Je voudrais vous raconter la délivrance personnelle que nous avons vécue pendant la fête de ‘Hanouka.

Nous sommes mariés depuis dix ans. Nous avons tenté pendant longtemps d’avoir des enfants, mais avons vécu de nombreuses déceptions.

Les premières années de notre mariage, nous respections la tradition, observant le Chabbath et la Cacheroute. Au fil des ans, nous commençâmes à comprendre que cette épreuve était sans doute un signe du Ciel, et qu’il fallait nous renforcer et nous montrer plus pointilleux sur le respect du Chabbath, de la pureté familiale, et de l’accomplissement des Mitsvot en général. De plus, sur les conseils d’un Rav, ma femme s’engagea à se couvrir les cheveux intégralement. Cet engagement ne fut pas facile, sachant qu’elle travaille dans un environnement laïc.

Nous avons traversé une longue période difficile en tentant de mettre des enfants au monde. Nous avons pris conseil auprès des meilleurs médecins, effectué des examens très coûteux accompagnés de douleurs physiques et morales, rencontré de nombreux Rabbanim, reçu des Brakhot, voyagé sur les tombes de Tsadikim. Ma femme a subi des traitements éprouvants et douloureux. Nous avons senti que nous étions arrivés au bout de nos limites. Nous avons désespéré sachant que nous avions tout tenté, sans succès. Nous avons alors décidé de prendre une pause. Lorsque nous avons senti que nous étions prêts pour un nouveau traitement, on informa ma femme d’une mauvaise nouvelle, qui nous attrista beaucoup. Son père était décédé assez brutalement. Cette nouvelle lui fut extrêmement difficile à intégrer, et je tentai pour ma part de renforcer sa Émouna et de l’encourager.

Pendant toute cette période, dans ma prière, je me concentrai sur le verset : « Tu as transformé mon oraison funèbre en danse pour moi » (Psaume 30). Je croyais que dans cette douleur et cette obscurité, Hachem nous ferait un miracle.


Première bougie

A ‘Hanouka, ma femme et moi allumâmes la première bougie. La joie dans notre maison était indescriptible.

Le lendemain, je me levai pour la prière du matin, comme d’habitude. Je ressentis que les prières n’étaient pas fluides, il m’était difficile de prier, mais je tentais de ne pas y penser. Pour la prière de Min’ha, je ressentis la même chose. Cette sensation dura pendant tous les jours de la fête. Je ressentis une lourdeur dans la prière qu’il m’est impossible d’expliquer.

Pour le huitième jour de ‘Hanouka, une parente s’adressa à moi : « Sais-tu qu’il y a une Ségoula particulière à la huitième bougie, il vaut la peine que toi et ta femme priiez et imploriez. » Je lui répondis que nous avions perdu espoir dans les Ségoulot et que nous avions déjà tout tenté. Elle me rétorqua : « Vous avez changé en bien, vous vous êtes rapprochés du Maître du monde, vous avez fait beaucoup d’efforts, ayez confiance, et tout se passera bien. » Je décidai d’écouter son conseil.


Huitième bougie

Le huitième jour de ‘Hanouka, je remarquai qu’il manquait trois fioles en verre pour la ‘Hanoukia, je fis donc le trajet jusqu’à Bné Brak à neuf heures du soir. Je rentrai à la maison, allumai les bougies, récitai les bénédictions, et tentai de prier. Rien, je n’arrivai à prononcer aucun mot. Généralement, je suis relié à la prière et je l’apprécie. Je décidai de jouer à la guitare et de me répandre en prières à la lumière des bougies. En écoutant la musique, je me mis à pleurer, ce fut une prière particulière, je ne l’oublierai pas. Ma femme, qui était à mes côtés s’en émut beaucoup.

Le vendredi soir, Parachat Vayigach, nous sommes allés avec ma femme à la synagogue.

Le Rav donna un cours entre Min’ha et ‘Arvit. Il parla de Yossef en Égypte, la manière dont il s’était révélé à ses frères. Le Rav expliqua que, parfois, l’homme traverse dans sa vie des crises et des épreuves, il se trouve dans l’obscurité, jusqu’au moment où D.ieu se révèle à lui, et en une fois il sort de l’obscurité pour arriver à la lumière, et il voit sa délivrance. Exactement comme dans l’histoire de Yossef et ses frères. Avant que les frères ne comprennent qu’il s’agissait de Yossef, l’obscurité était totale, ils ne comprenaient pas les événements. Lorsque Yossef se dévoila, tout s’éclaircit et les questions étaient devenues superflues. En entendant ces propos, j’ai eu l’impression que D.ieu me parlait, et que le Rav avait été choisi pour être le conduit par lequel le message m’était communiqué. Ma femme, assise dans la section des femmes, se leva et me regarda tout en montrant le Rav du doigt. Je compris qu’elle avait ressenti la même chose que moi.

Le Chabbath matin, je me lève pour la prière de Cha’harit, et ma femme me raconte que son père lui est apparu en rêve, le visage éclairé d’un sourire. Elle l’interrogea sur la raison de son sourire, et il lui répondit : « Je souris, car de bonnes choses se préparent. »

Chabbath après-midi, nous avons ressenti une solitude et une tristesse. Je n’ai pas compris le sens de tous ces changements d’humeur, le matin, d’humeur joyeuse, et le soir, la tristesse, en particulier sachant que pendant toute la semaine j’avais ressenti une baisse spirituelle.

À l’approche du soir, avant ‘Arvit, je décidai d’ouvrir le livre du Rav Lugassi « Kol Akhava Létova » (Tout retard est pour le bien).

J’ouvris le livre à l’endroit où le Rav explique que l’homme forme des projets, mais que le Saint béni soit-Il a son propre programme, et c’est ce dernier qui est déterminant. Souvent, il nous semble qu’il y a des retards, car les programmes ne correspondent pas. L’homme doit savoir que tout ce qu’Hachem lui envoie est pour son bien, et il doit annuler sa volonté devant celle d’Hachem. S’il agit dans ce sens-là, il verra sans doute la délivrance à laquelle il aspire tant.


Émouna, et c'est tout

Je me souviens d’avoir répété plusieurs fois la phrase : « Ce que Hachem veut, c’est ce que je veux. » Une fois, et encore une fois, et j’ai senti que ce concept entrait dans ma conscience et me remplissait. Je commençais à ressentir une joie authentique et à accepter la situation. C’est la volonté de D.ieu, et c’est ce qui est le plus juste pour moi. Je me lève, et juste avant de sortir pour la prière d’'Arvit, je dis à ma femme que l’essentiel, c’est d’être joyeux, et que tout ce que fait Hachem est pour le bien.

Motsaé Chabbath, ma femme ne se sent pas bien. Elle se plaint de fatigue et de faiblesse. Je lui conseille de prendre un Efferalgan, mais elle insiste pour que j’achète à la pharmacie un test de grossesse. J’essaie de lui expliquer que si nous sommes déçus, nous en souffrirons, mais elle insiste : les symptômes qu’elle ressent indiquent une grossesse.

En chemin vers la pharmacie, je suis très perturbé et confus. Je commence à parler au Maître du monde, je Lui dis que je ne comprends pas ce qu’Il attend de moi. J’ai accepté la situation, nous avons fait plusieurs tentatives, les déceptions sont très difficiles, et je n’ai pas la force morale de voir ma femme pleurer.

J’arrive à la maison et j’entends une chanson diffusée à la radio. Ma femme fait le test, et soudain j’entends les mots qui seront gravés dans mon souvenir pour toujours : « Je n’y crois pas, c’est un miracle de ‘Hanouka, un miracle de ‘Hanouka. » Je jette le balai et cours dans sa direction. Dans ma tête, je suis certain qu’elle s’imagine des choses, j’ai un pincement au cœur, après toutes les souffrances qu’elle a endurées. Elle me tend le test et éclate en pleurs. Je regarde le résultat du test, je n’y crois pas. C’est vraiment un miracle. En fond, j’entends la chanson d’Avraham Fried « Hafakhta Mispédi Lémakhol Li. Tu as transformé mon oraison funèbre en danse pour moi », exactement ce que j’avais à l’esprit pendant cette longue période. Je suis bouche bée, et me rappelle de l’enchaînement des événements pendant la fête.

Je n’oublierai jamais cette nuit-là. Nous pleurâmes toute la nuit, nous étions émus et nous rigolions, et ne savions pas comment communiquer une aussi bonne nouvelle à la famille, après tant d’années d’attente et d’espoir.

Le lendemain matin, après un autre test, je courus à la prière, empli d’une joie exubérante. Je partis ensuite à Jérusalem, au Kotel, pour remercier D.ieu.

Il m’est très important de transmettre ce message à toute personne qui attend une délivrance. Le désespoir n’a pas lieu d’être.

Ma femme et moi-même nous sommes mis d’accord que si nous méritions une délivrance, nous diffuserons l’histoire de notre miracle personnel.

Joyeux ‘Hanouka.