Question : Il existe un principe bien connu selon lequel Hachem n’envoie pas d’épreuves impossibles à surmonter. En est-il de même pour les souffrances ?
Réponse : Il est certain que ce principe concerne aussi bien les épreuves que les souffrances. C’est évident, mais il n’est pas toujours aisé de s’en rendre compte, comme nous allons l’exposer.
Un homme qui trébuche dans un plaisir interdit ou dans la colère, puis fait Téchouva, s’éveille à ne plus fauter, peut sentir une bienveillance divine qui l’aidera à le protéger de cet écueil. Puis, un peu plus tard, son Yetser Hara s’embrasera de plus belle au point qu’il lui sera quasi impossible de ne pas retomber, sans que l’homme ne sache pourquoi ceci est arrivé.
L’ouvrage « Tsidkat Hatsadik » explique que cela est est causé par un accusateur qui met en doute la sincérité de sa Téchouva. Il doit donc être éprouvé de nouveau, retomber éventuellement… ce qui permettra de vérifier si ses regrets sont sincères, s’il se relève de sa faute et s’il n’admet pas de compromis mais reprend totalement possession de lui. En vérité, la cause de cette chute est l’accusation portée contre la valeur de sa Téchouva, mais elle semble extérieurement comme une sorte d’expérience vécue sous la contrainte.
Il en est de même au sujet des souffrances qui atteignent parfois l’homme. Il connait d’ailleurs une baisse dans la clarté de sa foi, ce qui les rend encore plus dévastatrices, la victime ne sachant alors plus comment s’en sortir. Ainsi, un homme né avec un handicap au niveau de sa jambe, qui le vit mal, semble vivre une expérience d’une difficulté insurmontable. Mais en réalité, il existe des souffrances (comme expliqué dans le livre « Mikhtav Mééliahou ») qui peuvent avoir été l’objet d’un accord, voire d’un demande de la part de l’âme humaine précédemment à sa venue au monde.
Le ‘Hafets ‘Haim explique en effet que certaines âmes pécheresses, condamnées à la réincarnation, et qui craignent de retomber à nouveau dans la faute qu’elles avaient commises en vivant une vie facile et opulente, demandent à naitre avec un handicap. Leur requête étant exaucée, ces personnes naissent donc avec un problème corporel et leur Tikoun est de supporter cette peine de leur mieux.
Nos sages nous ont enseigné qu’Hachem ne prend pas ses créatures au dépourvu et que personne n’est condamnable lorsqu’il souffre. Mais il faut savoir que même si quelqu’un ne sera pas puni pour s’être plaint au moment de sa peine et sera même lavé de ses égarements au moyen de ses souffrances, il atteindra difficilement des niveaux élevés s’il considère les épreuves de cette façon.
En résumé, s’il nous semble parfois que l’homme est éprouvé au-delà des ses forces, en vérité ce n’est que justice absolue, résultat de la « comptabilité » divine.