La Torah nous interdit tout culte d’idolâtrie et nous met en garde à ce sujet à plusieurs reprises. Dans les temps anciens, l’idolâtrie était très répandue parmi les Nations et demeurait une épreuve très difficile à surmonter même chez les Juifs, des rois hébreux ayant eux aussi trébuché. A une certaine époque, nos Sages ont prié pour réduire son influence et effectivement, D.ieu accéda à leur demande et la force de la ‘Avoda Zara diminua jusqu'à presque disparaître parmi les peuples.
Il y a malgré tout deux idolâtries très spéciales qui, dans leur conception, ont l’air de tenir bon jusqu'à aujourd’hui : Ba’al Pé’or (mentionnée à la fin de la Paracha de Balak), et Markoulis (cf. Sanhédrin 60b). Le service particulier qu'on vouait à Ba’al Pé’or consistait à, ni plus ni moins, se découvrir et faire devant cette idole ses besoins. Markoulis était constitué de deux grosses pierres sur lesquelles était déposée une troisième, et le service consistait à lui lancer une pierre, qui devenait après partie intégrante de cette idole. Or, comme on le sait, tout culte s’exprime généralement par du respect, une soumission et des honneurs envers la divinité que l’on sert, et non pas par une attitude dégradante et insolente, ou encore par une lapidation.
En fait, Ba’al Pé’or est radicalement opposé au regard de la Torah sur l’homme. Dans la Bible, l’homme est défini comme le fils de D.ieu, l’élu de la création, chargé par l’Eternel de responsabilité, ordonné d’adopter une conduite morale et digne de son noble rang. Chez cette idole, l’homme est un animal parmi d’autres qui mange, boit et se soulage sans gêne, selon sa nature. Ce culte laisse transparaître toute une conception de ce qu’est un être humain aux yeux de ces idolâtres, libérant l'homme de ses obligations morales. Le Rav Chimchon Raphaël Hirsch définissait le darwinisme qui réduisait l’homme à un descendant du singe comme le culte du Ba’al Pé’or des temps modernes.
Markoulis est le “cousin” de Ba’al Pé’or : il permet aux forces destructrices enfouies en l’homme de s’exprimer. La porte est ouverte au vandalisme, à la destruction de la famille, à toute conduite immorale, à l’alcool et aux jeux d’argent, à se laisser aller à l’impulsivité au lieu de faire preuve de retenue. En vérité, pour éviter que l’homme ne se dégrade, D.ieu a placé en lui un frein instinctif : c’est la conscience qui se réveille après tout acte répréhensible. Markoulis permet de contrecarrer ce dispositif en proposant un culte dans lequel on exprime ses pulsions dévastatrices tout en les divinisant.
Aujourd’hui, inutile de faire des efforts pour observer autour de nous un relâchement dans le comportement et ce, même chez des chefs d'État. On peut mentir effrontément, être débauché, s’afficher en tenue indécente, le tout en arguant qu’il faut être de son temps ! Voler, tuer, violer vont trouver des circonstances atténuantes devant les tribunaux, les films et romans vanter des actes malsains, des chansons fredonnant des adultères recevoir des consécrations. Derrière cette immoralité se trouvent des philosophies qui la justifient à l’image de Ba’al Pé’or et Markoulis.
Il existe dans le monde un petit village d'irréductibles guerriers qui luttent pour conserver en eux et pour leur postérité une morale authentique et intacte : ce sont les juifs qui perpétuent la Tradition dévoilée par l’Eternel au Mont Sinaï. Devant les milliards d’adeptes de Ba’al Pé’or et de Markoulis qui peuplent la terre, nous devons aller à contre-courant pour maintenir la Morale, espoir de toute l’humanité. Courage et tenons bon !