Débridé, décomplexé, délirant, différent : le journal de l'heureuse Maman d'une petite trisomique.
Maman et moi n'avons jamais eu de relation simple.
Lorsque j'étais enceinte et que l'on m'a dit que le risque de trisomie était très élevé, elle m'a parlé franchement de ses craintes et a suggéré qu’il serait peut-être mieux de ne pas le garder. Lors de la naissance, elle ne savait pas si elle pourrait l’aimer. Elle avait peur pour moi, pour mon état psychologique, d’être maman d’un enfant trisomique.
Puis elle est venue rencontrer sa petite-fille, les valises chargées de cadeaux. Le coup de foudre a été immédiat entre elles deux.
Ma mère a apporté des vêtements de moi bébé qu’elle avait précieusement conservés pour les offrir à sa petite-fille. Imaginez : 41 ans d’attente de grossesse, et jamais elle n’a pensé à les jeter.
Sa foi de maman portait finalement plus d’espoir que moi.
Ma fille ne porte pas seulement mes habits, mais aussi une certitude, une Émouna.
Malgré mes 200 Chiddoukhim, mes traitements de fertilité, j’étais destinée à être mère un jour.
Merci maman d’avoir cru en moi.
La Maman de Sheyna
