Papa,
Il y a encore deux semaines, nous étions si proches de Toi. Yom Kippour, ce jour unique dans l’année où Tu pardonnes toutes nos fautes. Les chants des Séli’hot retentissent encore dans ma tête. Tous unis tel un troupeau venant rejoindre son berger, avons écourté nos nuits pour implorer Ta miséricorde.
Il y a encore une semaine, nous étions tous joyeux, réunis entre amis et familles sous la Soucca. Dans Tes bras, nous vivions entourés des nuées de gloire, forts, heureux et confiants.
À Chémini Atseret, nous avons encore prié, lu des Téhilim, et à Sim’hat Torah, quelle joie… Chabbath après Chabbath, nous avons lu toute la Torah ! Nous nous sommes réfugiés en Toi, avec une foi inébranlable, autour de tous ces Sifré Torah sortis, ces chants, ces danses et battements de mains.
Et soudain, les terribles nouvelles arrivent… c'est le choc.
Papa qu'attends-Tu de nous ? Tellement de cours, de prières, de Téhilim…
Papa, ne nous oublie pas !
« Cantique des degrés. Des profondeurs de l’abîme, je T’invoque, ô Éternel !
Seigneur, écoute ma voix, que Tes oreilles soient attentives aux accents de mes supplications.
Si Tu tenais compte de [nos] fautes, Seigneur, qui pourrait subsister [devant Toi ?]
Mais chez Toi l’emporte le pardon, de telle sorte qu’on Te révère.
J’espère en l’Éternel, mon âme est pleine d’espoir, et j’ai toute confiance en Sa parole.
Mon âme attend le Seigneur plus ardemment que les guetteurs le matin, oui, que les guetteurs n’attendent le matin.
Qu’Israël mette son attente en l’Éternel, car chez l’Éternel domine la grâce et abonde le salut. » (Téhilim 130)
Alors Papa, même si ma tête ne comprend pas, que mes membres sont abattus par la douleur, même si ma bouche n’arrive pas à prier comme il se doit. Je ne désespère pas, je remets ma confiance en Toi ! Et je crois fermement que ce petit peu de bien que je ferai, pourra nous faire sortir de cette lourde obscurité pour une grande lumière !
Cette prière « Acher Yatsar » que je lirai en sortant des toilettes, je Te l’offre afin que par le mérite du Amen qu’on y répondra, Tu soigneras tous les malades d’Israël !
Que le Téhilim que j’ai réussi à lire entre 2 immenses lessives d’après fête, soit pour la protection de notre peuple et surtout de nos soldats !
Cette étude des 2 lois de Lachone Hara’ que j’ai envoyée à ma famille sur Whatsapp pour la délivrance de tous les otages sains et saufs !
Cet achat que j’ai fait aujourd’hui pour envoyer des vivres à nos frères et sœurs qui vivent dans le sud comme une preuve que nous sommes tous soudés malgré les apparences !
« Même un petit peu c’est bien » nous enseigne Rabbi Na’hman de Breslev ; lors de chaque petite action que nous ferons, même celle de sourire et de rassurer nos enfants, de préparer un bon dîner à notre famille accompagné de paroles de Émouna (foi), n’oublions pas de lever les yeux au ciel et de dire à Hachem : « Maintenant c’est ça que je peux Te donner, j’ai confiance en Toi que tout ira pour le mieux. »