Le Powerball, ça vous dit quelque chose ?
C’est la plus grande loterie des USA et, en conséquence, du monde.
Dans une grille de 69 numéros, vous en choisissez 5, plus le complémentaire, le fameux Powerball, la goutte qui fait déborder le jackpot.
Exactement comme notre bon vieux loto, à la différence près qu’aux États-Unis, les gains peuvent atteindre des montants faramineux.
Aux USA, comme aux USA, tout est géant.
Trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le samedi soir, des millions d’Américains, devant leur téléviseur, tiennent leur bulletin fébrilement pour vérifier les résultats.
Et lorsque, semaine après semaine, le gros lot n’a pas été remporté, les montants s’accumulent et grimpent jusqu’au milliard.
Même à l’étranger, rassurez-vous, on peut jouer et remplir la grille magique ; mais sachez que si vous remportez la cagnotte, il faudra vous déplacer aux USA pour la retirer, et que, contrairement à un citoyen américain, vous serez soumis à une imposition supplémentaire.
Mais rien de trop méchant : vous pourrez encore vous permettre l’aller-retour Charles-de-Gaulle – Kennedy en business class…
Cheng "Charlie" Saephan, 46 ans, a immigré du Laos aux USA en 1994.
Le 7 avril 2024, il achète un ticket de loterie au magasin Plaid Pantry de Portland, cochant les numéros : 22, 27, 44, 52, 69 et, en complémentaire, le 9. Avec sa femme, Duanpen, et une amie, Laiza Chao, ils avaient décidé de mettre en commun 100 dollars pour cette mise.
Une fois le formulaire rempli, Cheng photographie ses numéros en ajoutant, petit clin d’œil à son épouse :
« Nous voici milliardaires… ! »
Il prophétisait, et ne le savait pas…
Le soir même : 22… 27… 44… 52… 69 et… le fameux Powerball, le chiffre qui fait tomber les millions, le 9, sortait.
Un sans-faute.
Cette victoire est l’une des plus importantes de l’histoire du Powerball.
À 22h59, heure américaine, Cheng devenait milliardaire en remportant 1,3 milliard de dollars, à lui verser en paiements échelonnés.
Il se suffira discrètement de 422 millions de dollars, nets d’impôts, mais à toucher en one shot.
Aux USA, vous ne pouvez pas rester dans l’anonymat, vous enfuir avec le magot ou mettre une cagoule en présentant le chèque aux journalistes : vous devrez impérativement venir vous faire connaître à visage découvert.
C’est une condition sine qua non dans votre contrat, écrite en petites lettres sur le formulaire de la loterie.
Charlie, tout sourire, est donc venu retirer son chèque au siège de Powerball.
Atteint d’un cancer depuis plusieurs années, il a exprimé sa profonde gratitude pour ce gain, qu’il considère comme une bénédiction et pour lequel il dit avoir prié.
Et devant la question qui s’impose, que les employés du Public Relations de Powerball n’ont pas manqué de poser :
« What are you going to do with the money ? » (Que comptez-vous faire avec cette somme ?)
Il a très simplement répondu :
« To find a good doctor », me trouver un bon médecin…
Et nous qui pensions que ce sont les Powerball et autres loteries qui distribuent les milliards…
Le gagnant de la loterie américaine la plus prisée et la plus capitonnée du monde est prêt à donner des millions pour retrouver sa santé.
Il dit, avec un humour un peu grinçant :
« J’espère avoir le temps de dépenser tout cet argent. »
Et la première chose à laquelle il va consacrer son gain, c’est à sa guérison. Pour lui et les siens.
Savons-nous, au lever, chaque matin, que nous sommes des milliardaires ?
Un battement de paupière… un œil sort de la brume… l’autre s’ouvre.
Un pied remue. Le cerveau se met en branle.
La conscience s’éveille.
L’humeur suit, bonne ou mauvaise : on peut même se permettre ce luxe !
On sort du lit, les jambes répondent. Passage aux toilettes. Tout marche merveilleusement, même si, pour ce petit soulagement, plus de dix organes ont dû se mettre à fonctionner, créant des centaines de millions d’échanges biochimiques.
Bien sûr que Cheng est prêt à donner son milliard pour retrouver tout ça.
Dans le livre de Job (2:4), le verset dit :
« …Un homme donnerait tout pour son existence. »
Et si, demain matin au réveil, juste après Modé Ani, on disait à notre époux :
« Chéri, on est en vie ! Nous sommes milliardaires !!!! »