Un homme immensément riche, sentant sa fin approcher, décida de vendre tous ses biens. Avec l’argent, il acheta un diamant d’une rareté exceptionnelle, convaincu d’avoir trouvé le meilleur investissement possible. Avant de quitter ce monde, il demanda à être enterré avec son précieux joyau, soigneusement enveloppé dans un morceau de papier.
Lorsqu’il arriva dans le monde d’en haut, il fut saisi d’une soif intense. Apercevant un ange tenant un stand d’eau fraîche, il voulut en acheter. L’ange lui répondit qu’il fallait payer. Avec assurance, il lui tendit son diamant, persuadé que sa richesse lui permettrait d’acquérir ce qu’il désirait.
Mais l’ange éclata de rire et lui dit : "Regarde autour de toi." Il réalisa alors que le sol tout entier était pavé de pierres précieuses… Son diamant, jadis inestimable sur terre, n’avait plus aucune valeur. Il était devenu insignifiant, comme de la poussière.
L’ange ajouta alors : "Par contre, donne-moi le papier qui l’enveloppait." Intrigué, l’homme s’exécuta. À cet instant, toutes les portes du Gan Eden s’ouvrirent devant lui. Ce simple morceau de papier était le reçu d’un don qu’il avait fait de son vivant à une institution de Torah. C’était ce geste-là, et non son diamant, qui lui offrait une véritable richesse dans le monde futur...
Oui, les amis...
La véritable richesse ne réside pas dans l’or ou les diamants, mais dans la Torah, les Mitsvot (bonnes actions) et la Tsédaka (générosité).
Il faut s’en souvenir, même si ce n’est pas évident. On a tendance à vivre pour nous-mêmes, mais ce que nous possédons matériellement disparaît avec le temps, tandis que la Torah, les Mitsvot et la Tsédaka sont les seuls trésors qui nous accompagnent pour l’éternité.
On n’emporte rien avec soi dans sa tombe… Ce que nous avons donné nous appartient éternellement, tandis que ce que nous avons pris disparaît avec nous !
Nous avons souvent du mal à anticiper ces moments où nous aurons, à l’avenir, besoin de l’aide divine. Pourtant, après coup, nous aurions été prêts à faire n’importe quelle bonne action pour :
- marier notre enfant avec la bonne personne (et éviter cette union malheureuse qui aurait pu faire souffrir notre enfant, notre couple et notre famille entière, voire décourager nos autres enfants de se marier…).
- Éviter une mauvaise influence qui nous fera perdre des années ou des choses irréversibles…
Il y a tant de choses que nous aurions voulu faire après coup, pour mériter une aide divine ! Au lieu de ne penser qu’à nous-mêmes, nous aurions dû nous occuper des autres à ces moments-là, car c’est ce qui est le plus rentable.
Combien de fois ai-je lu au nom de Rabbi ‘Haïm Kanievsky que si nous avons de l’argent de côté, il ne faut pas simplement l’épargner pour financer le mariage de nos enfants, mais créer un Gma’h (caisse de prêts d'argent sans intérêts) ? Il expliquait que c’était le meilleur investissement pour assurer un bon mariage futur à nos enfants.
Difficile à croire quand on compare cela à toutes ces offres "d’investissement garanti" promettant 130% de rentabilité en 5 ans ! Et pourtant… Les kilomètres de Brakha que cela peut apporter dans ce monde – en santé, en protection contre de mauvaises influences pour nos enfants, en mérite pour le 'Olam Haba, en sérénité, et parfois même en bénédiction financière – sont inimaginables selon nos Sages.
Pour nos Rabbanim, c’est une évidence. Ceux qui vivent avec la Émouna n’ont aucun doute. Ceux qui intellectualisent la Émouna ne le feront jamais.
Un jour, j’ai voulu investir un peu d’argent, et Rav Gabriel Dayan m’a raconté ce fait du Talmud :
"Un jour, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï confia une importante somme d'argent à Rabbi Yéhochoua, en lui demandant de l’investir dans l’immobilier. Peu après, alors qu’ils se promenaient ensemble près d’une école où des enfants étudiaient la Torah, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï s’émerveilla devant cette scène et s’exclama : « Quelle splendeur de voir ces enfants se consacrer à l’étude de la Torah ! Rien n’est plus précieux que cela ! » Rabbi Yéhochoua lui répondit alors : « C’est grâce à toi que cette étude est possible, car cet établissement a été construit avec l’argent que tu m’avais confié. » Surpris, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï comprit que son ami avait utilisé l’argent pour une autre fin que celle initialement prévue. Mais après réflexion, il déclara : « Tu as bien fait. Cet investissement est bien plus précieux que tout bien matériel. » (Baba Batra 9a)
C’est pour cela que, lorsque D.ieu demande aux enfants d’Israël d’apporter quelque chose pour la construction du Sanctuaire, plutôt que de dire "qu’ils Me donnent une offrande", ce qui semblerait plus logique puisque l’on parle d’un don, la Torah dit : "Qu’ils prennent pour Moi une offrande" (Chémot 25,2). Cela nous enseigne que lorsque l’on donne pour une bonne cause, on ne perd rien. Au contraire, on prend véritablement quelque chose pour soi.
Donner, c’est en réalité s’enrichir.
Bonne semaine !