II arriva, comme Isaac était devenu vieux, que sa vue s'obscurcit. Un jour, il appela Ésaü, son fils aîné et lui dit: "Mon fils!" II répondit: "Me voici."
Ses yeux étaient affaiblis
Par la fumée des offrandes idolâtres de ces femmes (Midrach tan‘houma 8). Autre explication : Au moment où il avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis (Beréchith raba 65, 6). Autre explication : afin que ce soit Ya’aqov qui reçoive les bénédictions (Beréchith raba 65, 8)
27,2
Isaac reprit "Vois, je suis devenu vieux, je ne connais point l'heure de ma mort.
Je ne connais pas le jour de ma mort
Rabi Yehochou‘a ben Qor’ha a enseigné dit : quand un homme approche de l’âge où sont morts ses parents, il doit se faire du souci cinq ans avant et cinq ans après (Beréchith raba 65, 12). Yits‘haq, qui était âgé de cent vingt-trois ans, s’est dit : « Si c’est l’âge de ma mère, qui est morte à cent vingt-sept ans, que je dois atteindre, j’ai cinq ans de moins que celui qu’elle avait à la fin de sa vie ». C’est pourquoi..
... Je ne connais pas le jour de ma mort
Peut-être aura-t-elle lieu à l’âge qu’avait ma mère, peut-être à celui qu’avait mon père
27,3
Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc; va aux champs et prends du gibier pour moi.
Je te prie
Le verbe sa (« prends ») signifie « aiguiser », comme dans la michna (Beitsa 28a) : « on n’aiguise pas les couteaux sur une meule, mais on les passe (massiah) l’un sur l’autre ». [Yits‘haq a dit à ‘Essaw :] « Aiguise ton couteau et égorge bien la bête, afin de ne pas me faire manger une viande défendue » (Beréchith raba 65, 13)
Ton carquois
Ton épée, appelée telyekha parce qu’on a l’habitude de la laisser pendre (talo) sur le côté
Et chasse pour moi
Des bêtes n’appartenant à personne, et non pas volées
27,4
Fais m'en un ragoût comme je l'aime, sers-le moi et que j'en mange afin que mon cœur te bénisse avant ma mort.
27,5
Or Rébecca entendit ce qu'Isaac disait à Ésaü son fils. Ésaü alla aux champs pour chasser du gibier et le rapporter.
Pour chasser du gibier
Pourquoi ce « pour l’apporter » ? S’il n’en trouve pas à la chasse, il lui en apportera qu’il aura volé
27,6
Cependant Rébecca dit à Jacob, son fils: "Ecoute; j'ai entendu ton père parler ainsi à Ésaü, ton frère:
27,7
‘Apporte-moi du gibier et apprête moi un ragoût que je mangerai et je te bénirai devant le Seigneur avant de mourir.’
Devant Hachem
Avec Son assentiment, car Il me donnera son accord
27,8
Et maintenant, mon fils, sois docile à ma voix, sur ce que je vais t'ordonner:
27,9
va au menu bétail et prends moi deux beaux chevreaux et j'en ferai pour ton père un ragoût tel qu'il l'aime.
Et prends-moi (littéralement : « prends de ce qui est à moi »)
Ils m’appartiennent, et ils ne sont donc pas volés. Yits‘haq avait stipulé dans leur contrat de mariage qu’elle aurait le droit de prendre chaque jour deux chevreaux (Beréchith raba 65, 14)
Deux chevreaux
Le repas de Yits‘haq consistait-il en deux chevreaux ? En réalité, l’un était destiné au sacrifice pascal, et l’autre devait servir au repas (Pirqé deRabi Eli‘èzèr 32)
Comme il aime
Le goût du chevreau ressemble à celui du cerf
27,10
Tu le présenteras à ton père et il mangera; de sorte qu'il te bénira avant de mourir."
27,11
Jacob dit à Rébecca sa mère: "Mais Ésaü, mon frère, est un homme velu et moi je ne le suis pas.
Un homme velu
Couvert de poils
27,12
Si par hasard mon père me tâte, je serai à ses yeux comme un trompeur, et, au lieu de bénédiction, c'est une malédiction que j'aurai attirée sur moi!"
Me tâtera-t-il (yemouchéni)
Comme dans : « et tu iras tâtonnant (memachéch) en plein sud » (Devarim 28, 29)
27,13
Sa mère lui répondit: "Je prends sur moi ta malédiction, mon fils. Obéis seulement à ma voix et va me chercher ce que j'ai dit."
27,14
Il alla le chercher et l'apporta à sa mère. Celle ci en fit un mets selon le goût de son père.
27,15
Puis Rébecca prit les plus beaux vêtements d'Ésaü, son fils aîné, lesquels étaient sous sa main dans la maison et elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils;
Les beaux (littéralement : « les enviables »)
Les propres, selon le Targoum. Autre explication (Beréchith raba 65, 16) : que ‘Essaw avait pris par envie chez Nimrod, [un chasseur comme lui (supra 10, 9)]
Qui étaient chez elle à la maison
N’avait-il pas plusieurs femmes ? Pourquoi les confiait-il à sa mère ? Parce qu’il connaissait leur mauvaise conduite et se méfiait d’elles, [craignant qu’elles ne les volent] (Beréchith raba 65, 16)
27,16
de la peau des chevreaux, elle enveloppa ses mains et la surface lisse de son cou,
27,17
et posa le mets avec le pain, qu'elle avait apprêtés, dans la main de Jacob, son fils.
27,18
Celui-ci entra chez son père, disant: "Mon père!" II répondit: "Me voici; qui es tu, mon fils?"
27,19
Jacob dit à son père: "Je suis Ésaü, ton premier né; j'ai fait ainsi que tu m'as dit. Viens donc, assieds toi et mange de ma chasse afin que ton cœur me bénisse."
C’est moi
C’est moi qui t’apporte, et ‘Essaw est ton premier-né
J’ai fait
Beaucoup de choses... ainsi que tu m’as dit
Assieds-toi
Dans le sens de : « s’asseoir à table ». C’est pourquoi le Targoum traduit par iste‘har (« mets-toi autour de la table »)
27,20
Isaac dit à son fils: "Qu'est ceci? tu as été prompt à faire capture mon fils!" Il répondit: "C’est que l’Éternel ton Dieu m’a donné bonne chance."
27,21
Isaac dit à Jacob "Approche que je te tâte, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Ésaü ou non."
Approche donc que je te tâte
Yits‘haq s’est dit en lui-même : « Il n’est pas dans les habitudes de ‘Essaw d’avoir à la bouche le nom de Dieu ! Or, celui-ci vient de dire : “C’est que Hachem ton Dieu m’a donné bonne chance” » (Beréchith raba 65, 19)
27,22
Jacob s'approcha d'Isaac,son père, qui le tâta et dit: "Cette voix, c'est la voix de Jacob; mais ces mains sont les mains d'Ésaü."
C’est la voix de Ya’aqov
Qui s’exprime en suppliant : « lève-toi, je te prie ! » (verset 19), alors que ‘Essaw parle durement : « que mon père se lève ! » (verset 31)
27,23
II ne le reconnut point, parce que ses mains étaient velues comme celles d'Ésaü son frère. Et il le bénit.
27,24
Il dit encore: "Tu es bien mon fils Ésaü?" II répondit: "Je le suis."
Il dit : C’est moi
Il n’a pas répondu : « c’est moi ‘Essaw ! », mais : « c’est moi ! »
27,25
II reprit: "Donne, que je mange de la chasse de mon fils afin que mon cœur te bénisse!" II le servit et il mangea; lui présenta du vin et il but.
27,26
Isaac son père lui dit: "Approche, je te prie et embrasse moi, mon fils."
27,27
II s'approcha et l'embrassa. Isaac aspira l'odeur de ses vêtements; il le bénit et dit: "Voyez! le parfum de mon fils est comme le parfum d'une terre favorisée du Seigneur!
Il respira
N’existe-t-il pas pire odeur que celle du poil des chèvres ? C’est pour nous enseigner qu’est entrée avec lui l’odeur du jardin de ‘Eden (Beréchith raba 65, 22)
Comme l’odeur d’un champ qu’a béni Hachem
Dieu y a mis une odeur agréable, celle d’un champ de pommiers, comme l’ont expliqué nos rabbins, de mémoire bénie (Ta‘anith 29b)
27,28
Puisse-t-il t'enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d'une abondance de moissons et de vendanges!
Qu’Il te donne
Qu’Il te donne et qu’Il te donne de nouveau (Beréchith raba 66, 3), [le waw placé en préfixe à weyitèn (« qu’Il te donne ») indiquant une répétition]. Mais d’après le sens littéral, ce waw est là simplement pour rattacher cette phrase à celle qui précède : « Voyez ! le parfum de mon fils que le Saint béni soit-Il lui a donné est comme le parfum des champs... », suivie de : « qu’Il te donne de la rosée des cieux... »
De la rosée des cieux
A prendre selon le sens littéral. Il existe également de nombreux midrachim très divers
Ha-Eloqim
Pourquoi est-il écrit ha-Eloqim, le Dieu de Justice ? Si tu le mérites, Il te la donnera, et sinon, Il ne te la donnera pas. Mais à ‘Essaw il dira : « ton domaine sera constitué des graisses de la terre » (verset 39). Que tu sois un juste ou que tu sois un impie, Il te la donnera. » C’est de lui que s’est inspiré Chelomo lorsqu’il a construit le Temple et a prononcé sa prière : Un Juif, lorsqu’il possède la foi et reconnaît l’équité du jugement à son égard, ne te fera jamais de reproches. C’est pourquoi « tu traiteras chaque homme [juif, selon le verset précédent] selon sa conduite, selon ce que tu connais de son cœur » (I Melakhim 8, 39). Mais du païen, qui n’a pas la foi, le roi Chelomo a dit : « Toi, tu l’entendras du ciel... et tu exauceras les vœux que t’adressera l’étranger » (I Melakhim 8, 43). Qu’il en soit digne ou non, donne-le lui, afin qu’il ne te fasse pas de reproches. Cette explication du mot ha-Eloqim figure dans une vieille édition de Rachi
27,29
Que des peuples t'obéissent! Que des nations tombent à tes pieds! Sois le chef de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Malédiction à qui te maudira et qui te bénira soit béni!"
Et que les fils de ta mère
Tandis que Ya’aqov dira à Yehouda : « les fils de ton père » (infra 49, 8), parce qu’il avait eu des fils de plusieurs mères. Mais ici, comme Yits‘haq n’a eu qu’une seule femme, il dit : « les fils de ta mère » (Beréchith raba 66, 4)
Maudit qui te maudira
Tandis que Bil’am dira : « béni qui te bénira, et maudit qui te maudira ! » (Bamidbar 24, 9). Les justes commencent par endurer des épreuves, et ils finissent par jouir de la paix. Aussi ceux qui les maudissent, à savoir leurs persécuteurs, précèdent-ils ceux qui les bénissent. C’est pourquoi Yits‘haq fait précéder la bénédiction de ceux qui bénissent par la malédiction de ceux qui maudissent. Les impies, bien au contraire, commencent par vivre dans la quiétude, et ils finissent accablés de souffrances. Aussi Bil’am, ce mécréant, place-t-il la bénédiction avant la malédiction (Beréchith raba 66)
27,30
Or, comme Isaac avait achevé de bénir Jacob, il arriva que Jacob sortait précisément de devant Isaac son père, lorsque son frère Ésaü revint de la chasse.
Etait tout juste sorti
A peine l’un était sorti que l’autre est entré (Beréchith raba 66, 5)
27,31
II apprêta, lui aussi, un ragoût et le présenta à son père en lui disant: "Que mon père se dispose à manger de la chasse de son fils, afin que ton cœur me bénisse.
27,32
lsaac, son père, lui demanda: "Qui es-tu?" II répondit: "Je suis ton fils, ton premier-né, Ésaü."
27,33
Isaac fut saisi d'une frayeur extrême et il dit: "Quel est donc cet autre, qui avait pris du gibier et me l'avait apporté? J'ai mangé de tout avant ton arrivée et je l'ai béni. Eh bien! Il restera béni!"
Fut saisi d’un très grand tremblement
Le Targoum traduit par un mot qui marque une grande stupéfaction. Et d’après le midrach, il a vu l’enfer ouvert sous ses pieds, [c’est-à-dire sous les pieds de ‘Essaw (Gour aryé)]
Quel est donc
Le mot épho (« donc ») comporte plusieurs significations : « Où est-il donc ? », « Qui est donc celui qui avait pris du gibier ?
J’ai mangé de tout
Tous les goûts que je voulais y trouver en mangeant, je les ai trouvés
Aussi sera-t-il béni
Afin que l’on ne dise pas que si Ya’aqov n’avait pas trompé son père, il n’aurait pas reçu les bénédictions (Beréchith raba 67, 2). C’est pourquoi il confirme ici sa bénédiction en toute connaissance de cause
27,34
Ésaü, entendant les paroles de son père, poussa des cris bruyants et douloureux et il dit à son père "Moi aussi bénis-moi, mon père!"
27,35
II répondit: "Ton frère a usé de ruse et il a enlevé ta bénédiction."
Avec ruse
Avec intelligence, comme le traduit le Targoum
27,36
Ésaü dit alors: "Est ce parce qu'on l'a nommé Jacob qu'il m'a supplanté deux fois déjà? II m'a enlevé mon droit d'aînesse et voici que maintenant il m'enlève ma bénédiction!" Et il ajouta: "N'as tu pas réservé une bénédiction pour moi?"
Est-ce parce qu’on a appelé son nom
C’est une exclamation, comme dans : « est-ce parce que tu es mon frère ? ! » (infra 29, 15). Est-ce pour cela qu’on l’a appelé Ya’aqov, parce qu’il finira par me supplanter (le‘aqvéni) un jour ? (Midrach tan‘houma). Pourquoi Yits‘haq a-t-il été saisi de tremblement ? Il a pensé : « Peut-être ai-je commis une faute en bénissant le cadet avant l’aîné, et en inversant l’ordre de la naissance ? » C’est alors que ‘Essaw a poussé un cri : « Il m’a supplanté deux fois déjà ! » Son père lui a demandé : « Que t’a-t-il fait ? » Il lui a répondu : « Il m’a pris mon droit d’aînesse ! ». Il dit : « C’est cela, précisément, qui me préoccupait, et j’ai été saisi de tremblement à l’idée de m’être peut-être écarté de la stricte justice. A présent, c’est bien l’aîné que j’ai béni. “Aussi restera-t-il béni !” »
Il m’a supplanté
Traduction du Targoum : « il m’a tendu un piège », comme dans : « lui tend un piège » (Devarim 19, 11). Autre traduction : « il a été plus intelligent que moi »
Ne m’as-tu pas réservé (atsalta)
Dans le sens de « mettre en réserve », comme dans : « et Il mit en réserve (wayatsèl) » (Bamidbar 11, 25)
27,37
Isaac répondit en ces termes à Ésaü: "Certes! je l'ai institué ton supérieur, j'ai fait de tous ses frères ses serviteurs, je lai gratifié de la moisson et de la vendange: pour toi, dès lors, que puis je faire, mon fils?"
Voici ! je l’ai institué ton maître
Cette bénédiction est la septième [de celles accordées à Ya‘aqov (versets 28 et 29)], et il la place en premier. Voici ce qu’a voulu dire Yits‘haq à ‘Essaw : « A quoi te servira une bénédiction ? Si tu acquiers des biens, ils seront à lui, étant donné que “je l’ai institué ton maître”. Or, ce qu’acquiert le serviteur (Qiddouchin 23b) appartient à son maître » (Beréchith raba 67, 5)
Et pour toi
Où donc chercherai-je ce que je peux faire pour toi
27,38
Ésaü dit à son père: "Ne possèdes tu qu'une seule bénédiction, mon père? Mon père, bénis moi aussi!" Et Esaü éclata en pleurs.
Une seule bénédiction
Le hé placé devant haverakha (« bénédiction ») marque une interrogation, comme dans : « si elles sont ouvertes (habema‘hanim) ? » (Bamidbar 13, 19), « est-il gras (hachména) ? » (Bamidbar 13, 20), « est-ce de la mort (hakemoth) d’un indigne ? » (II Chemouel 3, 33)
27,39
Pour réponse, Isaac son père lui dit: "Eh bien! une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t'enverront leur rosée.
Des graisses de la terre
Ce sont les provinces grecques de l’Italie
27,40
Mais tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée; tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira."
De ton épée (we‘al ‘harbekha) – littéralement : « et sur ton épée »)
La préposition ‘al, (« sur ») remplace la préposition be, (« avec »), comme dans : « vous vous maintenez sur votre (‘al) glaive » (Ye‘hezqel 33, 26), à savoir : « avec votre glaive », « selon (‘al) leurs légions » (Chemoth 6, 26), à savoir : « avec leurs légions »
Lorsque tu auras plié (tarid)
Expression de douleur, comme dans : « je m’agite (arid) dans ma douleur » (Tehilim 55, 3). C’est-à-dire que lorsqu’Israël transgressera la Tora et que tu auras des raisons de te plaindre des bénédictions qu’il a reçues, « tu briseras son joug de dessus ton cou... » (Beréchith raba 67, 7)
27,41
Ésaü prit Jacob en haine à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée. Et Ésaü se dit en lui même: "Le temps du deuil de mon père approche; je ferai périr Jacob mon frère."
Les jours du deuil de mon père approchent
A prendre selon le sens littéral : « je ne ferai pas de peine à mon père ». Il existe également de nombreux midrachim très divers
27,42
Et Rébecca fut informée des desseins d'Ésaü son fils aîné. Elle fit appeler Jacob, son plus jeune fils et lui dit "Écoute, Ésaü ton frère veut se venger de toi en te faisant mourir.
On raconta à Rivqa
C’est l’esprit saint qui l’a informée de ce que ‘Essaw méditait en son cœur (Beréchith raba 67, 9)
Se console à ton sujet
Il regrette son sentiment de fraternité à ton égard, et il a formé un autre projet : celui de se comporter envers toi en étranger et de te tuer. Et le midrach explique : tu es déjà mort à ses yeux, et il a bu pour toi la coupe de consolation [que l’on avait l’habitude de boire après la perte d’un proche (voir Yirmeya 16, 7)]. Et d’après le sens littéral, le mot mithna‘hèm a le sens de « consolation » : ton meurtre le consolera des bénédictions qu’il n’a pas reçues
27,43
Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix: pars, va te réfugier auprès de Laban, mon frère, à Haràn.
27,44
Tu resteras chez lui quelque temps, jusqu'à ce que s'apaise la fureur de ton frère.
Quelques jours
Peu nombreux
27,45
Lorsque l'animosité de ton frère ne te menacera plus et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, je t'enverrai ramener de là bas: pourquoi m'exposer à vous perdre tous deux à la fois?"
Pourquoi serai-je privée de vous deux
Pourquoi [m’exposer à être] privée de vous deux ? Celui qui enterre ses enfants est appelé chakoul. Il est écrit au sujet de Ya’aqov : « comme je suis privé d’enfant (chakholti), je reste privé d’enfant (chakhalti) » (infra 43, 14)
De vous deux en un seul jour
S’il se lève contre toi et que toi, tu le tues, ses fils se dresseront et te tueront. Elle était inspirée par l’esprit saint et a prophétisé qu’ils mourraient le même jour, comme il est expliqué dans la guemara (Sota 13a)
27,46
Rébecca dit à Isaac: "La vie m'est à charge, à cause des filles de Heth. Si Jacob choisit une épouse parmi les filles de Heth, telle que celles-ci, parmi les filles de cette contrée, que m'importe la vie?"
Par la fumée des offrandes idolâtres de ces femmes (Midrach tan‘houma 8). Autre explication : Au moment où il avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis (Beréchith raba 65, 6). Autre explication : afin que ce soit Ya’aqov qui reçoive les bénédictions (Beréchith raba 65, 8)