Dimanche 5 janvier prochain : 13 années d’étude du Talmud s’achèvent pour voir un nouveau cycle d’étude du Daf Hayomi démarrer. Pour des dizaines de milliers d’étudiants, il s’agira d’un moment historique, et pour les autres… l’occasion rêvée de rejoindre cette fascinante aventure ! David Choukroun, responsable Torah-Box Magazine, qui occupe aussi le poste de coordinateur à la mairie de Jérusalem, gère le pôle francophone du Va’ad Harabbanim et vient en parallèle de terminer l’étude de l’ensemble du Talmud, a répondu à nos questions.
Save the date : Dimanche 5 janvier prochain sera une date historique dans le monde juif. C’est en effet le jour où le 13ème cycle mondial de l’étude du Chass (le Daf Hayomi) s’achèvera et qu’un nouveau cycle débutera pour des dizaines de milliers d’étudiants à travers le monde.
David Choukroun est responsable du Torah-Box Magazine. Il travaille également en tant que coordinateur à la mairie de Jérusalem et gère le desk francophone du Va’ad Harabbanim. Mais entre toutes ses (interminables) activités, il parvient aussi à consacrer un temps d’étude quotidien pour le Daf Hayomi et vient de clôturer, à l’instar de dizaines de milliers d’autres étudiants, l’étude de tout le Talmud. A l’approche du grand jour, il nous confie ses impressions et nous encourage à rejoindre l’aventure !
David Choukroun, bonjour. En quoi la date du dimanche 5 janvier est-elle si importante ?
Chalom. En effet, c’est le jour où des dizaines de milliers de Juifs à travers le monde, toutes nationalités et toutes tendances confondues, clôtureront ensemble un cycle de 7 ans d’étude, au cours duquel ils auront achevé l’ensemble du Talmud. C’est pour eux, pour moi et pour tout le monde juif une vraie fierté. Mais attention, il n’y a pas de place à la complaisance : à peine un cycle s’achève-t-il qu’on en débute un nouveau ! (voir le Daf HaYomi du jour)
Vous voulez dire que vous vous apprêtez à recommencer ?
Oui, tout à fait ! Et pour connaitre autour de moi un certain nombre d’étudiants du Daf Hayomi, je peux vous assurer que c’est tous leur cas !
A quel public l’étude du Daf Hayomi s’adresse-t-elle, selon vous ?
C’est l’erreur que font beaucoup de gens : le Daf Hayomi s’adresse à tout Juif quel qu’il soit ! Il suffit de se rendre une fois dans une synagogue pour un cours de Daf Hayomi pour réaliser que les étudiants proviennent tous d’horizons très différents. Aucun prérequis n’est nécessaire, si ce n’est l’envie de progresser et de s’épanouir dans son judaïsme, de profiter d’un moment quotidien de proximité avec son Créateur, moment dont la saveur n’est comparable avec aucun autre plaisir terrestre… Il faut y goûter pour le comprendre !
Les gens sont parfois réticents à l’idée de s’engager sur un si long terme, d’autant plus que le barrage de la langue leur semble insurmontable… Que pouvez-vous leur conseiller ?
Leurs craintes sont compréhensibles mais d’expérience, elles sont réellement infondées. Toutes les difficultés qu’une personne peut rencontrer sur le terrain s’aplanissent assez rapidement, au bout de quelques semaines ou quelques mois seulement. Avec le temps, on acquiert de l’aisance avec la langue de la Guémara, avec son fonctionnement, avec son raisonnement. Et bien vite, ce qui semblait insurmontable de prime abord devient une véritable soif, presque un besoin vital ! Personnellement, je peux témoigner que le Daf Hayomi a apporté une dimension exceptionnelle à ma vie. Je ne peux pas envisager de passer un seul jour sans ma page de Guémara !
Vous êtes un homme de terrain très impliqué dans la vie active. Comment parvenez-vous à concilier toutes vos activités avec l’étude quotidienne, et ce durant 7 années consécutives, d’une page de Talmud ?
Cela demande sans aucun doute une certaine discipline, mais il faut savoir qu’au final, l’étude du Daf Hayomi n’exige de nous que de libérer entre une demi-heure et une heure de temps par jour, ce qui n’est pas si énorme comparé au temps que nous investissons dans d’autres domaines d’importance moindre. De plus, aujourd’hui, il existe une multitude d’outils et de supports à même de faciliter l’accès à l’étude du Daf Hayomi. Je m’en suis servi personnellement, et je peux témoigner qu’ils sont d’une aide très précieuse. Je pense notamment aux nombreux cours qui sont organisés dans les synagogues, même en France, mais aussi à ceux que l’on trouve sur le net (notamment sur Torah-Box, qui propose par exemple trois cours quotidiens, pour satisfaire à toutes les exigences). Il y a enfin l’extraordinaire édition du Talmud Artscroll, avec la traduction française page à page, qui constitue une véritable révolution dans le domaine de l’étude de la Guémara. Mais au-delà de tous ces arguments, et je le dis en tant que personne qui ait Baroukh Hachem achevé l’étude de tout le Chass, il faut aussi comprendre que terminer une telle étude n’est pas quelque chose d’anodin. il s’agit d’un immense mérite et comme toute grande chose, cela exige de l’investissement. Imaginerait-on un président de la république qui n’ait pas fait au moins 7 ans d’études ? Eh bien là, c’est la même chose : se lancer dans l’aventure du Daf Hayomi exigera certes de vous de l’assiduité, de la ténacité et de la détermination, mais le salaire qu’on en tire dépasse de loin les désagréments ou les difficultés qu’on a pu rencontrer sur notre chemin. C’est tout notre judaïsme, toute notre relation avec Hachem, toute notre vie en fait qui s’en trouve totalement transformée !
Choukroun, pour finir, une astuce pour ceux qui aimeraient se lancer ?
Oui, je leur conseille comme moi de fixer une heure précise et de faire en sorte que celle-ci corresponde aux exigences de leur emploi du temps. Le mien est personnellement très chargé Baroukh Hachem, avec parfois des journées de 13 ou 14 heures et malgré tout, je suis parvenu à consacrer une plage horaire qui me convenait pour le Daf Hayomi. Une personne qui se sait fatiguée en soirée évitera de fixer son heure d’étude en soirée mais elle privilégiera par exemple une petite demi-heure pendant sa pause déjeuner. Idem pour quelqu’un qui travaille : il évitera de fixer son temps d’étude en pleine journée et pourra par exemple écouter son cours quotidien pendant qu’il se rend au travail. Pour moi, c’est le secret de la réussite !
Merci David Choukroun, Mazal Tov à vous et Béhatsla’ha à tous les nouveaux venus !
Cliquez-ici pour voir le Daf HaYomi du jour
Propos recueillis par Elyssia Boukobza