Débridé, décomplexé, délirant, différent : le journal de l'heureuse Maman d'une petite trisomique.
Adolescente, j'avais beaucoup d’acné. Ajoutez à cela un appareil dentaire, j’étais la reine du collège !
Je m’intéressais déjà au monde de l’enfance et du handicap, alors j’ai fait mon stage de cinquième dans une classe d’enfants spéciaux.
Une passion de jeunesse pour la différence et pour la belle intériorité qui se cache derrière le corps physique.
Ma tête d’ado y était peut-être pour quelque chose !
Il y avait un petit trisomique qui, dès qu’il me voyait, me pointait du doigt en criant : "Bouton ! Bouton !"
Par son sourire et sa pureté, il m’avait aidée à accepter mon complexe.
Puis j’ai gardé des enfants avec divers handicaps.
Sarah, une petite trisomique, m’a enseigné une leçon de vie : celle de s’applaudir après chaque réussite.
En disant : "Bravo Sarah !"
Oui, elle m’a appris à me féliciter.
Alors, une fois enceinte, à l’annonce du fort risque de trisomie de l’enfant que j’attendais, j’ai super bien pris la chose.
Mais une fois le bébé sorti de mon ventre et placé dans sa couveuse après une césarienne, face à la réalité, j’ai dit : "Je ne peux pas ! J’ai mis au monde un monstre !"
Les infirmières l’ont débranchée de tous ses tuyaux et me l’ont mise dans mes bras.
Premier contact… bof, avouons-le.
Le lendemain, j’ai mis ma main sur la sienne, dans sa couveuse, pour lui parler de mes peurs.
Qu’elle n’y était pour rien.
Mon ange de 1,8 kg s’est presque retournée, a posé sa deuxième main sur la mienne et m’a tirée vers elle.
Mon cœur a fait un bond.
Je lui appartenais.
Elle me disait : "Ne m’abandonne pas, maman. Je m’accroche à toi, à la vie."
Et moi, depuis, je m’accroche à elle.
Elle est devenue mon rayon de soleil et je découvre avec elle les mots donner et aimer.
C’est mon hymne à la vie.
La Maman de Sheyna
3 commentaires
C'est fort, c'est franc, c'est très émouvant.
Quelle idée courageuse et magnifique que de partager
Que des joies pour Sheina et toi 💓