Bachar al-Assad, chef d’État de la Syrie depuis 2000, a pris la fuite, quittant le pouvoir au grand soulagement de nombreux Syriens. Il est en effet accusé de crimes graves contre des opposants et des civils, incluant des détentions arbitraires, des tortures systématiques et l’utilisation d’armes chimiques contre des populations civiles. Il avait succédé à son père, Hafez al-Assad, dont le règne autoritaire fut également marqué par de graves violations des droits de l’homme.

Lorsque Bachar, le fils, monte au pouvoir, on s’attend à voir naître un régime plus libéral, mettant fin aux méthodes brutales et aux crimes de son prédécesseur. N’avait-il pas suivi de hautes études d’ophtalmologie en Angleterre après avoir obtenu son diplôme de médecin ? Tout portait à croire que cet apprentissage des sciences médicales, ainsi que la fréquentation d’une certaine élite estudiantine loin de son père, ferait de lui une personne raffinée, civilisée et sensible aux besoins d’autrui. Mais voilà, ces espoirs se révélèrent vains, puisqu’il se montra encore plus cruel que son père !

En vérité, les études profanes n’ont absolument aucun impact sur le caractère de celui qui s’y plonge. Nos Sages l’ont affirmé de manière catégorique : "Si l’on te dit qu’il existe de la sagesse chez les Nations, tu peux y croire ; mais si l’on t’affirme qu’il y a de la morale chez elles, n’y crois pas !" Seule la Torah, transmise par D.ieu, possède le pouvoir de raffiner les traits de caractère et d’élever l’homme au-dessus de ses instincts primitifs. Les Pirké Avot, un recueil d’enseignements moraux, commencent justement par la réception de la Torah au mont Sinaï, comme pour dire que seule la Révélation divine permet d’acquérir les outils nécessaires pour affiner son caractère. La fréquentation des Sages et du Beth Hamidrach est incontournable pour l’apprentissage des bonnes Middot, ainsi que pour la Émouna et la morale.

C’est pourquoi Ya’akov Avinou, avant même de descendre en Égypte, un pays païen aux mœurs corrompues, enverra d’abord son fils Yéhouda pour y fonder une Yéchiva. Il est convaincu que seule cette démarche permettra à sa descendance de rester fidèle aux valeurs qu’il incarne avec les autres Patriarches. Tout au long de l’histoire, le peuple hébreu a toujours fait de la construction de lieux de culte et d’étude une priorité absolue. Les communautés qui ont négligé cet impératif se sont toutes assimilées.

En parallèle, il convient également de se tenir, autant que possible, à l’écart des environnements étrangers à la Torah. Lorsque l’on annonce à Ya’akov Avinou que Yossef est "vivant" et qu’il règne sur l’Égypte, il peine à y croire. Pour lui, "vivre" signifie rester intègre dans les valeurs morales qu’il lui a transmises. Or, pour diriger un État, il est nécessaire d’être en contact constant avec des conseillers, des responsables, des chefs militaires et d’autres acteurs politiques. "Comment ne pas subir leur influence ?", pensait Ya’akov.

Pour ces mêmes raisons, il refusera, plus tard, de bénir les deux fils de Yossef - Efraïm et Ménaché - qui ont grandi dans le palais royal, percevant, par esprit divin, que des impies descendront de ces deux petits-enfants. Là encore, il attribue cette réalité à l’ambiance néfaste du milieu dans lequel ils évoluent.

L’histoire ne change pas, et nos défis restent identiques à ceux de nos ancêtres. Par conséquent, la seule solution qui s’offre à nous pour les surmonter demeure les principes qu’ils nous ont légués, comme le fait de chercher à évoluer dans un cadre favorable au judaïsme.