Le mois d'Av est nommé aussi Ména'hem Av. C'est un mois au cours duquel Hachem nous renforce beaucoup, bien que la première partie du mois soit considérée comme quelque peu faible, une période où nous réfléchissons à la destruction du Temple, à notre éloignement vis-à-vis de Hachem, mais d'un autre côté, le nom du mois nous renforce beaucoup. Nous savons qu'une coutume juive fait loi : lorsque nous distribuons de la Tsédaka, nous disons : par le mérite de Rabbi Méïr Ba'al Haness. Nous disons : Eloka Déméir 'Anéni. Dans la Michna, il est dit que cela s'adresse à Hachem qui a éclairé nos yeux à travers le miracle de 'Hanouka. Mais au sens simple, il s'agit de Rabbi Méïr, le saint Tana, auteur de miracles. Nous implorons que par son mérite, Hachem nous exauce. La question se pose : pourquoi implorons-nous Hachem spécifiquement par le mérite de Rabbi Méïr Ba'al Haness ? Il y a tant d'autres Tanaïm et Amoraïm. Lorsque les avis de Rabbi Méïr et de Rabbi Yéhouda sont divergents, la Halakha suit l'avis de Rabbi Yéhouda. Pourquoi ne pas dire : par le mérite de Rabbi Yéhouda ? Nous avons de nombreux autres Tanaïm, comme Rabbi Chim'on bar Yo'haï ou Rabbi 'Akiva, ou bien encore Rabbi Yo'hanan ben Zakaï. Or, nous disons : par le mérite de Rabbi Méïr Ba'al Haness.
Nous en trouvons une explication dans les ouvrages sacrés : il y a une controverse dans la Guémara, traité Kidouchin 36a, entre Rabbi Méïr et Rabbi Yéhouda sur la question de savoir quand nous sommes définis comme des fils (de Hachem) et lorsque nous ne le sommes pas. Rabbi Méïr affirme que si nous réalisons la volonté de Hachem ou si nous ne nous y plions pas, dans tous les cas, nous sommes toujours des enfants de Hachem. Rabbi Yéhouda, en revanche, établit une distinction : si on se conduit bien, si on pratique les commandements de la Torah, si on prie, si on sert Hachem et si l'on honore ses parents, on se conduit correctement, dans ce cas, on est qualifié de « fils », mais si on se conduit mal, on perd ce titre de fils et on est appelé : « serviteur ». Dans la prière de Roch Hachana, nous disons : si nous sommes comme des fils, aie pitié de nous comme un père a pitié de ses enfants ; si nous sommes comme des serviteurs, sois compatissant et rends notre jugement. Nous ne savons pas : il se peut que nous nous conduisions bien, ou non : cela suit l'avis de Rabbi Yéhouda. Nous avons une règle stipulant que si Rabbi Méïr et Rabbi Yéhouda sont partagés, nous suivons l'avis de Rabbi Yéhouda.
Mais le Rachba affirme ici que la Halakha suit l'avis de Rabbi Méïr. C'est-à-dire que même si nous ne nous plions pas à la volonté de Hachem, Hachem nous accorde néanmoins le titre de « fils ». Si nous ne nous sentons pas bien, si nous sommes frappés par un malheur ou une maladie, notre conduite est certainement défaillante, ou lorsque nous subissons une importante perte d'argent, Hachem nous met à l'épreuve. Dans ce cas, nous réagissons ainsi, comme l'indique la Guémara de Brakhot : lorsqu'un homme subit des souffrances, qu'il analyse sa conduite. En premier lieu, on prend 18 shékels que l'on offre à la Tsédaka et l'on dit à Hachem : aie pitié de moi ! On dit alors : par le mérite de Rabbi Méïr… Quel est le Psak (décision Halakhique) de Rabbi Méïr ? Même si nous ne nous plions pas à la volonté de Hachem, le titre d'« enfants » de Hachem nous est néanmoins attribué. Lorsque nous disons « Av » (père), nous ne pouvons pas prétendre être des enfants, puisque notre conduite laisse à désirer, nous ne pouvons pas prétendre être des fils de Hachem. Lorsque nous venons de l'autre côté, nous disons : « Aba » (papa) : si Tu es notre père, nous sommes automatiquement Tes fils. Par ce biais, nous suscitons de grands mérites et nous nous rapprochons de Lui.
Puisse Hachem avoir pitié de nous : nous vivons tant de tourments à l'intérieur et à l'extérieur. Qu'Il nous envoie des bienfaits et nous rapproche, comme un Père qui a pitié de ses enfants. Amen !
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