La Téchouva, c’est un voyage vers un autre monde, une expérience spirituelle et purificatrice, un chemin baigné de lumière et de joie. Mais le Yétser Hara’, le mauvais penchant, ne reste pas au repos pour autant, il place des obstacles de sorte que si on manque de prudence dans notre cheminement, on risque de sombrer dans la déprime, l’extrémisme, un sentiment de culpabilité constant, ou des querelles sans issue avec les parents ou d’autres membres de la famille.
Le Rav Chimon Weiss mentionne sept règles de base qu’il faut connaître dans les premiers pas vers la Téchouva :
1. Sans étude, on n’acquiert aucun savoir
Comme dans tout domaine au monde, si on n’étudie pas, on ne connaît rien. Tu as acheté une nouvelle machine à laver ? Tu veux la mettre en route ? Tu es obligé de lire les instructions pour t’en servir convenablement. Autrement, tu ne vas pas y arriver, et, parfois, tu risques même d’abîmer la machine. La première étape du retour aux sources, c’est l’apprentissage, l’étude ! On apprend de nouvelles Halakhot, on participe à des cours sur le judaïsme. Pour accomplir les Mitsvot, pour comprendre et nous lier au Saint béni soit-Il par le biais des Mitsvot, il faut savoir comment les accomplir. Je répète : si on étudie, on acquiert des connaissances.
2. Trouve ton conseiller personnel
Il est très recommandé de trouver un Rav qui t’orientera dans ta nouvelle voie. Il t’aidera à localiser les documents adaptés à ta progression, et répondra aux questions qui surgiront au cours de cette étude. Il est important qu’il s’agisse d’un Rav ayant acquis de l’expérience auprès des Ba’alé Téchouva, et qui connaît de près les problèmes et difficultés auxquels est confrontée toute personne qui revient à ses sources. Il faudra veiller à prendre ses distances avec toutes sortes de charlatans qui exploitent le manque de connaissance des Ba’alé Téchouva, et exercent une mauvaise influence sur eux. Vous pourrez généralement trouver un Rav compétent dans une Yéchiva de Ba’alé Téchouva ; il est également possible de s’adresser à nous, et nous vous aiderons, avec l’aide de D.ieu, à trouver un Rav qui vous convient.
3. Lentement, mais sûrement
Important : Le processus de la Téchouva est continu. Passer en une semaine d’un mode de vie où tu as grandi à un autre mode de vie, différent dans son essence, avec une autre échelle de priorités, une voie dont la Torah et les Mitsvot emplissent toute la personnalité même lorsque tu t’occupes de domaines profanes, n’est ni réalisable, ni souhaitable. Impossible de sauter un étage pour passer à l’étage suivant sans gravir une marche après l’autre. Lentement et sûrement, tu iras loin. Il est très important de s’armer de patience et non de bondir en avant trop vite, car c’est également une technique du Yétser Hara’ qui te propulse en avant pour que tu ne puisses pas faire face à la nouvelle situation et retombes en arrière, que D.ieu préserve.
4. La voie royale, sans extrémisme
S’éloigner beaucoup de l’extrémisme. Il arrive souvent que la joie de la découverte nous conduise à entreprendre des démarches extrêmes. Parfois, contre nous-mêmes, et parfois contre notre famille et notre environnement. Il est capital de comprendre qu’on ne sait pas encore tout, il faut créer des outils pour comprendre et accepter ces nouveaux principes. De l’extrémisme on ne gagne rien. Parfois, au début du processus, il est difficile de distinguer entre l’attachement au but et l’extrémisme, c’est pourquoi il vaut la peine de consulter toujours un Rav qui connaît ce domaine et les difficultés de ceux qui reviennent à la pratique.
5. La joie, rien que la joie
Il faut servir le Saint béni soit-Il dans la joie, tel qu’il est écrit dans les Psaumes : « Servez D.ieu dans la joie ». Le service Divin s’effectue dans la joie et apporte de la joie. S’il se déroule dans le stress et les nerfs, ce n’est pas seulement dangereux d’un point de vue spirituel - et il y a de fortes chances qu’un homme ordinaire ne survive pas sur la durée -, mais également d’un point de vue mental. Parfois, l’homme chute complètement. En conséquence, il est très important d’accomplir la Torah et les Mitsvot dans une atmosphère joyeuse. Si l’on rencontre une difficulté ou un blocage, il importe de consulter un Rav qui connaît ce domaine.
6. Pas de désespoir dans le monde
L’un des outils employés par le Yétser Hara’ pour faire chuter l’homme qui se repentit, c’est le désespoir. Il l’incite exprès à agir de manière incorrecte à ses yeux, pour qu’il relève son incapacité à être constant dans son accomplissement des Mitsvot. Dans une partie des cas, c’est une erreur qui te pousse à penser que tu n’as pas bien agi, et en approfondissant ton étude, tu verras que tu n’as rien fait de mal. Mais même si tu as réellement commis une transgression, il est interdit de désespérer ! Le Ba’al Chem Tov explique que le désespoir survenant après la faute est plus grave que la faute elle-même. C’est exactement le but du mauvais penchant, te conduire au désespoir pour te pousser à laisser tomber et à te soumettre.
7. Regarde de l’avant !
Lorsque l’homme découvre cette nouvelle voie, de manière naturelle, il lutte avec son passé, et de nombreuses questions liées au passé l’envahissent. Parfois, cela crée chez lui un sentiment de culpabilité et de déception. Il est interdit de regarder le passé. Prenons en exemple un homme qui se débat contre de fortes vagues en pleine mer, il va de soi que, dans sa tentative de s’extirper de cette situation, il lui est interdit de chercher ce qui l’a poussé à en arriver là au départ, pourquoi il n’a pas écouté la voix de son père qui l’avait averti de ne pas naviguer en cas de tempête, etc. Il doit se concentrer sur sa lutte pour la survie. Il en va de même pour le processus de la Téchouva : ne t’occupe pas du passé et des calculs qui ne te font pas avancer dans ton processus spirituel. Le passé doit rester du passé.