Ce soir, je me rends à un mariage.
Pas n’importe lequel. Celui du fils d’un ami qui, depuis 20 ans que je le connais, n’a jamais rien concédé sur sa pratique religieuse, son attachement à l’étude de la Torah. Toujours fidèle. Toujours constant. Toujours à fond.

Et pourtant… toujours dans la difficulté matérielle ! Toujours à jongler pour payer les factures. Mais jamais à remettre en question l’essentiel. Car pour lui et sa femme, la priorité a toujours été claire : que leurs enfants deviennent des érudits, des hommes et des femmes de Torah, de profondeur, d’élévation.

Je me souviens encore de leur maison…
C’était très, très, très modeste.
Mais une chaleur… de Torah…

Je me rappelle de ces repas chez eux.
À table, il y avait tellement de discussions de Torah, tellement de profondeur, de passion…
Que j’avais littéralement l’impression de manger et boire de la Torah.
Je ne me souviens pas des plats (désolé pour sa femme…)
Mais je me souviens de l’enthousiasme autour des paroles de Torah.
De cette atmosphère unique qu’on ne trouve que dans une maison où la Torah est vivante.

Ce soir, c’est le mariage de l’un de ses enfants. Les aînés sont déjà des Avrékhim brillants, des pères de famille. Mais celui-ci… a quelque chose de particulier. À 18 ans, il a terminé l’étude du Talmud de Babylone puis celui de Jérusalem. (voir ici : https://torahbox.com/8KM3)

Son nom ? Tarfone.
Oui, un nom presque impossible à porter de nos jours. Mais son père l’a choisi avec intention.
Rabbi Tarfone, l’un des plus grands maîtres du Talmud. Chaque fois que mon ami étudiait une Michna ou une Guémara où apparaissait ce nom, son cœur vibrait. Il rêvait d’un fils qui marcherait dans ses pas. Alors il l’a appelé ainsi : Tarfone.

Et ses maîtres nous le disent aujourd’hui sans détour : ce jeune homme a tout pour devenir le futur Gadol Hador. Non seulement par son érudition hors norme, mais aussi par son humilité, sa douceur, ses qualités humaines. Un diamant rare.

À l’occasion de son propre mariage, il a offert un livre qu’il a lui-même écrit, rassemblant ses commentaires personnels sur le Talmud, sur des sujets parmi les plus complexes du Talmud. À 20 ans.

Pourquoi je vous raconte ma vie ?
Parce que je regarde la mienne.
Je regarde mes amis, l’entourage. Nous avons fait un peu de tout : un peu de Torah, pas mal de travail, trop de loisirs sans véritable intérêt. Une petite prière, un petit Birkat Hamazon, un peu de pratique à la française.

Et pourtant, malgré toutes les difficultés matérielles de cette famille — et d’autres — ils arrivent à marier leurs enfants. À la fin, tout s’arrange. Quand on a créé l’ustensile, il se remplit.
Et nous ? Nous avons travaillé dur, amassé, couru… et pourtant nous sommes plus stressés, souvent moins proches de D.ieu. Collés à nos smartphones. Prisonniers d’un système qui nous promettait bonheur et stabilité.

Mais est-ce que nous sommes plus heureux ?
Moins angoissés ?
Plus riches, vraiment ?
Sommes-nous réellement en paix ?

La vérité, c’est qu’on nous a vendu une illusion.
Celle qui dit qu’il faut cocher les bonnes cases du monde pour atteindre la réussite.
Mais c’est faux.

Le bonheur se construit dans la vérité, dans la foi, dans la Torah, dans le lien authentique avec nos enfants, nos valeurs, et notre Créateur. Et D.ieu n’oublie certainement pas ceux qui vivent pour Lui.

Chers amis, le temps passe vite.
Trop vite.
Nous sommes à la croisée des chemins.
Et certaines décisions que nous prenons aujourd’hui sont irréversibles.

Si ce n’est pas maintenant, quand ?
Si ce n’est pas toi qui le fais pour toi… qui le fera ?

Ce soir, je me rends à un mariage.
Mais au fond… c’est moi qui reçois une leçon.
Car ce n’est pas lui qui manque de quelque chose.
C’est nous.

Bon… on n’est pas si mauvais non plus. Mais quand même…
On a au moins encore le cœur qui cherche, la conscience qui cogne un peu, et l’envie de ne pas passer à côté de l’essentiel.
Bon début.