Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Etudier pour se souvenir
« Afin de se souvenir… » (Bamidbar, 15, 40)
Lorsque nous prions avec Minyan, nous récitons le Chéma. Puis, à la fin, nous disons « Emet » (vérité). Le ‘Hafets ‘Haim explique que la Mitsva des Tsitsit nous permet de nous souvenir de toutes les Mitsvot !
Cependant, cela n’est possible si la personne a appris toutes les Mitsvot au moins une fois dans sa vie. En revanche, si quelqu’un n’a jamais étudié, comment pourrait-il se souvenir des Mitsvot ?
Illustrons notre enseignement par une parabole :
Un acheteur expérimenté se rendit à la grande foire annuelle afin d’acquérir de nombreux objets. Il avait une liste détaillée, et après chaque achat, il la consultait pour rayer, rajouter ou corriger selon ses achats.
En revanche, un acheteur novice, qui ne s’est jamais rendu dans une foire, ne saura pas quoi acheter. Ainsi, une liste d’achats ne lui servira pas à grand-chose, même s’il la regarde jour et nuit !
Afin de se souvenir, il faut apprendre, étudier. A quoi bon se rappeler des Mitsvot si on ne sait même pas les appliquer ?
Renforcer sa Emouna en Israël
La faute des explorateurs s’exprime par le fait qu’ils auraient dû rapporter les faits tels qu’ils les ont vus, et non pas en faire une interprétation. Leurs paroles ont provoqué une onde de choc dans le peuple, et cela a affaibli leur Emouna.
N’oublions pas que les explorateurs étaient des princes du peuple d’Israël ! Leur influence sur le peuple était donc considérable…
Notre objectif : un homme doit croire et avoir confiance en Hachem. Notre champ d’action est limité, seul le Maître du monde dirige nos pas ! Une forte Emouna est donc nécessaire lorsque l’on monte en Israël.
Illustrons notre enseignement par une parabole :
Un homme se rendit dans le foret et tomba nez à nez avec un énorme ours. Il eut très peur, mais il put saisir un bâton qu’il lança sur la tête de l’ours. Il entendit alors… un coup de feu, et l’ours tomba raide mort. L’homme se sentit envahi d’un sentiment de victoire car avec un simple bâton, il pensait avoir tué un ours !
Apres quelques instants, il entendit son ami rire aux éclats et lui dire :
« Cela fait déjà plus d’une heure que je te suis, et lorsque j’ai vu l’ours en face de toi, j’ai pris mon fusil pour l’abattre… »
De la même manière, un homme doit bien comprendre que le Maître du monde dirige nos pas. S’il pense qu’il peut se débrouiller tout seul, alors il sera comme cet homme avec son bâton.
C’est seulement après 40 ans dans le désert que le peuple d’Israël put mériter de rentrer en Israël, uniquement après avoir eu une totale confiance qu’Hachem lui donnerait la Manne chaque jour…
Un raisonnement à double tranchant
Certains individus, ignorants en Torah, souhaitent à tout prix avoir un gendre érudit en Torah. Pour cela, ils se rendent dans les Yéchivot pour trouver la perle rare…
Un paysan trouva donc un jeune étudiant en Torah, à l’avenir prometteur, pour le marier à sa fille. En contrepartie, il promit une forte somme d’argent pour la dot, et également le fait de l’héberger chez lui pendant 10 ans pour qu’il puisse étudier en toute tranquillité.
Durant le Chabbath Chéla’h Lékha, le paysan se rendit à la synagogue. Il constata que les Bné Israël avaient été punis par 40 ans de désert pour avoir exploré la terre d’Israël pendant 40 jours. Il fit le calcul suivant : un jour équivaut à un an, donc 40 jours équivalent à 40 ans ! Ses yeux se mirent à briller…
Il s’adressa à son gendre : « Si un jour vaut un an comme le dit la Paracha, étant donné que cela fait 10 jours que tu manges chez moi, ils équivalent à 10 ans. Notre contrat touche donc à sa fin ! »
Un raisonnement apparemment irréfutable !
Le gendre, érudit en Torah, lui répondit : « C’est vrai, et c’est donc pour cela que j’exige la dot ! »
- Pourquoi ? Demanda le paysan étonné.
- Car je divorce de votre fille ! Selon votre calcul, cela fait 10 ans que je suis marié avec elle, et nous n’avons toujours pas d’enfant ! J’ai donc le droit de divorcer d’après la Halakha.
- Euh, non non, je n’ai rien dit…
Parfois, nous voulons profiter de notre prochain en utilisant la Torah à notre avantage, ou bien en lui montrant ses manques, ses défauts etc. Mais il faut savoir que cela peut être à double tranchant…