Un Juif survivant de la Shoah a raconté comment il a été sauvé des griffes nazies durant la seconde guerre mondiale. Tels sont ses propos : « Lorsque j’étais un jeune garçon de 12 ans, le Gaon Rav Méïr Shapira de Lublin zatsal est arrivé dans notre Talmud-Torah pour contrôler nos connaissances. A cette époque, il était d’usage qu’après avoir interrogé les élèves, le Rav leur distribuait une récompense. Mais, à cette occasion, Rav Méïr n’avait pas apporté de cadeaux aux enfants. Pour cela, lorsqu’il a fini de nous interroger, il nous a dit : "Je vais vous livrer, en guise de cadeau, une merveilleuse Ségoula grâce à laquelle vous pourrez vivre jusqu’à la fin de vos jours, sereins et tranquilles". Puis, il parla longuement de l’importance de la Mitsva de Birkat Hamazone. Rav Méïr cita les propos du Sefer Ha’hinoukh : "J’ai reçu comme enseignement de mes maîtres que tout celui qui est vigilent à réciter le Birkat Hamazone convenablement, recevra dignement son gagne-pain tout au long de sa vie".
Rav Méïr a poursuivi en rapportant aux élèves l’explication du Baèr Hétev au nom du Bakh : "Pourquoi la lettre Fé Sofit n’apparaît-elle pas dans le Birkat Hamazone ? Car elle se réfère à la colère et à la fureur. Et celui qui veille à faire le Birkat Hamazone avec ferveur sera sauvé de tout cela". Lorsque j’ai entendu les paroles pures du Rav Shapira, j’ai pris sur moi de veiller à faire le Birkat Hamazone correctement, avec ferveur et abnégation », raconte le juif âgé.
Quelques années plus tard, ces maudits de mécréants sont arrivés, ont conquis l’Europe, et ont envoyé les Juifs dans les camps, et parmi eux se trouvait ce jeune garçon. Conformément à leur cruelle habitude, ils ont envoyé les hommes aux travaux forcés. Quant aux femmes et aux enfants, ils les ont séparés des pères de famille pour les conduire vers le bûcher en sanctifiant le Nom d’Hachem.
« A cette époque, j’étais un jeune garçon, mais j’ai essayé comme j’ai pu à surélever mes pieds pour donner l’impression d’être haut de taille, raconte le Juif. Tout ce temps, je murmurais : "Père qui est au Ciel, j’ai accompli les propos du Bakh et j’ai été scrupuleux pour faire le Birkat Hamazone avec une grande Kavana (intention), accomplis Toi aussi la promesse citée, à savoir qu’il n’y aura ni colère, ni châtiment". Lorsque mon tour arriva, je fus envoyé du côté droit, aux travaux forcés et non pas à la mort », raconte notre héros.
« Suite à cela, ils nous ont encore une fois fait faire la queue pour effectuer une deuxième sélection et vérifier le type de tâche qui sera attribué à chacun. J’étais très jeune et je savais pertinemment que je ne correspondrai à aucun travail, je n’avais aucune expérience. J’ai à nouveau pleuré tout en m’adressant au Maître de l’Univers et je L’ai supplié de me sauver une fois de plus, par le mérite du Birkat Hamazone récité avec ferveur.
Alors que je priais, un Juif qui se tenait près de moi me dit : "Moi, je vais me présenter en tant que cuisinier, et toi aussi, dis que tu t’y connais bien en cuisine et pâtisserie. On pourra ainsi, tous les deux, travailler dans la cuisine du camp et je resterai à tes côtés". Il en fut ainsi, nous avions été tous les deux admis pour travailler en cuisine.
C’est ainsi que, jeune homme, j’ai réussi à survivre durant les terribles années de guerre en travaillant en cuisine. Relativement aux autres juifs opprimés, je n’ai pas souffert de faim ou de soif. J’étais en permanence occupé à préparer à manger à ces maudits de nazis et à leur dresser la table. »
« Les jours calmes n’ont pas duré bien longtemps, poursuit le juif en racontant ses péripéties durant les années de colère. Un jour, l’un de ces mécréants commandants entra en cuisine, et, lorsqu’il s’aperçut que je travaillais en cuisine, se mit en colère. Il s’adressa à moi méchamment et me menaça, en tenant un petit marteau à la main : "Si, dans les trois heures, tu réussis à creuser une fosse profonde, tu pourras garder ton poste en cuisine, autrement, tu seras envoyé en travaux forcés comme les autres Juifs".
Je suis alors sorti dehors et je savais pertinemment que, même si je travaillais plusieurs jours d’affilée, en y déployant tous mes efforts, je ne parviendrai pas à creuser la fosse qu’il m’avait demandée, puisque je n’étais équipé que d’un petit marteau avec lequel il était impossible de briser un rocher. Je me suis à nouveau adressé à mon Créateur en lui disant : "Papa, ainsi est-il écrit dans la Torah : je trouverai mon gagne-pain dans l’abondance". Alors que j’étais en train de prier, une voiture de soldats passait par là et se mirent à jeter sur ma tête des pommes et des légumes pour me faire mal… Mais, au bout du compte, une fois éloignés, je disposais à mes côtés d’un monticule de fruits et légumes !
Peu de temps après, un autre véhicule passait par-là. Cette fois-ci, il s’agissait de soldats russes qui furent eux aussi asservis au régime nazi, que leur nom soit effacé, qui ne leur donnait qu’une très maigre portion de nourriture. Lorsque ces soldats russes ont vu l’abondance de nourriture dont je disposais à mes côtés, ils s’approchèrent de moi pour me demander de partager avec eux ces provisions alimentaires… Je leur ai dit alors : "Celui qui retrousse ses manches pour creuser une fosse, recevra des fruits".
Les soldats étaient bien plus robustes que moi. De plus, ils disposaient d’un matériel approprié. Ils se mirent rapidement à la tâche et commencèrent à creuser une fosse profonde, si bien qu’au bout d’une petite heure, la fosse avait été creusée. Je leur ai distribué les fruits et ils s’en allèrent.
Peu de temps après, le commandant nazi était de retour pour vérifier si j’avais réussi à creuser la fosse et voilà qu’il découvrit qu’en moins de trois heures, j’avais réussi à terminer la tâche. Ce mécréant s’est alors exclamé : "Je savais que votre D.ieu vous aidait et vous protégeait, mais j’ignorais à quel point…" ».C’est ainsi que le vieux Juif clôtura le récit de son sauvetage miraculeux.