Chalom, chers amis, je viens de rentrer en Erets Israël après un voyage en France. J'ai eu une excellente impression de ces Juifs qui résident en exil, qui sanctifient le Nom de D.ieu en public par la diffusion de la Torah, par leurs traits de caractère exemplaires, préservent et entretiennent la flamme de la Torah, que D.ieu les aide afin qu'ils ne manquent de rien ni sur le plan matériel, ni sur le plan spirituel.

Nous amorçons le mois de Tamouz, un mois dont les initiales Tav, Vav, Mèm et Zayin désignent ceci : Zémané Téchouva Mémachémim Oubayim (les jours de Téchouva approchent). Dès le Kaf (20) Sivan, nous sommes à cent jours de Roch Hachana, comme l'indiquent les Tsadikim, une allusion au fait que nous devons nous préparer aux Yamim Noraïm, les Jours Redoutables, une période de Téchouva. Nous savons que l'essentiel du processus de repentir débute entre l'homme et son prochain, car Hachem expie ces fautes à condition que l'homme ait apaisé son prochain. Pour les fautes entre l'homme et D.ieu, Hachem accorde l'expiation, mais pour celles entre l'homme et son prochain, D.ieu ne nous pardonne qu'à condition d'avoir apaisé notre prochain et de lui avoir demandé pardon. C'est à ce sujet que commença la destruction du Second Temple qui s'étend du 17 Tamouz jusqu'à Ticha Béav. Nous nous préparons à ce sujet. La destruction du Beth Hamikdach intervint du fait que l'homme ne respecta pas son prochain, en raison de la haine gratuite qui régnait.

Je vais vous faire un récit porteur de nombreuses leçons à propos de l'Ahavat 'Hinam, l'amour gratuit, c'est-à-dire l'opposé de la Sinat 'Hinam. Un grand Tsadik, nommé Rabbi Méïr de Premishlan, élève du Ba'al Chem Tov, résidait en Pologne. Un homme vint le trouver pour solliciter une Brakha : il désirait s'installer en terre sainte. Cela se passa il y a 250 ans, il raconta qu'il voulait monter en Erets Israël pour s'y installer et il désirait une Brakha. Le Tsadik, Rabbi Méïr, lui répondit : « Écoute, tu vas traverser la mer, et tu devras voyager par bateau » – les avions n'existaient pas – et les bateaux n'étaient pas aussi solides qu'aujourd'hui, c'étaient des embarcations peu solides, qui ne résistaient pas à la force des vagues et généralement, le voyage durait deux semaines, et en pleine mer, le bateau était instable. Il lui expliqua qu'il risquait de se retrouver dans une situation de danger, que ferait-il dans ce cas ? « Je vais te donner une Ségoula afin que la mer s'apaise. Tous les Chabbath, je couvre mes 'Hallot avec un napperon. Je vais te donner ce napperon, et dès que tu verras la mer s'agiter, prends le napperon, jette-le dans la mer et celle-ci s'apaisera. »

J'ai entendu une interprétation de cette histoire : en quoi le napperon qui couvre les 'Hallot entraîne-t-il la mer à s'apaiser ? Il est écrit dans le traité 'Houlin 7a : Rabbi Pin'has ben Yaïr arriva un jour devant le fleuve Guinaï, et lui demanda de s'assécher et de lui permettre de le traverser à sec. Au final, il accepta. Dans le Talmud Yérouchalmi, il est précisé qu'il y eut une confrontation. « Pourquoi te laisserais-je passer ? » invoqua le fleuve. « Tu veux faire la volonté d'Hachem, moi également ! » Et d'ajouter : « Si tu n'as jamais offensé qui que ce soit, alors je me mets de côté. » Rabbi Pin'has ben Yaïr répondit : « C'est exact, je n'ai jamais offensé qui que ce soit. » 

Voici une remarque intéressante : l'eau est l'élément le plus fort. Nous savons que dans la science, si l'on se demande qui, de l'eau ou du feu, est plus fort, on répond : l'eau. En effet, l'eau éteint le feu. L'eau est l'élément le plus puissant de la création. On relève quatre éléments fondateurs : la terre, l'air, le feu et l'eau. L'eau est l'élément le plus fort parmi les quatre. Quand se plie-t-elle, à quel moment se met-elle de côté, quand n'a-t-elle pas de contrepoids ? Face à un homme qui a la faculté de ne blesser personne, aucun homme ne se vexe par son entremise. L'eau s'avoue alors vaincue et déclare : là, je n'ai plus de force. Je ne suis plus rien. 

Réfléchissons ! Pourquoi recouvrons-nous les 'Hallot le vendredi soir ? Le Beth Yossef écrit, en citant les Richonim : c'est du fait que nous récitons la Brakha sur le vin, or il est également possible de réciter le Kiddouch sur le pain. Le pain est un élément inerte : pour éviter qu'il « n'ait honte » lorsqu'on récite d'abord la Brakha sur le vin et non sur le pain, on le couvre d'un napperon. Il en résulte que l'idée ici est d'être très vigilant pour éviter de faire honte à qui que ce soit et d'accorder du respecter à toutes les créatures. De ce fait, explique le Rav à son visiteur : « Tu te rendras en Erets Israël, tu te heurteras à des vagues puissantes, emporte avec toi ce napperon des 'Hallot, que tu jetteras en mer, tu constateras que la mer s'apaise. »

Mes chers amis, choisissons cette Ségoula, qui est un peu difficile, mais pas tant que ça. Tentons non seulement de ne pas taquiner ni d'humilier les autres, mais évertuons-nous à respecter les autres, à les renforcer, à nous focaliser sur le respect d'autrui et alors, Hachem nous accordera du respect et nous permettra d'assister à la construction du Beth Hamikdach et à la Guéoula, bientôt et de nos jours, Amen. 

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