Sarah s’était préparée sérieusement en vue de son premier accouchement, elle avait lu des livres, participé à des cours de préparation à l’accouchement, et récolté un bon nombre de conseils et d’exercices reconnus bénéfiques au moment des contractions.
Finalement, lorsqu’elle arriva en salle d’accouchement et qu’elle fut reliée au moniteur, elle n’osa plus bouger de sa place. La peur que, peut-être, lorsqu’elle serait déconnectée du moniteur, le pouls allait se mettre à baisser la cloua sur son lit et l’empêcha d’aller prendre une douche chaude ou de faire des exercices salutaires…
L’intérêt du moniteur durant l’accouchement ne fait aucun doute. Pourtant, le suivi continu du pouls du bébé n’aide en rien si Hakadoch Baroukh Hou en décide autrement… et vice-versa. Le Bita’hone et le calme sont précisément les éléments qui peuvent te faire mériter une aide du Ciel spéciale, comme le dit le verset (Téhilim 121, 5) : « l’Éternel est ton ombre à ta droite ». L’ombre suit l’homme et se comporte en conformité parfaite avec le comportement de l’homme. Quand l’homme lève ses mains, l’ombre lève aussi ses mains, quand il agite sa main pour saluer, l’ombre aussi agite sa main en face de lui, et ainsi Hachem l’aidera selon son niveau de Bita’hone !
Eva était en train de vivre un accouchement tout à fait ordinaire et se trouvait déjà à un niveau bien avancé du travail. Toutefois, la sage-femme qui rentra dans la pièce fixa le moniteur avec un visage grave. Puis, après plusieurs essais pour trouver une meilleure position allongée, le médecin qui avait été appelé d’urgence l’informa que, comme tout semblait le montrer, le bébé était rentré dans une situation de détresse, et si la délivrance ne se produisait pas concrètement dans les prochaines minutes, ils seraient obligés de procéder à une césarienne.
Eva, bouleversée, commença à trembler de tout son corps et à pleurer hystériquement. La sage-femme tenta de la guider, de lui rappeler de respirer correctement et de pousser au moment des contractions, mais Matti s’était refermée sur elle-même et ne réussit pas à coopérer comme il convenait. Dans cette situation, il n’y avait plus d’autre choix que de procéder à une césarienne.
La peur et l’anxiété risquent de provoquer l’arrêt de la progression du processus de l’enfantement et d’inhiber l'activité des hormones impliquées dans ce processus. C’est la raison pour laquelle il incombe à la parturiente de garder le contrôle d’elle-même en toute situation. Il faut qu’elle prenne en compte que si le Créateur, Béni soit-Il, qui se préoccupe tellement de son bien, veut qu’il y ait une intervention chirurgicale, il y aura une intervention chirurgicale ! Un très grand nombre de femmes ont subi une césarienne, s’en sont rétablies et ont pu, par la suite, accoucher normalement de leurs autres enfants ! Son rôle, à ce moment précis, est d’accepter avec joie la volonté d’Hachem.
Seule celle qui a confiance et sait que tout ce qui lui arrive suit les plans de la Providence individuelle peut correctement surmonter l’épreuve et réagir avec calme, même lors des retournements de situations durant l’accouchement.
Le premier accouchement de Chira progressait à une vitesse surprenante, et après deux heures de contractions, elle arriva au stade des poussées. « Encore un peu, et tout sera derrière moi », pensa-t-elle, cet avis étant partagé par la sage-femme et les personnes qui l’accompagnaient. Pourtant, les minutes défilaient et le bébé n’apparaissait toujours pas.
La tension était à son plein, les douleurs étaient très intenses et la déception se faisait ressentir lorsque, encore et encore, elle mettait toutes ses forces à pousser sans résultat. Ces trois sensations avaient presque imprimé en elle leurs traces, mais Chira resta forte. Elle coopéra d’une façon particulière et exécuta toutes les instructions de la sage-femme comme une excellente élève.
Le dénouement fut positif, évidemment. Le bébé est né sous une bonne étoile, ne serait-ce que par le fait que sa maman avait gardé le contrôle d’elle-même malgré le changement de tournure imprévisible et avait permis de conclure avec succès cet accouchement, sans intervention médicale.
« Après avoir écouté la cassette sur le Bita’hone, » raconta Rachel, qui s’était tellement inquiétée pour la santé de son bébé, « j’ai réussi à retrouver mon calme. J’ai compris que Hakadoch Baroukh Hou a délibérément caché le développement de l’embryon du regard de l’homme, comme il est dit dans Kohélet (11, 5) : « Les choses cachées (l’embryon) dans le ventre de la femme enceinte », et le Midrach explique : « L’honneur d’Hachem est dans les choses cachées » (Michlei 25, 3) ».
« J’ai réussi à faire pénétrer dans mon cœur deux pensées : celle d’accepter la volonté d’Hachem et celle de croire que tout ce qui allait m’arriver était pour mon bien. J’ai ressenti que j'étais entre les mains d’Hachem, Béni soit-Il. Je me suis rappelée à moi-même « Pourquoi dois-je transformer ces mois en cauchemar ? Et si, à D.ieu ne plaise, il y a vraiment un problème chez le bébé, est-ce que ma peur va permettre de l’empêcher ? ».
« Ce travail sur moi-même n’était pas facile, pourtant je savais que c’était pour mon bien et pour celui du bébé que j’allais bientôt mettre au monde. J’étais obligée de me libérer de cette anxiété pour réussir à accoucher rapidement et facilement ».
« Quand j’ai pris mon bébé dans mes bras, un bébé fille en bonne santé, j’ai pleuré de joie. Je savais que Hakadoch Baroukh Hou ne m’avait pas seulement fait mériter de recevoir une petite fille parfaite et en bonne santé, mais Il m’a aussi offert un cadeau durant cette grossesse : la confiance totale en D.ieu ! »