Les adultes utilisent les réseaux sociaux (je déteste ce terme) à une allure folle. La communication via Facebook et autres sites est devenue parfaitement normale en 2016. Les gens partagent leurs vies et leurs idées sur ces sites qui sont potentiellement très bénéfiques, mais aussi potentiellement très problématiques.
Les adultes sont responsables de leurs actes et les divers ennuis qu’ils rencontrent les concernent et c’est à eux de les gérer. C’est ce qui fait une personne mûre.
Par contre, en ce qui concerne les enfants, c’est une tout autre histoire. Les parents sont responsables de leurs enfants, ils doivent les protéger et les préparer à construire leur vie. Chaque défi qui se présente à un enfant doit être abordé avec l’assistance, les conseils ou selon l’enseignement d’un adulte.
Ainsi, pour ce qui est des réseaux sociaux et des enfants, les parents continuent de jouer leur rôle de parents. Des parents responsables ne laissent pas leur enfant prendre le volant d’une voiture sans permis de conduire. Ils ne lui permettent pas de regarder les programmes télévisés et les films qu’il désire. De bons parents ne déposeraient pas leur enfant dans un parc d’attractions en le laissant seul. De même, des parents responsables ne lui donneront pas carte blanche pour utiliser l’ordinateur ou avoir accès à internet. L'association Jewish Action discuta avec de nombreux éducateurs et leur demanda leur avis concernant les enfants et les réseaux sociaux.
Je pense qu’il faut en parler. Les enfants ont besoin d’être dirigés et lorsque les parents ne peuvent pas faire appel à leur propre expérience, l’éducation « à la volée » peut être très imposante, voire désastreuse. De nos jours, les parents élèvent leurs enfants dans un monde très différent de celui dans lequel eux-mêmes furent éduqués. Il faut donc se préparer, en tant que parent, à relever les défis de l’éducation dans l’ère du numérique. Les réseaux sociaux sont un point particulièrement épineux, parce qu’ils évoluent constamment. Créer des relations sur le NET est une chose dangereuse, et si ce n’est pas suivi de près et contrôlé correctement, cela peut devenir un sérieux problème. La Jewish Action rend un grand service en ouvrant le débat. Même si certaines réactions ne sont pas « géniales », le débat est lancé.
Nous devons en discuter dans les écoles, les communautés et les familles. Inévitablement, les approches jugées les plus raisonnables refléteront les méthodes que chaque groupe prend comme ligne de conduite. Avec un peu de chance, nous utiliserons internet positivement et nos enfants en feront de même. Il est évident que l’opportunité que présente internet est importante, mais face à une grande force, se dresse une grande responsabilité.
À mon (humble) avis, les 10-12 ans n’ont rien à faire sur des réseaux sociaux. Les adolescents qui sont dans des écoles qui désapprouvent l’utilisation d’internet non plus. S’ils utilisent internet, ils ne doivent certainement pas figurer sur des réseaux sociaux. Dans les sociétés plus permissives, les parents ne doivent permettre l’accès à l’ordinateur qu’en respectant les lois du Yi’houd (lois traitant des conditions dans lesquelles hommes et femmes peuvent, ou non, s’isoler). Les adolescents n’ont pas besoin de Smartphones. Et s’ils en ont, ils ne doivent pas avoir d’accès internet non filtré. Ce n’est que dans les groupes où tout le monde est en réseau social que l’idée peut être envisagée. Et si les parents permettent à leurs enfants d’être sur des réseaux sociaux, ils doivent connaître leur mot de passe et approuver leurs « amis ».
Il convient de partager une phrase qui aurait été dite par le rav Mattitiahou Salomon et rapportée par le rav Mordékhaï Yaffe. Ce dernier affirme : « Je voudrais souligner que j’ai personnellement entendu le vénéré Machguia’h de Lakewood, le rav Mattitiahou Salomon dire qu’internet n’est pas un ennemi, mais le yétser hara en est un. » C’est la première chose que j’entendis du rav Mattitiahou à ce sujet. C’est certainement un argument à développer…