« Benjamin, mon grand garçon, je t’en prie, prend Chirel au jardin pour quelques heures, le temps que je termine mon ménage.
- Impossible Maman, je suis très occupé !
- Ah bon, mais que fais-tu de si important ?
- Je suis occupé à tourner de pièce en pièce en marmonnant que j’ai faim et que je m’ennuie ! »
Si vous aussi, comme beaucoup de parents, appréhendez grandement l’arrivée des grandes vacances flanquées de leurs inséparables compagnons, les qu’est-ce-qu’on-fait-qu’est-ce-qu’on-mange, alors, tout d’abord, sachez que vous n’êtes pas seules dans ce cas. Non, tous les parents de la planète qui travaillent partagent votre désarroi (mais n’ont, pour une raison inconnue, pas encore réussi à se fédérer en un syndicat capable de résoudre la question du pourquoi un tel fossé entre les vacances scolaires et celles des parents qui travaillent).
Quoi qu’il en soit, dans un élan de solidarité fraternelle en temps d’adversité, nous avons collecté à votre intention un certain nombre de suggestions à même, non pas de vous aider à vous subtiliser de votre travail sans que votre patron ne s’en aperçoive, mais de rendre ces deux mois de supplice en une période un peu plus supportable.
1. Changer d’approche
Les enfants sont à la maison pour deux mois. C’est un fait. Autant l’accepter avec le sourire ! Si nous adoptons une attitude plus positive et nous efforçons de rendre cette période plus agréable pour tout le monde, nous parviendrons probablement à la traverser avec le sourire. Et à appliquer nombre de principes auxquels nous croyons fermement, mais que, pour une raison qui nous échappe, nous n’appliquons que très rarement…
2. Changer de dictionnaire
Si je vous interrogeais quant à votre propre définition des grandes vacances, voici probablement la réponse que j’obtiendrais :
Grandes vacances nom comp. pl. : Expression désignant une période très longue de l’année et qui déclenche automatiquement la panique, la fureur et l’hystérie chez certains parents, voire même des crises de pleurs incontrôlées et un retour à l’état fœtal.
Que dites-vous de celle-ci ?
Grandes vacances nom comp. pl. : Période prédéfinie de l’année scolaire, ayant un début et une fin et pouvant être intelligemment mise à profit pour sortir, jouer et profiter avec nos enfants sans être dérangés par les devoirs, contrôles, mots aux professeurs et autres joies de la scolarité.
3. Changer de regard
La question n’est pas de savoir comment survivre avec les enfants à la maison, mais plutôt qu’est-ce qui mérite réellement notre attention dans la vie. Qu’est-ce qui constitue notre fierté ? Notre bonheur ? Notre raison de vivre ? Notre futur ? Vous le conviendrez, même si vous aimez beaucoup votre travail, vos amis et vos activités à l’extérieur, la réponse à toutes ces questions reste : vos enfants. Faisons donc l’effort de bien garder cette idée en tête et je vous assure que les grandes vacances ne seront pas si terribles que cela.
4. Changer de baromètre
La femme moderne est appelée à cumuler les rôles d’officier sur différents fronts : son couple, ses enfants, son foyer, son travail, les courses, etc. Chacun d’entre eux aurait déjà en lui-même amplement suffi à remplir son emploi du temps quotidien et pourtant, la voilà qui doit jongler (et avec brio !) entre toutes ces activités, tel un acrobate en plein spectacle.
Or, la femme possède un défaut : elle est souvent perfectionniste et a tendance à exiger d’elle-même un taux de 0% échec. Cet état d’esprit entraine chez elle de la frustration, de la nervosité et surtout brûle une partie importante de son énergie de manière parfaitement inutile. Il est donc essentiel de « changer de baromètre » : cessons de nous juger en fonction des résultats, mais concentrons-nous davantage sur l’appréciation de nos efforts ! « Tu n’es pas tenu d’achever la tâche », nous enseignent les Sages dans Pirké Avot (2,16). Nous fournissons, de fait, d’innombrables efforts pour que l’immense dynamo de notre vie fonctionne de manière synchronisée, mais ne perdons pas de vue que le résultat est entre les mains de D.ieu…