À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rabbi Its'hak Abi'hssira surnommé "Baba 'Haki" (frère de Baba Salé), l'équipe Torah-Box est heureuse de vous présenter une histoire de sa vie. Allumez une bougie en disant "Likhvod Baba 'Haki, zékhouto taguèn 'alénou". Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Rav Mordékhaï Eliyahou raconta l’histoire suivante : un jour, le père d’une famille d’origine marocaine, qui habitait à proximité de Baba ‘Haki à Ramlé et était très liée à lui, décéda. Naturellement, Baba ‘Haki rendit visite à la famille endeuillée. Il les trouva tous assis au sol, comme le veut la coutume. Pourtant, l’ainé des fils de cet homme semblait ne pas se sentir concerné par ces usages : il était assis sur une chaise et s’était visiblement rasé… Les autres membres de la famille espéraient que Baba ‘Haki lui adresse quelques reproches. Pourtant, au lieu de cela, Baba ‘Haki s’approcha du fils et commença à bavarder avec lui de choses et d’autres. Puis, au moment de repartir, Baba ‘Haki se retourna vers lui et l’invita à venir déjeuner chez lui.
Quelques heures plus tard, donc, l’homme et sa femme arrivèrent chez Baba ‘Haki. Ils furent reçus avec de grands honneurs, ainsi que Baba ‘Haki avait l’habitude de faire avec tous ses invités.
Au cours du repas, Baba ‘Haki engagea avec eux la conversation et s’enquit de leur vie à Paris. Puis, au fil de la conversation, il leur glissa : « Comment se passe chez vous le Chabbath ? » Ce à quoi l’homme répondit : « Vous savez, la vie à Paris est difficile et nous travaillons durement pour gagner notre subsistance. La plupart de nos bénéfices proviennent justement des ventes accomplies durant le Chabbath… » Baba ‘Haki continua : « Et la nourriture Cachère ? » « Ah, répondit l’homme, mais c’est impossible ! Il n’existe que très peu de commerces proposant de la nourriture Cachère et ceux-ci sont fort éloignés de chez nous. » « Et qu’en est-il de la pureté familiale ? » continua Baba ‘Haki. « Monsieur le rabbin, qui pense à de telles choses de nos jours à Paris ? Nous n’avons d’ailleurs plus aucune notion de ces règles. » Et il en alla ainsi de toutes les réponses que donna l’homme…
Baba ‘Haki comprit qu’il était présentement inutile, alors qu’ils étaient en deuil, de tenter de rapprocher ce couple de la Torah ; il fit plutôt signe à la Rabbanite d’amener à table les meilleurs mets, ainsi que du pain et de quoi faire Nétilat Yadayim. Il n’évoqua plus le sujet de la pratique des Mitsvot jusqu’à la fin du repas. Avant que le couple ne reparte, Baba ‘Haki les bénit chaleureusement, leur souhaita bon voyage et s’apprêta à les quitter. C’est alors que l’homme, quelque peu étonné, demanda à Baba ‘Haki : « Ne souhaitiez-vous pas vous entretenir avec nous de quelque chose de spécifique… ? »
Baba ‘Haki saisit la perche que lui avait tendue le Juif et lui demanda s’il était intéressé à accomplir une Mitsva pour l’élévation de l’âme de son père défunt. L’homme répondit par l’affirmative et Baba ‘Haki lui dit : « Je vais te demander d’accomplir une toute petite chose, très facile et qui ne perturbera en rien la vie que tu mènes. Mais il faut que tu me promettes de t’y tenir. Il s’agit de procéder à Nétilat Yadaïm avant chaque repas. » L’homme fut trop heureux de s’en tirer à si bon compte, lui qui craignait qu’on ne le contraigne à devenir un Juif orthodoxe… Il promit de prendre sur lui cette Mitsva et de ne jamais s’y soustraire. Baba ‘Haki les bénit tous deux à nouveau et se sépara d’eux.
Le lendemain, le couple rentra à Paris. Dans l’avion, il leur fut servi un repas – non Cachère. Le mari s’apprêta à manger lorsqu’il se souvint de sa promesse faite à Baba ‘Haki la veille. Il se leva donc pour faire Nétilat Yadaïm puis regagna sa place. Pourtant, une fois qu’il se trouva face à son plateau-repas, il commença à se sentir gêné de consommer de la nourriture non Cachère après s’être lavé les mains comme il se doit… Il se contenta donc discrètement des quelques fruits qui se trouvaient là.
Une fois arrivé chez lui, la même scène se reproduisit : il se mit à table avec son épouse et se rappela une fois de plus qu’il devait faire Nétilat Yadaïm avant de manger. Il se leva et une fois revenu à table, il se sentit de nouveau mal à l’aise de consommer les aliments non Cachères que lui avait servis sa femme. Celle-ci constata que quelque chose n’allait pas et demanda des explications à son mari. Ce dernier dut la mettre au fait de la promesse qu’il avait faite à Baba ‘Haki et ajouta : « Si je procède à Nétilat Yadaïm, comment puis-je ensuite consommer des aliments non Cachères ? C’est une conduite incohérente… » À la suite de cela, le couple prit la courageuse décision – pour l’époque – de rendre leur cuisine Cachère. Ils se mirent ensuite à observer d’autres Mitsvot encore jusqu’à devenir avec le temps des Juifs parfaitement observants. Leurs enfants furent également éduqués dans la Torah et suivirent la voie de leurs parents.
Le Rav Mordékhaï Eliyahou conclut : « J’ai demandé à Baba ‘Haki comment avait-il eu l’idée extraordinaire de rapprocher le couple de la Torah de cette manière. Il me répondit que c’était très simple : le Talmud, dans le traité Brakhot (chap. 8), stipule que le verset : « Vous vous sanctifierez ; et vous serez saints » fait en réalité référence à Nétilat Yadaïm ainsi qu’aux ablutions auxquelles on procède à la fin du repas. Nos Sages ajoutent que ces Mitsvot ont d’autre part la capacité d’attirer la sainteté sur la personne qui s’y astreint. Je vis que ce couple était dans l’incapacité d’accepter de prendre sur lui l’observance des Mitsvot. J’eus donc l’idée de leur demander d’accomplir cette Mitsva relativement facile, qui contient en elle le pouvoir de rapprocher les gens de la Torah. C’est ce qui arriva… »
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