Un infirmier de confession musulmane de l’hôpital d’Afoula a récité le Chéma pour un patient juif agonisant, victime du Covid-19.
La foi en D.ieu réunit les hommes… Makher Ibrahim, infirmier du centre médical Emek d’Afoula, exerçait au mois de février dans le service dédié aux patients atteints du Coronavirus. Il s’occupait de Chlomo, un patient juif, affilié au mouvement Loubavitch, gravement touché par le Covid-19. Tandis que son état s’est brusquement détérioré, l’infirmier musulman fait informer la famille du malade afin qu’elle puisse venir à son chevet et lui dire adieu. Cependant, la famille habite Netanya, à une soixantaine de kilomètres d’Afoula, et les embouteillages rallongent sensiblement le trajet. « Il nous a fallu deux heures pour arriver à partir du moment où nous avons été contactés », se rappelle Mérav, la fille de Chlomo. « Nous étions coincés dans les embouteillages et nous avons prié pour arriver à temps à ses côtés ». Malheureusement, ils arrivèrent trop tard et ne purent revoir Chlomo de son vivant.
L'infirmier a tenu tant bien que mal à les réconforter : « Je suis titulaire d’une maîtrise de l’université Ben Gourion, dans le Néguev. Au cours de mes études, j’ai suivi deux cours sur le judaïsme, son rapport avec le monde et son importance dans les moments clés de la vie, y compris la fin de vie. Je ne connais pas toute la prière, mais je savais qu’au chevet d’une personne agonisante, il faut réciter Chéma Israël. Je me suis tenu près de la tête de mon patient et je l’ai récité. », a-t-il fait savoir. Mérav a été très émue par cette attention. « Par cette action noble, Makher a prouvé toute son humanité, il a respecté l’identité de papa jusqu’au bout, et au-delà de son métier ».
Après les Chiva, la semaine de deuil, Mérav a rappelé l’infirmier pour le remercier. « Cela m’a fait du bien d’entendre que mon acte a réchauffé le cœur de la famille. Nous devons être là pour nos malades en tant qu’humains avant d’être là en tant que soignants ».
Une nouvelle preuve que la foi réunit au-delà des différences.