L’actualité change très rapidement et les événements de la veille sont vite recalés au passé, remplacés par d’autres infos qui viennent capter notre attention, elles aussi pour peu de temps. Mais il existe certains faits qui perdurent, car en définitive ils concernent aussi le présent, voire même le futur. Le pogrom perpétré contre des supporters israéliens à Amsterdam fait partie de cette catégorie. Il est le résultat de la réalité actuelle en Europe, dans laquelle une population d’origine étrangère non intégrée sème la pagaille lorsque quelque chose ne lui plaît pas. Face à des gouvernements faibles et frileux, ils en profitent, cherchant à ainsi démontrer que ce sont eux les véritables maîtres des lieux. 

Lorsque les victimes viennent d’Israël, le problème est encore plus grave dans la mesure où les autorités européennes elles-mêmes ne sympathisent pas particulièrement avec ce pays. C’est ainsi qu’un lynchage organisé a pu se produire dans cette ville hollandaise, alors que la police avait été prévenue d’une telle éventualité. Cette situation peut se représenter, à D.ieu ne plaise, et la preuve en est des précautions prises pour le match de football France-Israël au stade de France. 

Mais il nous a paru important d’apporter à cette triste réalité un angle peu développé mais assez fondamental, et qui trouve source dans notre Tradition.

Depuis que les Hébreux partirent en exil après la destruction du second Temple, ils cherchèrent certes à se réunir et à former des communautés afin de continuer à vivre selon la tradition. Mais ils se soucièrent de tout faire afin de ne pas attiser la haine du pays d’accueil. Ils remplirent leurs obligations civiques et respectèrent les lois locales, mais au cours de leur histoire, ils ont aussi agi dans la discrétion la plus totale afin de ne pas attirer l’attention sur eux. Cela leur a permis dans une large mesure de pouvoir mener le mode de vie particulier qui était le leur en terre sainte sans éveiller jalousie ni animosité. Lorsque les Juifs ont accédé volontairement ou malgré eux à des postes-clés (ministres, conseillers financiers, médecins de la cour, etc.), ils ont souvent subi de fausses accusations de la part de ceux qui enviaient leur situation.

L’époque moderne a vu ou a cru voir chez les Nations une ouverture d’esprit libérale envers les minorités et les différences de culture et plaçant tout le monde à la même enseigne. Le jeune État hébreu a lui aussi voulu profiter de cet ordre pour participer aux activités culturelles et sportives du monde, et se faire ainsi accepter comme une Nation parmi les autres. La réalité est tout autre et l’attentat perpétré contre les sportifs israéliens aux jeux olympiques de Munich en 1972 en est la démonstration. Après ce carnage, Israël aurait dû réaliser que le monde n’a pas changé. La haine viscérale d’Edom change de visage mais ne disparaît pas. Il nous semble que si l'État hébreu s'était éloigné alors des phares médiatiques internationaux, certains des problèmes rencontrés avec ses voisins arabes auraient pu être évités. 

Il est important dans notre conduite personnelle d'éviter tout comportement ostentatoire et “tape-à-l'œil”. Déjà dans les temps anciens, lorsque Ya’akov Avinou envoya ses enfants en Égypte chercher de la nourriture, il les prévint de ne pas se faire voir tous ensemble, afin de ne pas éveiller l'attention et la jalousie (de par leur aspect extérieur remarquable). Le message de notre patriarche reste totalement d’actualité, et il nous incombe d’en tenir compte.