'Hodech Tov. Le mois de Kislev est le mois de la sagesse, le mois qui s'achève par la fête de 'Hanouka, une fête de lumière ; or, la lumière est un signe de sagesse. Nous avons beaucoup de preuves à ce sujet. Qu'est-ce que la sagesse ? Ce n'est pas un homme qui transmet son savoir à un autre, mais le contraire. Il est dit : « Qui est intelligent ? Celui qui apprend de tout un chacun. » Je me suis formé auprès de chacun de mes maîtres. Qui est plus intelligent ? Quelqu'un qui apprend de chacun et remarque qu'il lui manque beaucoup de connaissances. Prenons une parabole sur un enfant à qui l'on enseigne l'Alef-Beth, l'alphabet hébraïque, il voit le Alef, puis une succession d'autres lettres. Lorsqu'il a fini d'apprendre tout l'alphabet, il pense tout savoir, mais il ne sait pas que c'est uniquement le commencement. Nous le constatons souvent pour les Divré Torah, mais aussi dans d'autres domaines : celui qui est plus intelligent a conscience qu'il sait peu, il est humble. C'est une véritable sagesse.
C'est pourquoi un Talmid 'Hakham (érudit en Torah) se nomme de cette façon : Il est Talmid (élève) 'Hakham. Pourquoi ? Il sait en effet que la sagesse, c'est d'étudier. Il continue à étudier à et à progresser. Je voudrais mentionner un Dvar Torah qui devrait nous sensibiliser. C'est un Ba'al Hatourim sur la Paracha de Noa'h, il dit : Et HaElokim Hitalekh Noa'h (Noa'h marchait avec D.ieu) : les lettre finales de ce verset forment le terme 'Hakham (sage, intelligent). Noa'h était intelligent. Nous voyons d'autre part que d'après le Midrach, Noa'h est qualifié de Choté (sot), c'est-à-dire le contraire d'intelligent. Comment résoudre cette contradiction ? Le 'Hatam Sofer fait un brillant commentaire, qui doit toucher chaque personne dotée de crainte du Ciel : il affirme que Noa'h était l'objet de dérision, mais n'était pas lui-même sot, mais tout le monde le prenait pour un sot, estimant qu'il s'était fait une idée fausse s'imaginant que Hachem lui avait prédit la venue d'un déluge. Pendant plus de cent-vingt ans, il construisit chaque jour une Arche, mais remarqua que cela n'entraîna aucune réaction chez le peuple, tout le monde se moquait de lui. Le 'Hatam Sofer ajoute que sa conduite se distinguait de celle des autres : il était le seul à ne pratiquer ni la violence, ni le vol, et protégeait son regard pour le maintenir dans la sainteté, et cela ajoutait à son étrangeté. Autre élément étrange : il pensait qu'il y aurait un déluge, il construisit une Arche, et de ce fait, était méprisé et ridiculisé. Le 'Hatam Sofer affirme que c'est pour cette raison que lorsque le déluge commença, il ne voulut pas entrer dans l'Arche, car il avait peur. Rachi affirme à ce sujet qu'il était doté de peu d'Émouna, mais le 'Hatam Sofer affirme qu'il n'aurait pas pu supporter l'humiliation s'il était entré dans l'Arche et s'y était enfermé, mais qu'ensuite, la pluie avait cessé. Ce n'est pas qu'il n'y croyait pas, mais il se peut que le moment ne fût pas encore venu, et lorsqu'il se mit à pleuvoir, il craignit que le moment n'était pas encore venu et il craignait d'être enfermé dans l'Arche et d'être incapable de l'ouvrir. Tous les hommes le regarderaient alors en riant et en se moquant de lui.
C'est une Midda, une qualité possédée par tout Talmid 'Hakham, toute personne animée de crainte du Ciel, qui respecte la Torah et les Mitsvot ; il est aux prises avec cette idée qu'il ressemble à un sot : il semble qu'il est perdant dans ce monde-ci : il ne peut pas mélanger le lait et la viande ensemble, il perd dans tel et tel domaine, il apparaît comme le perdant, limité dans beaucoup de domaines, il est l'objet de dérision, mais c'est le contraire. Quand bien même nous pouvons paraître manquer d'intelligence ou avoir l'air de sots aux yeux des autres, en réalité nous sommes intelligents, c'est cela la sagesse. Il ne faut pas développer l'attitude inverse, que D.ieu nous en préserve, de paraître intelligents aux yeux d'autrui, mais sots et mécréants aux yeux d'Hachem.
Puisse D.ieu nous bénir d'une grande aide divine pour nous aider à traverser cette période, et puissions-nous bénéficier uniquement d'une grande lumière, avec l'aide d'Hachem.
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