À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Itshak El'hanan Spector, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harav Spector, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Rav Its’hak El’hanan Spector, Rav et décisionnaire, est né dans la ville de Resh dans le district d’Horodna en 1817, et décédé à Kovna le 21 Adar 1896. Il étudia dans sa jeunesse auprès de son père, le Rav Israël Isser, Rav de la ville de Resh, et avait un certain penchant pour la ‘Hassidout. Il étudia également auprès du Rav Eliyahou Shik et du Rav Binyamin Diskin, Rav de Wilkowisk, et était le condisciple du Rav Yéhochoua Leib Diskin, le Rav de Brisk.
Le Rav Its’hak reçut une Smikha (ordination rabbinique) du Rav Binyamin Diskin et du Rav Its’hak ‘Haver de Titkin (qui devint ensuite Rav de Suvalki), l’auteur du Responsa Binyan ‘Olam. En l’an 1837, il est nommé Rav d’une petite bourgade, Sabelin et en 1839, Rav de la ville de Baresa. Il devient célèbre en raison de sa décision liée au nom de « Dévessa », ainsi que pour une histoire de divorce, affaire au cours de laquelle il se querella avec le Rav Eizik de Shavel ; au final, l’histoire démontra finalement que Rav Its’hak avait raison. En l’an 1846, il est choisi au poste de Rav de la ville de Nishvez, dans le district de Minsk, et en 1851, il est appelé à occuper le poste de Rav de la ville de Novardok. Dans cette ville, il acquiert sa renommée qui s’étend dans toute la Lituanie et la Pologne par ses Responsas en matière de Halakha, et c’est là qu’il publie son ouvrage Béer Its’hak. Il est ensuite nommé en 1864 Av Beth-Din d’une ville du district de Kovna. Il y fonde la Yéchiva des Prouchim, et il occupe la fonction de Rav pendant 32 ans, jusqu’à sa mort.
Délicatesse
L’heure du troisième repas du Chabbath est arrivée. La prière de Min’ha vient de s’achever dans la synagogue de Tel Arza, et les ‘Hassidim profitent du temps entre Min’ha et la Sé’ouda Chlichit pour consulter un livre ou écouter les belles paroles inspirées de leur Rav.
Tous ont l’oreille tendue pour écouter les anecdotes et les nouvelles explications du vétéran Rav qui prend la parole devant tous les ‘Hassidim, jeunes et vieux.
À l’extérieur, les enfants s’amusent. Ils reviennent de leur groupe de Téhilim, tenant chacun un sachet de bonbons. Ils mangent avec délice leur glace froide qui les rafraîchit de la chaleur de la journée.
Le Gabaï du Beth Midrach prépare diligemment les tables, et dispose les ‘Hallot, les salades, et les salières pour la Sé’ouda Chlichit, et les fidèles procèdent à l’ablution des mains.
Le vénérable ‘Hassid, le Gaon et Mékoubal Rav El’hanan Spector, l’illustre fidèle qui se distingue par son humilité, habite non loin de là, et a également l’habitude de prendre part à la Sé’ouda Chlichit dans ce Beth Midrach. Après l’ablution des mains et la récitation de la bénédiction de « Hamotsi » sur deux pains, l’une des personnes présentes approche l’assiette de Te’hina du Rav El’hanan.
Pendant ce temps, un enfant entre dans la pièce, le visage rougi par la chaleur du jour, sa chemise tachée et débraillée, et les mains rouges du jus de la glace qui vient de couler sur ses mains.
L’enfant s’approche en courant de la table, et en apercevant l’assiette à côté de la place du Rav El’hanan, ne réfléchit pas à deux fois ; il veut goûter de la Te’hina, et n’hésite pas à plonger son doigt encore rouge et dégoulinant dans le plat de Te’hina.
Rabbi El’hanan, délicat de nature, voit l’acte précipité de l’enfant et repousse doucement le doigt dégoulinant de l’enfant de l’assiette de Té’hina.
L’enfant décampe et le troisième repas du Chabbath se poursuit normalement.
***
Vendredi matin. Les gens sont pressés, les magasins d’alimentation sont bondés. Les Juifs choisissent de belles ‘Hallot en l’honneur du Chabbath, du vin, des boissons et toutes sortes de délicatesses.
Parmi les acheteurs, la noble figure du Rav El’hanan Spector se détache. Que fait le vieux ‘Hassid, le Gaon Rabbi El’hanan, au rayon des sucreries ?
Il cherche entre les rayons et remplit un sachet de bonbons de toutes les couleurs, de chocolat, etc. Il paie et se hâte de quitter le magasin.
***
C'est l'heure de la Sé’ouda Chlichit du Chabbath suivant. Les enfants jouent à côté de la synagogue de Tel Arza. Rabbi El’hanan Spector arrive. Contrairement à son habitude, il n’entre pas de suite dans le Beth Midrach. Il s’arrête et observe d’un regard scrutateur les enfants jouer.
Les fidèles de la synagogue le saluent poliment d’un « Chabbath Chalom », bien que sa présence dehors et le fait qu’il observe les enfants jouer les étonne, mais personne n’ose l’interroger à ce sujet.
Au bout de quelques minutes, Rabbi El’hanan entre au Beth Midrach et s’assoit à sa place habituelle. Mais il n’est pas tranquille et posé comme d’habitude. De temps en temps, il ajuste ses lunettes et regarde autour de lui, en particulier lorsque la porte s’ouvre et que quelqu’un entre.
La table est déjà posée pour la Sé’ouda Chlichit, quelqu’un approche une coupelle de Te’hina de la place du Rav El’hanan. Les fidèles procèdent à l’ablution des mains, et Rabbi El’hanan n’est toujours pas calme, il regarde autour de lui, derrière la porte, et soudain, il se lève et s’adresse à un Avrekh de sa connaissance.
« Peut-être pourriez-vous m’aider ?, s’adresse-t-il à lui sur un ton sérieux. Il y a une semaine, je ne me suis pas conduit comme il faut avec l’un des enfants qui a touché la Te’hina avec son doigt… L’enfant en a été certainement blessé et il faut que je le console, mais j’ignore son nom et je ne le reconnais pas parmi les enfants, pourriez-vous m’aider ? », finit-il ses propos, quelque peu embarrassé.
L’Avrekh ne sait pas comment réagir. Il fait défiler dans son esprit les enfants du lieu, et soudain ses yeux brillent. « C’est certainement lui », annonce-t-il en souriant.
« Mendelé, pointe-t-il en direction de l’un des enfants qui vient d’entrer au Beth Midrach avec le visage en feu et la chemise tachée. Viens ici un instant. »
L’enfant observe l’Avrekh, et s’aperçoit que le Rav El’hanan se tient à côté de lui, il hésite à s’avancer, mais Rabbi El’hanan l’a reconnu… Il s’approche de lui, s’incline devant lui et lui tend le sac de bonbons. « C’est pour toi, lui dit-il d’un ton consolateur, la semaine dernière, j’ai porté atteinte à ton honneur, je te prie de me pardonner… »
« Je pardonne », bégaie l’enfant au teint cramoisi. Il s’enfuit en courant dehors, tenant en main un sac regorgeant des meilleures sucreries…
« Baroukh Hachem », se murmure le Rav El’hanan à lui-même.
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