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Ségoula : lettre avec requête dans la 'Hanoukia, authentique ?

Rédigé le Mercredi 7 Décembre 2022
La question de Anonyme

Bonjour,

Il y a en ce moment une Ségoula circulant sur les réseaux : le huitième jour de 'Hanouka, écrire une requête sur un morceau de papier et le placer dans la 'Hanoukia.

Dans l'année qui suit, avant le prochain 'Hanouka, on est censé être exaucé.

Pouvez-vous me dire quelle en est l'origine et si elle est authentique ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Il s'agit d'une Ségoula dont la vérité n'est pas incontestable.

Explications :

Depuis la création du monde, lorsque l'être humain a eu besoin d'attirer sur lui la miséricorde divine, il s'est adressé à Lui par le biais de la parole et s'est amélioré dans la pratique des Mitsvot ! 

Même le plus grand des prophètes non-juifs - Bil'am - connaissait la force de la parole et le poids de chaque mot prononcé dans la prière.

Les Sages de Midyan dirent à Balak à propos de Moché Rabbénou : "Tu voudrais savoir où réside le secret de sa puissance et de celle son peuple : il est dû au POUVOIR DE LEUR LANGUE. LORSQU'ILS CRIENT VERS D.IEU, IL EXAUCE TOUTES LEURS REQUÊTES. Combats les juifs par cette même méthode. Nous te conseillons de convoquer Bil'am, dont la puissance verbale "égale celle de Moché"."

Ya'acov Avinou nous enseigne que même la guerre contre nos ennemis peut se faire par le biais de la parole, uniquement. Voir fin du Rachi sur Béréchit, chapitre 48, verset 22.

Rav Eliezer Waldenberg, dans son œuvre monumental - Tsits Eliezer [volume 10, question 5, passage 6] - attire notre attention sur un fait raconté à propos de Rabbi 'Haïm Bénattar - l'auteur du Or Ha'haïm [1696-1743].

Ce géant de la Torah aurait transmis à l'un de ses élèves ayant des difficultés pour subvenir à ses besoins, un papier sur lequel était retranscrite une certaine prière, qu'il devait glisser entre les pierres du Kotel. Quelque temps plus tard, les prières de l'élève en question furent exaucées.

Depuis, explique le Rav Eliezer Waldenberg au nom de Rav Fallagi, cette manière de faire s'est installée au sein de certaines communautés.

D'après certains, cet élève était Rabbi 'Haïm Yossef David Azoulay - le 'Hida [1724-1806].

Le Rav Chmouel Rabinovitcz explique : lorsque nos ancêtres n'avaient pas la possibilité de se déplacer vers le Kotel, ils envoyaient un morceau de papier afin qu'il soit placé dans le Kotel, où il y a une présence de la Chekhina toute particulière. En cas de force majeure, l'écriture était considérée comme la prononciation d'une prière.

Cette coutume a été adoptée même lorsqu'il s'agit de prières que l'on désire réciter sur la tombe d'un Tsadik.

Pour des détails supplémentaires, voir Tsits Eli'ézer, volume 10, réponse 5, Cha'aré Tsion, volume 1, réponse 5, Beth Aharon Véisraël, volume 95, année 16, pages 68 [676]-72 [680] et ici :

https://www.torah-box.com/question/porter-un-bijou-avec-une-segoula_81206.html

https://www.torah-box.com/question/deposer-un-papier-sur-une-tombe_47225.html

En ce qui concerne la "Ségoula" mentionnée dans votre question : bien qu'il s'agisse également d'un morceau de papier déposé à un endroit précis, il ne semble absolument pas qu'elle tire sa source dans la manière de faire précitée. Il n'est pas nécessaire d'avoir un QI très élevé pour être en mesure d'en deviner l'origine. Donc, à éviter. Voir ici l'histoire concernant Rav Ovadia Yossef.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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