La lumière pâle de la lune se projette sur le monde.
Depuis le jour où, selon le Midrach, elle a suggéré qu’il n’y ait pas plus d’un seul grand luminaire, elle reste déficiente, son rôle étant juste de transmettre l’éclat du soleil qui resplendit sur elle. En tant que « miroir », elle le détourne du haut des cieux, le capte et le transmet. Elle n’est pas elle-même une source de lumière.
Et c’est justement ce manque personnel qui fait sa grandeur.
Essayons de nous représenter une vision irréelle : le soleil éclaire le monde entier de ses rayons dorés et chauds. Quant à la lune, sa lumière est bleue et froide. Le résultat est que le monde, qui a un besoin vital du rayonnement du soleil, reçoit en fait un reflet jaune-bleuté. Ce que rajoute la lune vient en fait détériorer l’éclat du soleil. Le fait que la lune ne produise pas de lumière par elle-même est positif pour l’existence du monde. Elle peut retransmettre la lumière du soleil dans son intégralité, sans la modifier.
Qui est la femme pieuse ? Celle qui fait la volonté de son mari et lui permet de se réaliser.
Rav Cohen est un grand Sage de la Torah. Cependant, aussi surprenant que cela puisse être, son épouse ne lui ressemble pas. Sur les murs sont accrochées des reproductions onéreuses de toiles de Picasso, dans la bibliothèque du salon se trouve quantité d’ouvrages d’intérêt général, son mobilier est du dernier cri.
Au lieu de concrétiser le potentiel de son mari et de construire un foyer en se basant sur l’esprit de la Torah, son épouse a préféré le bâtir suivant son sens esthétique et son style…
Ce rôle n’est pas des plus faciles.
Ce n’est pas en vain que Rav Yits’hak Houtner a affirmé que l’éducation des filles est une tâche plus difficile que celle des garçons, parce qu’il faut leur apprendre que bien qu’elles doivent s’instruire, le but ultime reste de faire la volonté de leur mari. Il est facile à quelqu’un qui n’a pas de savoir ni de détermination de s’annuler devant l’autre, mais celui qui est intelligent, comment va-t-il pouvoir s’effacer, sans rien faire en fonction de sa volonté et de sa propre compréhension ? Il ajoute toutefois que c’est là tout l’avantage de la femme : utiliser toutes ses facultés et tout son savoir dans le but d’accomplir son rôle, de donner corps aux forces latentes de son mari et de construire son foyer en exacte conformité avec la volonté et le potentiel de celui-ci !
Téhila se dirige vers le buffet afin de remplir une assiette pour son mari. Elle prend exactement les mets qu’il affectionne. Une minute après, son mari s’approche de là, une assiette à la main.
« Je ne savais pas que tu étais allée me servir », s’excuse-t-il, tout en posant son assiette généreusement remplie près de la première.
Une seconde plus tard, ils éclatent de rire… Les deux assiettes contiennent exactement les mêmes aliments. « Comment as-tu deviné ce que je désirais maintenant ?! »
Toute femme dans sa vie remplit des assiettes au buffet…
D’aucunes parviennent à y mettre exactement les mets que leurs maris désirent et sont heureuses de ce rôle formidable qui leur revient, et d’autres s’obstinent indéfiniment à y mettre ce qu’elles veulent, un plat apprécié de leurs seules personnes.
L’assiette la mieux réussie est celle qui vogue sur des ruisseaux d’accomplissement de volonté et de désir d’autrui.