On naît (n'est) pas indépendant

Dans ce monde, l'être humain est beaucoup plus dépendant de ses parents que les animaux. En effet, un animal devient très vite autonome, alors qu'un enfant a, pendant longtemps, besoin de l'aide de ses parents (pour manger, s'habiller, apprendre à marcher... Et même pour avoir pu venir dans ce monde, il a eu besoin d'eux).

 

Il est dit, dans Pirké Avot, "Assé Lékha Rav (Fais-toi un Maître)". Qu'est-ce que cela signifie ?

 

Rabbi Yéhouda de Gironde explique que, même lorsqu'on connaît déjà beaucoup de Torah (et qu'on aurait donc pas tendance à penser qu'on a besoin d'un Maître pour nous guider), on doit prendre une personne et en faire notre Maître.

 

Celui qui veut vivre selon la Torah doit d'abord reconnaître qu'Hachem a créé le monde et qu'Il en est le Maître. 

 

La Guémara Makot explique que les mots "Torah Tsiva Lanou Moché" nous enseignent que nous avons 613 Mitsvot. En effet, en hébreu, la valeur numérique du mot "Torah" est de 611. Et si on y ajoute les deux commandements qu'Hachem nous a enseignés (les deux premiers commandements : "Je suis Hachem ton D.ieu" et "Tu n'auras pas d'autres D.ieu que Moi"), on obtient 613. 

 

Le Or Ha'haïm Hakadoch demande : Pourquoi Hachem a-t-Il enseigné les deux premiers commandements ? Et il explique que ces derniers incluent toutes les 613 Mitsvot : "Je suis Hachem ton D.ieu" inclut  les 248 Mitsvot positives (toutes les Mitsvot à faire) ; et "Tu n'auras pas d'autres D.ieu que Moi" inclut les 365 Mitsvot négatives. 

 

Toute la Torah est donc basée sur la soumission à Hachem. C'est pourquoi Hachem a voulu que l'être humain apprenne la soumission, réalise qu'il a besoin d'un plus grand que lui. Et Il a donc, pour cela, fait en sorte qu'il ait besoin de l'aide des gens. 

 

Un enfant s'attache à celui qui satisfait ses besoins vitaux. Si le père s'en occupe quasiment tout le temps, il sera plus attaché à son père qu'à sa mère (bien qu'il soit sorti de son ventre). 

 

Une fois qu'il devient adulte, l'homme a le choix entre comprendre qu'il est dépendant et être donc reconnaissant pour ce qu'il reçoit ; ou se rebeller contre ses principes en s'imaginant que tout ce qu'il a, c'est grâce à lui, à ses propres forces. 

 

Dans la vie, il n'est pas toujours facile de voir l'intervention d'Hachem. Car généralement, elle n'est pas claire et évidente (comme les miracles qu'Hachem a accomplis pour les Bné Israël en Égypte, par exemple). 

 

Et l'être humain n'a pas toujours envie de se soumettre. Car, comme l'explique le Mikhtav MéÉliahou, qui dit soumission dit obligation. Et le Yétser Hara' cherche à lui faire oublier qu'il est redevable pour tout ce qu'il reçoit (parmi les gens qui reçoivent du bien, rares sont ceux qui remercient sincèrement pour chaque chose ; et plus on s'investit énormément pour quelqu'un, plus il va être tenté de trouver des prétextes pour "justifier" son ingratitude envers nous). 

 

Pour nous aider à être soumis à Hachem, Hachem nous demande d'apprendre à être soumis à un être humain (en posant à un Rav les questions sur lesquelles on a un doute, au lieu de s'en remettre seulement à notre propre compréhension ou intuition). 

 

Naturellement, le Yétser Hara' nous pousse à nous éloigner de nos responsabilités ; mais notre âme aspire à se rapprocher d'Hachem. 

 

Pour arriver à se soumettre à Hachem, il faut d'abord se soumettre à un Maître : en lui posant nos questions, en écoutant ses cours etc...

 

Et même l'homme le plus intelligent du monde a besoin de cette soumission, qui n'est pas un esclavage mais un apprentissage de l'humilité. 

 

Cela nous aidera à prendre conscience de l'intervention constante d'Hachem dans nos vies, et donc à en accepter plus facilement chaque événement. À Le remercier pour chaque bon moment, et à prier pour chaque difficulté, en étant toujours convaincu qu'Il fait tout pour le bien et qu'Il ne nous oublie jamais.

 

Retranscription : Léa MARCIANO