours dans les boulangeries).

C)    Au 4ème siècle C.E. le christianisme importa la fête de Saturnalia, dans le but d'attirer les païens à la religion chrétienne et ainsi, les convertir. Les dirigeants chrétiens de l'époque réussirent à convertir un très grand nombre de païens de cette manière, en leur promettant qu'ils pourront continuer à célébrer leur fête de Saturnalia, tout en étant chrétiens.

D)    Le problème était qu'il n'y avait rien d'intrinsèquement chrétiens dans la fête de Saturnalia, Pour remédier à ce problème, ces dirigeants chrétiens ont décidé de considérer le dernier jour de cette fête, le 25 Décembre, comme étant le jour d'anniversaire de jésus.

E)    Cependant, les chrétiens avaient peu de succès à changer les pratiques de cette fête. Ainsi Stephen Nissenbaum, professeur d'histoire à l'université du Massachussetts, aux Etats-Unis, l'écrit « en contrepartie de s'assurer de l'observance massive de l'anniversaire du Sauveur, en l'instituant à cette date précise, à l'issu de la fête de Saturnalia, l'église catholique, de son côté, décida tacitement, d'autoriser cette fête à être célébrée plus ou moins, de la manière avec laquelle elle avait été toujours célébrée. Les premières fêtes de noël, étaient donc célébrées, avec de l'alcool, des relations immodestes et adultères, chantant nu dans la rue etc ...

F)    Le révérend, Increase Mather, de Boston, observa en 1687, que « les chrétiens qui célébrèrent les premiers, la « naissance de jésus » le 25 Décembre, ne l'ont pas fait pensant que le christ était né ce mois-là, mais plutôt, parce que les fêtes païennes de Saturnalia, étaient, à ce moment-là, observées à Rome, et ils voulaient pouvoir observer les fêtes païennes, métamorphosées en fêtes chrétiennes »[2]. Comme les origines païennes de cette fête étaient connues, noël a été banni par les puritains, et la célébration de noël dans le Massachussetts était illégale de 1659 à 1681[3]. Cependant, noël était toujours célébré par la majorité des chrétiens.

G)    Certaines des pires coutumes du carnaval de Saturnalia, ont intentionnellement été ravivées par l'église catholique à Noël en 1466 par le pape Paul II, pour le simple amusement des citoyens romains. Il obligea des juifs à courir, nus, dans les rues de la ville. Un témoignage rapporte, « avant de les faire courir, les juifs étés nourris abondamment, de manière à rendre la course plus dure et éprouvante pour eux, et en même temps ça la rendait plus amusante pour les spectateurs. Ils courraient dans les rues, étaient moqués par tous les spectateurs, pendant que le saint père se tenait sur son balcon et rigolait pleinement. »[4]

H)    Faisant parti du carnaval Saturnalia durant le 18ème et le 19ème siècle, les Rabbins du ghetto de Rome étaient forcés de porter des habits de clown, et à marcher dans les rues de la ville, sous le jet de projectiles des spectateurs. Lorsque la communauté juive de Rome, décida d'envoyer une pétition au pape Grégoire XVI en 1836, le suppliant d'arrêter, l'abus annuel Saturnalien de la communauté juive, il répondit : « Le moment n'est pas opportun pour faire des innovations »[5]. Le 25 Décembre 1881, les dirigeants chrétiens incitèrent la population polonaise dans des manifestations antisémites, qui ont conduit à de grandes émeutes dans le pays. A Varsovie 12 juifs ont été brutalement assassinés, un très grand nombre a été mutilé, et un grand nombre de femmes juives ont été violées. Les dégâts matériels sur les propriétés appartenant aux juifs s'élevaient à 2 millions de roubles.

III. Les origines des coutumes de noël

A)    L'origine du sapin de noël :

De la même manière que les premiers chrétiens recrutèrent et convertirent des païens romains en associant la naissance de jésus avec la fête païenne Saturnalia, les idolâtres du culte de Asheira et ses ramifications, ont été recrutés par l'église catholique en autorisant « le sapin de noël »[6]. Les païens idolâtraient depuis longtemps les arbres, et les ramenaient de la forêt, dans leurs maisons pour les décorer. Encore une fois cette coutume païenne a été adoptée par les chrétiens, et vénérée par l'église.

B)    L'origine de Mistletoe (le gui) :

Cette coutume très anglo-saxonne, selon laquelle, les couples doivent s'embrasser en dessous du gui vient en réalité de la mythologie nordique. Cette mythologie relate comment le dieu Balder a été tué par une flèche de gui, par son rival le dieu Hoder, en se battant pour la conquête d'une femme Nanna. Les rituels druides utilisent du gui pour empoisonner leurs victimes de sacrifices humains[7]. Cette coutume chrétienne de « kissing under the mistletoe » (s'embrasser sous le gui), est en réalité une synthèse tardive, des actes immodestes et adultères de Saturnalia avec ce culte druidique de sacrifices humains avec le gui[8].

C)    L'origine des cadeaux de noël :

Dans Rome d'avant l'ère chrétienne, les empereurs obligeaient leurs citoyens les plus méprisés, à amener des offrandes et des cadeaux durant Saturnalia (en Décembre) et Kalends (en Janvier). Plus tard, ce rituel a été étendu, incluant l'échange de cadeaux dans la population en général. L'église catholique, encore une fois, incorpora cette coutume dans la religion chrétienne, en y ajoutant une saveur chrétienne, en instituant le supposé don de cadeaux par le saint Nicolas, le père noël, (voir plus bas)[9].

D)    Les origines du père noël (saint Nicolas) :

a)     Nicolas est né à Paraka, Turquie, en 270 C.E. et plus tard devint l'évêque de Myra. Il est mort le 6 Décembre 345. Il fut nommé un « saint » seulement beaucoup plus tard au 19ème siècle.

b)    Nicolas était l'un des évêques les plus importants, qui décida de convoquer le concile de Nicée en 325, et créa le nouveau testament. Le texte qu'ils écrivirent, décrivait les juifs comme « les enfants du diable »[10] qui avaient condamné jésus à mort.

c)     En 1087, un groupe de marins qui idolâtraient Nicolas, exhuma ses ossements, et les déplaça de Turquie à Bari en Italie. Là-bas, il remplaça une déesse, source de bénédiction, appelée « La grand-mère » ou « Pasqua Epiphania », qui avait l'habitude de remplir les chaussettes des enfants avec ces cadeaux. La grand-mère fut évincé de son tombeau à Bari, qui devint un centre du culte de Nicolas. Les membres de ce groupe se donnaient l'un à l'autre des cadeaux, durant une reconstitution historique, qu'ils faisaient annuellement le jour de l'anniversaire de la mort de Nicolas, le 6 Décembre.

d)    Ce culte, se propagea vers le nord, jusqu'à être adopté par les païens allemands et celtes. Ces groupes idolâtraient un panthéon dirigé par Woden - le chef des dieux, et le père de Thor, Balder et Tiw. Woden avait une longue barbe blanche et il montait à cheval dans le ciel, un soir tous les automnes. Quand Nicolas fusionna avec Woden, il se débarrassa de son apparence méditerranéenne, se laissa pousser la barbe, et lui aussi montait un cheval volant, mais changea la date de son vol, pour le faire en Décembre. Il était habillé avec de gros habits d'hiver.

e)     A la demande d'adhérents païens du nord de l'Europe, l'église catholique adopta le culte de Nicolas, et enseigna qu'il, (et qu'on) doit distribuer des cadeaux le 25 Décembre, et non pas le 6 Décembre.

f)     En 1809, le romancier Washington Irving (célèbre pour The legend of Sleepy Hollow et Rip Van Winkle), écrivit une nouvelle satirique de la culture hollandaise qui s'appelait Knickerbocker History. Cette nouvelle satirique, fait référence plusieurs fois à cette homme à barbe blanche, ainsi qu'au cheval volant transportant saint Nicolas, en utilisant son nom hollandais Santa Claus (père noël en anglais moderne).

g)    Dr Clement Moore, un professeur de l'union Seminary, lut Knickerbocker History, et en 1822 publia un poème basé sur le personnage de Santa Claus: « Twas the night before Christmas, when all through the house, not a creature was stirring, not even a mouse. The stockings were hung by the chimney with care, in the hope that Saint Nicholas soon would be there... » « C'était la nuit avant noël, et dans toute la maison, pas une créature ne s'agitait, pas même une souris. Les bas pendaient délicatement de la cheminée, dans l'espoir que saint Nicolas bientôt serait là. » Moore innova en dépeignant un Santa Claus (père noël) avec 8 rennes qui descendaient dans les cheminées.

h)     L'illustrateur bavarien Thomas Nast, avait presque complété l'image moderne du père noël. De 1862 à 1886, en se basant sur le poème de Moore, Nast dessina plus de 2200 dessins du père noël pour le Harper's Weekly. Avant Nast, saint Nicolas avait été dessiné de plusieurs manières différentes, de l'image d'un évêque rigoureux à la figure d'un gnome dans une robe. Nast donna également au père noël, une maison au pôle nord, son atelier était rempli d'elfes, et il lui donna également une liste des bons et des mauvais enfants du monde entier. La seule chose qui manquait au père noël était ses habits rouges.

i)      En 1931, l'entreprise Coca Cola était dans une très mauvaise posture. En effet, Coca Cola venait de retirer la cocaïne des ingrédients de sa boisson, pour la remplacer par de la caféine. En effet, la caféine n'étant pas autant addictif que la cocaïne, Coca Cola avait besoin d'une nouvelle campagne publicitaire et ainsi l'entreprise contacta l'artiste suédois Haddon Sundblom, pour créer un père noël buvant du Coca Cola. Sundblom modélisa son père noël, en prenant modèle sur son ami Lou Prentice, qu'il choisit pour son visage joufflu. L'entreprise insista sur le fait que l'habit du père noël soit de la couleur rouge brillant de Coca Cola.

Et puis, finalement après toutes ces péripéties le père noël était né. Un mix des croisades

chrétiennes, de dieux païens, et un modèle publicitaire.

IV. Le challenge de noël

  • Noël a toujours été une fête fêtée sans véritable sens. Durant des millénaires, païens, chrétiens, et même juifs ont été balayés, durant les festivités de la saison, et très peu de personnes s'arrêtèrent un instant pour considérer la signification intrinsèque, l'histoire ou les origines de ces célébrations.
  • Noël célèbre la naissance du dieu chrétien, qui vînt au sauvetage de l'humanité, contre « l'insulte qu'est la Torah ». C'est une déclaration qui dure 24 heures, déclarant que Dieu abandonna les juifs, et que les juifs ne peuvent plus étudier la bible, qu'il y a maintenant une nouvelle bible, le nouveau testament, que le judaïsme n'est plus une religion valide.
  • Noël est un mensonge. Il n'y a aucune église catholique avec une réelle tradition que jésus soit réellement né le 25 Décembre.
  • Le 25 Décembre est un jour durant lequel, des juifs furent éhontés, torturés et assassinés.
  • La plupart des habitudes populaires de noël - y compris, le sapin de noël, mistletoe, les cadeaux de noël, et le père noël - sont des incarnations modernes, de rituels païens des plus dépravés jamais pratiqués sur terre.

Beaucoup de personnes, très enthousiastes à l'idée de préparer les fêtes de noël, préfèreraient ne pas connaitre la vraie signification de ces fêtes. Les personnes connaissant l'histoire, objectent souvent que leurs célébrations n'ont en réalité rien à voir, avec la monstrueuse histoire et signification de cette fête. Ils prétendent simplement vouloir « passer du bon temps ».

Si c'est ainsi, imaginez, qu'entre 1933 et 1945, le régime nazi célébrait l'anniversaire de Adolf Hitler - le 20 Avril - comme fête. Imaginez qu'ils avaient nommés ce jour,

« HitlerDay », et qu'ils célébraient cette journée par des festins, de l'alcool, le partage de cadeaux, et différentes autres coutumes. Imaginez que, ce jour-là, les juifs étaient sujets à des tortures, perversions, différents sortes d'abus, et assassinats, et imaginez que ces pratiques avaient continuées durant des centaines d'années.

Il  y'a effectivement une fête le 20 Avril. Cette fête n'est pas très populaire mais elle est tout de même célébrée par quelques groupes Néonazi en Allemagne, Autriche, Pologne, Etats Unis, et en Amérique du sud, HitlerDay commémore la naissance de Hitler le 20 Avril.

Maintenant, imaginez que vos arrières arrières arrières petits-enfants, et descendants étaient sur le point de célébrer HitlerDay. Le 20 Avril arrivait, et ils avaient oublié depuis très longtemps Auschwitz, et Bergen Belsen. Ils n'avaient jamais entendu parler des chambres à gaz, ou bien des marches de la mort. Ils avaient acheté du champagne, du caviar, du foie gras, et étaient sur le point de faire la fête, quand soudainement quelqu'un vint leur rappeler la véritable histoire de ce jour, et sa signification, ainsi que les souffrances subites par leurs ancêtres. Imaginez qu'ils avaient dans un premier temps objecté à cette personne, qu'ils n'étaient pas en train de célébrer la shoah, mais qu'ils étaient simplement en train de faire la fête et de célébrer HitlerDay, rien à voir avec la shoah. Si vous aviez la possibilité de voyager dans le temps, et de les rencontrer, si vous aviez la possibilité de leur dire juste quelques mots, qu'est-ce que vous leur conseillerez de faire le jour de HitlerDay ?

Le 25 Décembre 1941, Julius Streicher, un des assistants les plus vicieux de Hitler, célébrait noël, en publiant l'article suivant dans son journal antisémite, « Der Stuerner » :

« Si quelqu'un désire mettre fin, à cette malédiction qu'est le sang juif, il n'y a qu'un seul moyen de le faire. Il faut éradiquer ce peuple, le fils de Satan, ses racines et ses branches. »

Comment fêterons-nous noël cette année ?

A l'approche du 25 Décembre, nous pouvons garder ces idées en tête, pour déterminer exactement, comment on veut célébrer les fêtes de fin d'année.

Le nouvel an, le 1er Janvier

I. Le premier 1er Janvier de l'histoire

En 46 avant J.C. l'empereur romain Jules César, établit, le premier, le 1er Janvier comme étant le jour du nouvel an. Pourquoi décida-t-il que le 1er Janvier soit le jour du nouvel an ?

Janus était le dieu romain des portes et des portails et il avait 2 faces. Une vers l'avant et une vers l'arrière. Pour cette raison César décida que le mois de Janvier dédié au dieu Janus, était approprié pour être la porte de la nouvelle année. Ainsi la première fois que le nouvel an fut célébré le 1er Janvier il fut célébré en l'honneur d'un dieu romain, Janus. Et jusqu'à aujourd'hui, Janvier est le mois dédié à ce dieu romain, et son premier jour est célébré comme le nouvel an.

A quoi ressembla la première fête du nouvel an ? César célébra le premier 1er Janvier de l'histoire, en ordonnant la violente éradication des mouvements révolutionnaires juifs de Rome. Nous n'avons pas besoin de mentionner que les rues étaient littéralement couvertes de sang. Les années suivantes, les païens romains, observèrent la nouvelle année en participant à des fêtes, en se saoulant, et en s'adonnant à des relations adultères, un rituel qu'ils pensaient, être une reconstitution du monde chaotique qui existait autrefois, avant que le cosmos soit ordonné par les dieux. Et encore une fois, c'est plus ou moins la manière dont est célébrée la nouvelle année, de nos jours. Les gens se réunissent, font la fête, se saoulent, agissent comme des sauvages etc... Et en réalité, Le NYPD (New York Police Departement), le département de police de la ville de New York, fut créé en réponse aux célébrations qui se passaient durant les fêtes de fin d'année.

Avec la propagation du christianisme, beaucoup de fêtes païennes ont été abandonnées plutôt que de les rajouter au christianisme, et vers le début de l'époque médiévale, la plupart des chrétiens d'Europe considéraient le jour de l'annonciation, le 25 Mars, comme étant le début de la nouvelle année. Qu'est-ce que le jour de l'annonciation ? D'après la tradition chrétienne, le 25 Mars était le jour, ou l'ange Gabriel dit à Marie, qu'elle allait tomber enceinte par dieu, et qu'elle allait avoir un fils. Ce fils sera le fils de dieu et il sera appelé jésus.

Donc pour récapituler, les païens célébraient le 1er Janvier comme étant le début de la nouvelle année, mais les chrétiens n'étaient pas d'accord et célébraient le 25 Mars, le jour de l'annonciation comme étant le début de l'année.

II. Quand fut la première fois que les chrétiens célébrèrent le nouvel an le 1er Janvier ?

William le conquérant, lorsqu'il devint pour la première fois roi d'Angleterre, le 25 Décembre 1066, décréta que les anglais, devaient retourner au jour qui fut initialement établi par Jules César comme étant le début de la nouvelle année. Pourquoi voulait-il absolument çela ? Il voulait s'assurer que la soi-disant naissance de jésus le 25 Décembre soit célébrée le même jour que la date de son couronnement, et que la soi-disant circoncision de jésus le 1er Janvier, soit le début de la nouvelle année. Malheureusement pour William, cette innovation, fut abandonnée après sa mort, et les chrétiens célébrèrent de nouveau le jour de l'annonciation comme le début de la nouvelle année le 25 Mars.

Donc pour récapituler ce qu'on vient de voir : Le 1er Janvier était une fête païenne instituée par Jules César dédiée au dieu Janus. Le nouvel an chrétien, était célébré le 25 Mars. William le conquérant essaya de remplacer le 25 Mars, au profit du 1er Janvier, pour être le début de la nouvelle année chrétienne. Les chrétiens célébrèrent la nouvelle année le 1er Janvier, durant le règne de William, et à sa mort, ils retournèrent au 25 Mars.

III. Le calendrier grégorien, et le pape Grégoire XIII

Cinq cents ans plus tard en 1582, l'un des antisémites les plus virulents et brutal de l'histoire de l'humanité, Ugo Boncompagni, qui était également appelé Pape Grégoire XIII, décida d'abandonner le calendrier julien traditionnel. Pourquoi ?

Le calendrier institué par Jules César, était basé sur l'année solaire. Il calcula l'année solaire comme étant une année de 365 jours et un quart de jour (365,25 jours). Pour pouvoir maintenir la correspondance entre le calendrier et le cycle solaire, il dut ajouter un jour de plus tous les 4 ans (le 29 Février). Malheureusement pour César son calcul était erroné. En réalité le cycle solaire dure 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 46 secondes, (ce qui fait 365,2422 jours). Cette légère imprécision, causa au calendrier julien de perdre un jour tous les 128 ans. Ainsi à l'époque de Grégoire, le calendrier avait un peu moins de 13 jours de retard avec le cycle solaire. Grégoire commença bien avant 1582, avec le docteur, astronome et philosophe Luigi Lilio, à réfléchir à une manière de corriger le calendrier pour rattraper ce retard. Seulement au lieu de rajouter 13 jours, il n'en rajouta que 10. Pourquoi ? Il se basa sur les règles établies durant le concile de Nicée en 325 sur le calcul de la pâque, la pâque ne pouvant avoir lieu avant l'équinoxe. Sans trop entrer dans les détails[11], Grégoire pensait que le jour le plus adéquat pour l'équinoxe de printemps était le 21 Mars, car c'était le jour de l'équinoxe de l'année du concile de Nicée, 1257 ans plus tôt. En 1582, l'équinoxe était le 11 Mars, et donc pour cette raison Grégoire décida de sauter 10 jours. Ce changement fut appliqué, le jour d'après la nuit du 4 Octobre, et on passa du 4 Octobre au 15 Octobre 1582. Le concile de Nicée, fut convoqué par l'empereur romain Constantine, pour rétablir une harmonie entre les différentes églises, la paix religieuse, et pour construire l'unité de l'église. Différentes lois et règles furent également décidées. Le nouveau testament fut complété en ajoutant John. Le calcul du jour de la pâque fut établi précisément. Et de nombreuses législations antisémites furent également instaurées durant le concile de Nicée.

Grégoire institua 3 nouvelles règles dans son calendrier en plus d'avoir sauté 10 jours, ces règles ne sont pas déterminantes par rapport à notre sujet mais l'une d'elles est intéressante : la première règle est qu'aucune centaine d'année, bien que divisible par 4, ne peut être bissextile sauf si elle est exactement divisible par 400. C'est-à-dire que par exemple 1700, 1800, 1900, 2100, ne sont pas bissextiles. Mais 1600, 2000, 2400 sont bissextiles. La deuxième règle est que les années divisibles par 4000, ne sont pas bissextiles. Enfin la troisième règle, et c'est l'innovation de Grégoire qui nous intéresse : démarrant avec le pape Grégoire le nouvel an sera officiellement rétabli dans le calendrier au 1er Janvier.

Bien que Grégoire célébrait déjà le nouvel an le 1er Janvier avant 1582, il le rétablit officiellement dans le calendrier en 1582.

Ainsi pour récapituler, la raison pour laquelle nous célébrons aujourd'hui le nouvel an le 1er Janvier, est à cause du pape Grégoire, et le calendrier grégorien qu'il établit. Ce même calendrier qui fut établit en se basant non pas sur la réelle erreur du calendrier julien, mais en se basant sur la date de l'équinoxe au moment du concile de Nicée, équinoxe qui sert à calculer et établir la date de la pâque. Le concile de Nicée, une des conventions les plus terribles pour l'histoire du judaïsme, spirituellement avec l'harmonisation des églises chrétiennes et physiquement par l'instauration de nombreuses législations antisémites.

IV. Qui était le pape Grégoire XIII ?

A présent, pour réellement apprécier comment la nouvelle année doit être célébrée, on doit essayer d'en savoir plus sur le pape Grégoire XIII.

Le jour du nouvel an 1577, il décréta, que tous les juifs de Rome, sous peine de mort, se doivent de venir écouter avec attention le sermon de conversion au catholicisme qui sera donné dans toutes les synagogues après la prière du vendredi soir.

Maintenant, imaginez que le maire de votre ville, passe un décret selon lequel tous les juifs, vous, vos enfants, vos parents, vos grands-parents, vos frères et sœurs etc, soient obligés de venir écouter un discours prosélyte, pour vous convertir au catholicisme. Imaginez ce que vous ressentiriez envers ce maire. Ensuite Grégoire passa à la vitesse supérieure. Il signa une loi, créant une taxe pour les juifs uniquement. Et à quoi servait cette taxe ? Et bien elle servait simplement à payer « la maison de la conversion » et les prêtres, qui venaient dans les synagogues pour donner leur sermon de conversion toutes les semaines. Donc maintenant les juifs étaient carrément obligés de payer eux même les prêtres qui les convertissaient. Et finalement le jour du nouvel an 1581, Grégoire ordonna à son armée de confisquer tous les livres appartenant aux juifs de Rome. Ces troupes confisquèrent toutes les copies du Talmud, ils pillèrent les synagogues, et prirent tous les Sifrei Torah (les rouleaux de la Torah). Cependant il y avait un « problème » En effet beaucoup de juifs n'étaient pas très enthousiastes à l'idée de donner leurs Sifrei Torah, leurs Sefarim (livres saints) et leurs livres. Et donc des milliers de juifs furent assassinés durant cette campagne, de manière terrible. Ils étaient torturés, brûlés vifs sur les bûchers avec leurs Sifrei Torah. Une shoah organise par le pape Grégoire XIII.

Durant toute l'époque médiévale et après, le 1er Janvier, supposément le jour de la circoncision de jésus, ce dernier à l'origine de la religion responsable pour la destruction spirituelle du judaïsme (au travers de conversions forcées), et responsable pour des milliers si ce n'est pas des millions d'assassinats barbares de juifs à travers l'Europe, était un jour réservé pour des activités antisémites et anti-juives. Les synagogues étaient brûlées, des Sefarim (livres saints) étaient brûlés, des tortures de juifs avaient lieu en public, et bien sûr des assassinats brutaux de juifs.

V. Le 31 Décembre et la saint Sylvestre.

Le 31 Décembre est dédié à saint Sylvestre. Qui était ce saint Sylvestre ?

Sylvestre était un savant chrétien de théologie. Il était également le pape qui était au pouvoir durant le concile de Nicée. L'année précédant le concile de Nicée, Sylvestre réussit à convaincre l'empereur romain Constantine, d'interdire aux juifs d'habiter dans la région de Jérusalem. Bien sûr de nombreux juifs n'étaient pas très enthousiastes à l'idée d'abandonner leurs maisons à Jérusalem. Mais Constantine sous la pression du pape Sylvestre, se mit à assassiner brutalement, tous les juifs qui ne voulaient pas quitter la région de Jérusalem.

Egalement l'année suivante, Sylvestre s'arrangea pour faire passer de nombreuses législations antisémites au concile de Nicée.

Le 31 Décembre est le jour de la Saint Sylvestre, et les célébrations de la nuit du 31 Décembre au 1er Janvier, sont dédiées à la mémoire de Sylvestre, l'homme responsable pour des milliers de morts juifs.

Encore une fois, nous pouvons garder ces idées en tête, pour déterminer exactement, comment on veut célébrer les fêtes de fin d'année.

Traduit de l'anglais d'un cours du Rabbi Lawrence Kellemen




[1]           Addison G. Wright, Roland E. Murphy, Joseph A. Fitzmyer, "A History of Israel" in The Jerome Biblical Commentary, (Prentice Hall: Englewood Cliffs, NJ, 1990), p. 1247.

[2]           Increase Mather, A Testimony against Several Prophane and Superstitious Customs, Now Practiced by Some in New England (London, 1687), p. 35. A Voir aussi Stephen Nissenbaum, The Battle for Christmas: A Cultural History of America's Most Cherished Holiday, New York: Vintage Books, 1997, p.4.
[3]           Nissenbaum, p. 3.

[4]           David I. Kertzer, The Popes Against the Jews: The Vatican's Role in the Rise of Modern Anti-Semitism, New York: Alfred A. Knopf, 2001, p. 74.

[5]           Kertzer, p. 33, 74-5.

[6]            Clement Miles, Christmas Customs and Traditions: Their History and Significance, New York: Dover Publications, 1976, pp. 178, 263-271.

[7]            Miles, p. 273.

[8]            Miles, p. 274-5.

[9]            Miles, pp. 276-279.

[10]           John 8:44
[11]           Pour plus de détails, il convient de bien comprendre la réforme du calendrier grégorien par rapport au calendrier julien, ainsi que bien comprendre le calcul pour fixer la date de la paque.