C’est bien difficile, parfois, de faire passer de son cœur à sa tête le fameux « tout ce que Hachem fait est pour le bien ». Pas vrai ? Dur ! Car c’est quand même dingue, cette histoire. Dingue, cette rapidité / Dingue, cette brutalité / Dingue, la transparence de cette arme des temps modernes / Dingue, cette information distordue / Dingue, cette mise à l’épreuve de notre Emouna, que l’on pensait être solide comme l’acier.
Fou aussi que nous, les Juifs, qui avons pris l’habitude (depuis 5780 ans quand même, c’est censé être bien ancré ;-) de voir plus loin que le premier degré, dans chaque évènement, ne tentions pas de le démasquer, ce fichu trublion de virus.
Si tu n’as pas encore été inondée par l’avalanche de messages whatsapp tout azimut, voici une petite synthèse d’éléments démasquant l’intervention du Grand Patron, derrière tout cela :
- Le virus a jeté son dévolu juste à Pourim, moment par excellence durant lequel nous devons voir plus loin que la pâle réalité, mais bien lire derrière le décor (les hommes boivent pour se forcer à voir les choses à l’envers).
- Il s’est accompagné de makot (plaies) improbables :
- La maka essentielle est ce virus, induit par la transgression du commandement aux nations de ne pas manger d’animaux vivants.
- Invasion de sauterelles en Iran (qui souhaitait très récemment encore, raser les tombes de Mordekhaï et Esther Hamalka. Du coup, ils ont reporté à plus tard...)
- Du vin rouge coule dans les robinets en Italie (ce qui rappelle encore les makot, peut-être en rapport avec les ustensiles du Beth-Hamikdach enfouis dans les recoins du Vatican).
Et bien entendu, ces makot en plein préparatifs de Pessa’h.
- Confinement quasi généralisé, comme pour nous contraindre à nous concentrer sur la fête de la Guéoula (délivrance) : ménage intense, dispense de travail donc plus d’étude de Torah, graaaaaaannnnndd nettoyage familial, etc.
Mieux comprendre, enfin.
Alors, s’il est clair que durant toute l’année, les enseignements de Torah fusent d’un bout à l’autre de nos smartphones, pour nous donner envie de passer au step suivant (du virtuel au réel), force est de constater que nous les considérons souvent un peu comme une comptine. Un chant doux qui résonne, et stagne dans un petit compartiment de nos cerveaux.
Mais il est indéniable que maintenant, avec le corona, certains de ces enseignements trouvent enfin une bien meilleure compréhension/résonnance en face de nous. Citons-en quelques-uns, pêle-mêle :
-Le Chant « HadGadia » : tout à fait typique de la fin du Séder, chanté en plusieurs langues, on ne se concentre pas forcément sur le fond de ce chant, qui décrit si bien l’enchaînement des conséquences d’actes tellement banals de la vie quotidienne. Ô combien nous pouvons mieux voir, aujourd’hui, sous nos yeux les évènements s’enchaîner comme un château de cartes depuis la malheureuse chauve-souris du début du corona !
-La Téva de Noa’h : les Rabbanim all-over-the-world implorent chaque juif de garder le cap sur les deux clés de la sérénité en ce monde, à savoir maintenir sa JOIE et entretenir sa EMOUNA. Ô combien quand on s’y attelle, on peut ressentir que le monde a beau s’écrouler autour de nous, avec ces deux clés, on est, dans la réalité, comme dans la Téva de Noa’h, à l’abri des secousses.
-La Paracha Ki Tetsé : dans cette section, il est rapporté que ceux qui se portaient rationnellement volontaires pour combattre au front, mais qui demeuraient émotionnellement fragiles, saisis de peur, étaient écartés du combat. Ô combien nous pouvons bien le comprendre aujourd’hui, face à cette réalité. La crainte dans les cœurs a malheureusement contaminé beaucoup trop de personnes.
Elle est en elle-même bien plus à craindre que le mal en lui-même.
Enfin, en termes de recommandations, plusieurs voix de la Torah en appellent à nos efforts sur trois axes d’amélioration capitaux :
- La Chemirat Halachone (surveiller son langage): consécutivement au texte lu quotidiennement en ce moment, afin de combattre avec nos armes juives contre cette épidémie, le Pitoum Haktorète, nous devons décrypter ce message ; le pi-toum, correspondrait à notre devoir de privilégier davantage le silence (« toum ») de nos bouches (« pi »), et fuir toute forme de lachone hara' => d’où les masques.
- Dire 100 Brakhot (bénédictions) chaque jour: ce qui est une ségoula reconnue pour être protégée des épidémies, initiée par le Roi David lui-même dans une période similaire. Pas évident pour les femmes ? Le jeu en vaut tellement la chandelle…et ça n’est pas si difficile ! Tenez, les Brakhot du matin (23), les 3 Amidot de la journée (3*18=54) font déjà 73. Ajoutez avant et après chaque aliment, la Brakha en sortant des toilettes, et chaque « Amen » prononcé avec ferveur (qui équivaut à une Brakha à chaque fois, quel cadeau !), on y arrive tranquillement. À instaurer et faire passer d’urgence !
- Prendre soin de passer, le plus souvent possible, des appels à vos proches et/ou connaissances, pour prendre des nouvelles, donner du baume au cœur. L’isolement n’est facile pour personne.
Fortes de tout cela, puisse Hachem nous permettre d’assister très vite au lever de rideau !
Préparons nos plus belles robes (contre-façons non recommandées pour cette fois-ci ;-)!
Bon courage à toutes !