Imagination (fabuleuse !), concentration, mémoire, rapidité inouïe de connexions entre les idées, capacité à se dégager de ses propres automatismes de pensée pour réfléchir en dehors de la boîte, voilà quelques-unes des facultés cognitives que l’on pouvait trouver, concentrées avec une densité rare, dans l’esprit d’Einstein. Elles déboucheront sur les théories les plus surprenantes, les plus osées et pourtant les plus exactes sur le fonctionnement de l’univers et sa genèse.
Des proches disaient de lui qu’il citait si souvent D.ieu au détour de conversations que l’on pensait parfois s’entretenir avec un théologien plus qu’avec un scientifique.
Quelques-unes de ses citations sur le sujet sont restées célèbres :
« Le hasard ? C'est D.ieu qui Se promène incognito. »
ou encore :
« … Si quelque chose en moi peut être appelé religieux, c'est l'admiration sans bornes pour la structure du monde… »
« La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur “intelligence” et j'ajouterai : D.ieu merci ! »
Mais, à côté de cela, il refusait la notion d’un D.ieu intervenant dans la vie personnelle des hommes. Il rejetait la Providence et le « D.ieu des monothéismes », comme il disait.
Il s’attachait à la vision du divin de Spinoza, sans obligation pratique et concrète, c'est-à-dire sans Mitsvot, sans relation intime entre Créateur et créature, un dieu de l’harmonie spatiale, qui aurait tout engendré, mais qui ni ne Se dévoilerait, ni ne S’immiscerait dans Son monde.
Bref, un dieu dont même les scientifiques s’accommoderaient plutôt bien et qui leur donnerait le droit de disséquer, en toute bonne conscience, le cerveau de leur brillantissime confrère.
Car en effet, le réceptacle qui renfermait l’esprit souple et curieux d’Albert Einstein fut froidement dépecé après sa mort par l’un de ses confrères de Princeton, pour être redistribué en cadeau à quelques scientifiques privilégiés…
Quelle morbide tournure d’esprit que de croire qu’un petit bout de chair visqueux, conservé dans une solution de formol, nous livrera peut-être le secret de l’époustouflant réservoir d’intelligence humaine qui était retenu dans le cortex torsadé du grand Albert.
et également…
14 mars 1883 à Londres (Angleterre) : Mort de Karl Marx
Les théoriciens des révolutions ne sont pas, on le sait, des maris idéaux.
La belle-mère de Karl Marx, inquiète de la maigre pitance que l’homme ramenait à sa fille, demandait à celle ci : « Dis-moi chérie ! Ton mari écrit Le Capital, mais qu’en est-il de vos revenus ??? »
Alors qu'il se dévouait jour et nuit à défendre la cause prolétaire, sa femme et ses enfants eux, pâtissaient d’un niveau de vie matériel plus qu’insuffisant.
Éternel sans-le-sou (sa famille vivait dans une semi-misère, alors qu’il grappillait à droite et à gauche des fonds pour éditer ses livres), Juif honteux, Karl Marx est pourtant né dans une famille israélite bourgeoise de Trèves, en Rhénanie.
Le jeune homme dirige à Cologne une gazette libérale. C'est le début de ses ennuis matériels. Il doit émigrer à Paris, où il fait la connaissance des théoriciens de la révolution sociale, et se lie d'amitié avec Friedrich Engels, fils de riches industriels, qui va lui permettre de se consacrer pleinement à ses travaux intellectuels.
Marx qualifie d’« idéalistes » les penseurs qui prétendent que les hommes peuvent être mus par d'autres motivations que l’appât du gain. En 1848, il condense sa pensée dans un opuscule destiné à servir de programme à un obscur parti : Le Manifeste du Parti communiste. Il y prédit la fin de l'Histoire et la disparition de l'État après que le prolétariat aura abattu la bourgeoisie et mis un terme à la lutte des classes.
En travaux pratiques, la théorie n’a pas donné de bons résultats : 100 millions de morts lors des purges de Staline, et tout autant en Chine sous Mao.
Devenus les dictateurs des sociétés prolétaires, terriblement appauvries, la lutte des classes n’aura pas sauvé l’humanité.
