Suite à la tragédie de Lag Baomer à Méron qui a coûté la vie à 45 pèlerins et blessé 120 personnes, un vaste élan de solidarité s’est organisé dans tout Israël.
Juifs, arabes, druzes, religieux et non-religieux… Un vaste élan de solidarité parcourt actuellement la société israélienne pour venir en aide aux victimes et à leurs familles, suite à l’une des pires catastrophes de l’histoire juive en temps de paix. Revue de quelques initiatives solidaires, parmi beaucoup d’autres.
Des points de collecte de don du sang, déployés par le service ambulancier Maguen David Adom dans tout le pays, sont littéralement débordés de donateurs potentiels. A peine l’organisation avait-elle appelée le public à la donation de sang – en particulier le groupe sanguin O – qu’elle s’est retrouvée submergée de donateurs, en particulier à Tel Aviv, où des centaines de personnes avaient été éconduites vendredi, le lendemain de la tragédie, en leur demandant de revenir dimanche. Les telaviviens ont attendu des heures sous un soleil de plomb pour pouvoir donner leur sang, et souvent sans pouvoir le faire. Le Maguen David Adom a communiqué sur les chiffres : ce sont 2208 israéliens qui ont pu donner leur sang vendredi, avec parmi eux le premier ministre Binyamin Netanyahou. Ces excellents chiffres témoignant d’un élan spontané d’amour de son prochain ne doivent pas pour autant s’atténuer, fait savoir le service ambulancier, rappelant que les unités de sang doivent être utilisées dans les 35 jours consécutifs à la collecte.
Des organisations et des groupes privés, ainsi que des conseils municipaux offrent une assistance concrète aux personnes touchées par la tragédie, comme la fourniture de logements, de denrées alimentaires et des services de récitation de Téhilim (psaumes). Les résidents du nord ont publié des offres de logement pour Chabbath à l’attention des voyageurs coincés dans la région. Le conseil régional ‘Hatsor Haglilit (Galilée) a dédié un centre municipal ad ’hoc pour loger les voyageurs bloqués pour le Chabbath. Des résidents des villages druzes Beit Jann et Yanuh-Jat, ainsi que des villages arabes dans les environs de Méron ont proposé des solutions de logement aux pèlerins à leur domicile ou dans des hôtels. Ces mêmes populations ont installé des points de ravitaillement comprenant de la nourriture Cachère, des boissons et des fruits à proximité des carrefours empruntés par les milliers de personnes repartant de Méron vers le centre du pays. Le chef spirituel de la communauté druze en Israël, Cheikh Mowafaq Tarif, a témoigné : « Nos pensées vont aux familles des personnes décédées dans la catastrophe du mont Méron. Nous prions pour le rétablissement des blessés. Une grande tristesse parcourt le pays à l’écoute d’une nouvelle d’un événement aussi terrible. Tous les citoyens israéliens partagent la douleur de cette perte, et les membres de la communauté druze partagent le chagrin des familles qui ont perdu leurs proches. Nous sommes prêts et disposés à apporter toute l’aide nécessaire dans la région ».
Lev ‘Habad, une organisation de volontaires Loubavitch qui apporte assistance et réconfort aux patients et à leurs familles dans les hôpitaux, ont distribué de la nourriture aux familles des victimes de Méron.
Un opticien de Ramla, situé à près de de 200 kilomètres de Méron, a indiqué qu’il offrirait une paire de lunettes de remplacement gratuitement à toutes les personnes qui ont perdu les leurs au cours de la tragédie. « Nos pensées vont aux familles des victimes », a indiqué Hadar Miller, optométriste chez Opticnet Barens. « Il n’y a rien qui puisse atténuer cette indicible douleur, mais nous avons décidé de tout faire pour la soulager, ne serait-ce qu’un peu. Nous invitons les familles qui auraient perdu leurs lunettes au cours du drame à venir au magasin et à se procurer gratuitement de nouvelles lunettes ».
Enfin, un restaurateur de Guivat Chmouel, à côté de Bné Brak, a proposé gratuitement des repas Cachères Laméhadrine pour toutes les familles touchées qui n’avaient pas pu préparer Chabbath.
Ces quelques témoignages, loin d’être exhaustifs, rappellent à notre mémoire ce passage célèbre du Talmud (traité Chevou’ot 39a) : « Kol Israël arévim zé bazé », tout Israël est responsable l’un envers l’autre.