Six heures du matin, dans les ruelles étroites de la vielle ville de Tsfat (Safed), un homme déambule. Des voix de fidèles en prière l’attirent : c’est l’office du Nets (lever du soleil) organisé par une Yéchiva locale, attenante à la synagogue du "Ari Zal".
Notre marcheur matinal entre et trouve une quarantaine de personnes en train de réciter la prière du Hallel avec ferveur. Nous sommes vendredi Roch ’Hodech Adar de la semaine dernière. Il s’assoit au fond, discrètement. A la fin de la Téfila (prière), un Ba’hour (jeune étudiant) vient voir le Roch Yéchiva et lui dit : « est-ce possible qu’il s’agisse de Shlomo Artsi, star israélienne de la chanson ?
— cela me semble un peu bizarre mais approche-toi de lui et demande lui toi-même ! »
L’artiste légendaire, élu dernièrement par les israéliens « meilleur chanteur depuis 60 ans » resta après l’office pour assister à des cours et ne partit que vers 9h30. Ce sont donc en tout trois heures que la star israélienne a passé dans cette Yéchiva !
Il raconta aux personnes présentes qu’il séjournait dans un hôtel de la ville et s’étant levé de bonne heure, il a commencé à se promener ; ses pieds l’ont littéralement « porté » vers cet endroit. Au début, il ne voulait entrer qu’un instant mais ensuite il ne se sentait pas le cœur à repartir.
Il affirma qu’une telle lumière et une telle joie, il était impossible de la trouver dans son monde à lui, et espérait que les Rabbanim et les élèves lui en communiquent un peu. Il demanda aux Ba’hourim comment gèrent-ils le contact avec le monde extérieur, en conservant une attitude conforme à la Torah ? Ils répondirent qu’après s‘être plongés pendants des années dans l’étude intensive, leur vision du monde en est nécessairement transformée et cela les aide.
Une des journalistes présents au cours de la rencontre inhabituelle, déclara : « celui qui connaît Shlomo Artsi sait combien sa personnalité est profonde. Il ne fait aucun doute que le jour où il voudra se rapprocher encore plus de nos sources (la Torah), il y puisera abondement. L’âme est en recherche perpétuelle, même sans s’en rendre compte. »
Une belle illustration de ce qu’on appelle le Nitstouts (l’étincelle juive) qui ne demande qu’à être ravivé !