Henry Ford est à l'origine de la révolution industrielle, qui a vu le triomphe du travail à la chaîne et des productions standardisées en grande série.
Né en 1863 dans le Michigan, fils de fermier, il se découvre dès l’enfance une passion pour la mécanique et comprend très vite les besoins de mobilité de ses cent millions de concitoyens. C'est pour eux qu'il conçoit un modèle de voiture très rustique de couleur noire et à petit prix : la Ford modèle T, avec un double objectif audacieux :
• Abaisser les coûts de production par la fabrication à la chaîne, de façon à développer le marché de l'automobile.
• Octroyer aux ouvriers des salaires assez élevés pour leur faire accepter un travail répétitif et contraignant, et surtout qui leur permettra d’acheter le produit fini !
En 20 ans, il va ainsi produire plus de 15 millions d'automobiles de ce modèle.
L’envers de la dorure
Derrière le succesfull self-made man, se cache (ou plutôt ne se cachera jamais) un virulent antisémite. Au début de la Première Guerre mondiale, lors d'une réunion avec ses cadres, il annonce : « Je sais qui est la cause du conflit. Ce sont les banquiers judéo-allemands qui ont causé la guerre ».
Devenu immensément riche et très populaire, il publie après la Grande Guerre des écrits antisémites d'une extrême violence dans son journal et va même apporter son soutien financier à Hitler, pour l’aider vers sa conquête du pouvoir.
Dans les années 1920, Henry Ford est même pressenti pour se présenter aux élections présidentielles dans le camp républicain. Quand la Seconde Guerre mondiale éclatera, il militera pour maintenir coûte que coûte l'Amérique en-dehors de la guerre !
Ford fut l’une des neuf plus grosses fortunes de tous les temps.
L’antisémitisme frappe partout : nouveaux riches, classes ouvrières, multimilliardaires ou middle class.
Pour la gauche, il représente l’incorrigible banquier capitaliste ; pour la droite, il est le bolchevik, fomenteur de révolutions et déstabilisateur de gouvernements ; pour les riches, il est un concurrent illégitime, venu d’ailleurs et toujours soupçonné d'être infidèle à la patrie mère, et pour la petite classe, il est le bourgeois vénal à abattre.
Peine perdue de lui trouver des raisons : elles sont toutes bonnes lorsque la cible est le Juif.
« C’est une règle immuable : 'Essav hait Ya’akov », disent nos Sages.
La solution ? Assumer son rôle de peuple élu, de peuple prêtre, de peuple exemple, et tout ira bien !
Comme dans un rouage de l’usine Ford : chaque pièce doit avoir sa place assignée.