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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 14

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14,1
L’Éternel parla ainsi à Moïse:
14,2
"Dis aux enfants d'Israël de remonter et de camper en face de Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer; devant Baal-Cefôn, à l'opposite, vous camperez au bord de la mer.
Qu’ils reviennent

Sur leurs pas, en direction de l’Egypte. Ils s’en sont rapprochés pendant tout le troisième jour afin d’induire Pharaon en erreur et lui faire dire qu’ils s’étaient égarés en chemin, comme il est écrit : « Pharaon dira des fils d’Israël : Ils se sont égarés dans le pays » (verset 3)

Qu’ils campent devant Pi-Ha‘hiroth

Il s’agit de Pithom (supra 1, 11), appelé maintenant Pi-Ha‘hiroth parce qu’ils étaient devenus des hommes libres (bné ‘horin). Ce sont deux rochers élevés et abrupts entre lesquels se trouve une vallée appelée Pi Sela‘im (« ouverture des rochers ») (Mekhilta)

Devant Ba‘al-Tsefone

C’était la seule divinité restée intacte parmi toutes celles des Egyptiens, afin qu’ils soient induits en erreur et disent : « Redoutable est leur dieu ! ». C’est ce qu’a commenté Iyov (Iyov 12, 23) : « Il égare les nations et cause leur perte. » (Mekhilta)

14,3
Pharaon se dira que les enfants d'Israël sont égarés dans ce pays; que le désert les emprisonne.
Pharaon dira

Lorsqu’il apprendra qu’ils reviennent sur leurs pas

Des fils (livné) d’Israël

Au sujet (‘al bené) des fils d’Israël. De même : « Hachem guerroiera “pour vous” (lakhem) » (verset 14), à comprendre comme : ‘alèkhem, ou : « dis “de moi” (li) : il est mon frère » (Beréchith 20, 13), c’est-à-dire à mon sujet

Ils sont égarés

Enfermés et enfoncés. En français : « serrés », comme dans : « dans la vallée de l’abattement (habakha) » (Tehilim 84, 7), « de la profondeur (mibekhi) des fleuves » (Iyov 28, 11), « les profondeurs (nivkhé) de la mer » (Iyov 38, 16). Ils se sont égarés et enfermés dans le désert, sans savoir comment en sortir ni vers où aller

14,4
Et je raffermirai le cœur de Pharaon et il les poursuivra; puis j'accablerai de ma puissance Pharaon avec toute son armée et les Égyptiens apprendront que je suis l'Éternel." Ils obéirent.
Je serai honoré en Pharaon

Lorsque le Saint béni soit-Il exerce Sa vengeance contre les impies, Son Nom s’agrandit et s’honore (Mekhilta). C’est ainsi qu’il est écrit : « J’entrerai en jugement contre lui… » suivi de : « … je serai agrandi et consacré, je serai reconnu… » (Ye‘hezqel 38, 22 et 23). De même : « Là-bas Il a brisé les éclairs de l’arc… » précédé de : « Eloqim est connu en Yehouda » (Tehilim 76, 2 et 4). De même : « Hachem est connu, Il a fait justice » (Tehilim 9, 17)

En Pharaon et en toute son armée

C’est lui qui a commencé de pécher, c’est donc par lui que commencera le châtiment (Mekhilta)

Ils firent ainsi

Ceci est écrit à leur éloge, pour avoir écouté la parole de Mochè sans se demander de quelle manière ils allaient pouvoir s’approcher de leurs ennemis sans être contraints de prendre la fuite. Mais ils ont dit : « Nous n’avons à suivre que les paroles du fils de ‘Amram ! » (Mekhilta)

14,5
On rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'enfuyait. Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils dirent: "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de notre sujétion!"
On raconta au roi d’Egypte

Il les avait fait accompagner par des émissaires. Lorsqu’ils ont vu, à l’expiration du délai de trois jours qu’ils s’étaient fixé pour aller et revenir, qu’ils ne retournaient pas en Egypte, ils ont, le quatrième jour, rendu compte à Pharaon de leur fuite (Mekhilta). Ils les ont poursuivis les cinquième et sixième jours, et dans la nuit du septième ils sont entrés dans la mer. Le lendemain matin, ils ont entonné un cantique. C’était le septième jour de Pessa‘h. Voilà pourquoi nous lisons ce cantique le septième jour

Fut changé

Changé par rapport à leurs dispositions antérieures. Pharaon leur avait dit : « Levez-vous ! Sortez du milieu de mon peuple ! » (supra 12, 31). Quant à ses serviteurs, ils avaient dit : « Jusqu’à quand ceci nous sera-t-il un piège ? » (supra 10, 7). Et maintenant, ils changeaient d’avis, résolus à les poursuivre et à leur reprendre les biens qu’ils leur avaient prêtés (Mekhilta)

De notre asservissement

De nous servir

14,6
Il fit atteler son char, emmena avec lui son peuple,
Il attela son char

Lui-même en personne (Mekhilta)

Et son peuple il le prit avec lui

Il rallia ses bonnes grâces par des paroles : « Ils nous ont frappés, ils ont pris notre argent, et nous les avons laissés partir ! Venez avec moi ! Je ne me comporterai pas avec vous comme les autres rois : Chez les autres rois ce sont les serviteurs qui, d’habitude, se portent à l’avant-garde du combat. Or, c’est moi qui marcherai en avant. » Comme il est écrit : « Et Pharaon s’approcha (hiqriv) » (verset 10), la forme hif‘il de hiqriv impliquant qu’il a fait s’approcher sa propre personne et qu’il s’est hâté à la tête de ses troupes. « Les autres rois, d’habitude, se servent en priorité pour leur part de butin. Mais moi, je serai à égalité avec vous ! » Comme il est écrit (infra 15, 9) : « je partagerai le butin » (Mekhilta)

14,7
prit six cents chars d'élite et tous les chariots d'Égypte, tous couverts de guerriers.
D’élite

Sélectionnés. Le mot ba‘hour (« d’élite ») est au singulier, pour marquer que chacun des chars avait été sélectionné

Et tous les chars d’Egypte

Et en plus, tous les chars de l’Egypte (Mekhilta). Et où ont-ils trouvé les bêtes pour les tirer ? Et si tu devais soutenir que c’était celles des Egyptiens, il est pourtant écrit : « mourut tout le bétail d’Egypte » (supra 9, 6). Et si tu devais soutenir que c’était celles des enfants d’Israël, il est pourtant écrit : « Et aussi notre bétail ira avec nous » (supra 10, 26). C’était les bêtes de ceux qui « craignaient la parole de Hachem » (supra 9, 20). D’où l’enseignement de rabi Chim‘on : « Le meilleur des Egyptiens, tue-le ! Le meilleur des serpents, écrase-lui la cervelle ! » (Massèkheth sofrim 15, 10)

Et des guerriers sur tout

Des officiers, ainsi que le rend le Targoum Onqelos

14,8
L'Éternel fortifia le cœur de Pharaon, roi d'Égypte, qui se mit à la poursuite des enfants d'Israël. Cependant les Israélites s'avançaient triomphants.
Hachem renforça le cœur de Pharaon

Il était hésitant quant à poursuivre ou non. Il lui a renforcé le cœur pour qu’il engage la poursuite

A main levée

Avec force, avec hauteur et à découvert (Mekhilta)

14,9
Les Égyptiens qui les poursuivaient les rencontrèrent, campés sur le rivage; tous les attelages de Pharaon, ses cavaliers, son armée, les joignirent près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Cefôn.
14,10
Comme Pharaon approchait, les enfants d'Israël levèrent les yeux et voici que l'Égyptien était à leur poursuite; remplis d'effroi, les Israélites jetèrent des cris vers l'Éternel.
Et Pharaon fit approcher

Il aurait fallu dire : « Il s’approcha » [au mode qal]. Que veut dire : « Il fit approcher » ? Il fit approcher sa propre personne et marcha à leur tête avec fougue comme il avait convenu avec eux (Mekhilta)

Partant derrière eux

D’un seul cœur et comme un seul homme, d’où l’emploi du singulier (Mekhilta). Autre explication : « Et voici l’Egyptien partant derrière eux » signifie qu’ils ont vu le prince céleste de l’Egypte partir du ciel pour prêter assistance aux Egyptiens (Midrach tan‘houma)

Ils crièrent

Ils ont agi comme l’avaient fait leurs ancêtres (Mekhilta). Il est écrit, à propos d’Avraham : « Avraham se leva de bon matin pour aller vers l’endroit où il se tenait à la face de Hachem » (Beréchith 19, 27), à propos de Yits‘haq : « Yits‘haq sortit prier dans le champ » (Beréchith 24, 63), à propos de Ya‘aqov : « Il atteignit l’endroit » (Beréchith 28, 11 – voir Rachi ibid. – Mekhilta)

14,11
Et ils dirent à Moïse: "Est-ce faute de trouver des sépulcres en Égypte que tu nous as conduits mourir dans le désert? Quel bien nous as-tu fait, en nous tirant de l'Égypte?
Est-ce parce qu’il n’y a pas de sépultures

Est-ce par pénurie de tombeaux, parce qu’il n’y a pas de tombeaux en Egypte pour y être enterrés, que tu nous en as fait sortir ? En français médiéval : « se por feilance de non foses »

14,12
N'est-ce pas ainsi que nous te parlions en Égypte, disant: ‘Laisse-nous servir les Égyptiens?’ De fait, mieux valait pour nous être esclaves des Égyptiens, que de périr dans le désert."
Que nous te disions en Egypte

Et où l’ont-ils dit ? « Que Hachem regarde sur vous et qu’Il juge » (supra 5, 21) (Mekhilta)

Que de mourir

Le mot mimouthènou est un verbe, tandis que s’il était ponctué d’un ‘holam (mimothènou) il signifierait : « plutôt que notre mort ». Mais du moment qu’il est ponctué d’un chourouq, il s’entend comme : « plutôt que de mourir », comme dans : « si seulement nous étions morts (mouthènou) par la main de Hachem » (infra 16, 3), ou dans : « Qui donnera que je meure (mouthi) » (II Chemouel 19, 1) à propos d’Avchalom, ou dans : « pour le jour où je me lèverai (qoumi) » (Tsefania 3, 8), ou dans : « jusqu’au jour où je reviendrai (chouvi) » (II Divrei hayamim 18, 26), où il s’agit de verbes

14,13
Moïse répondit au peuple: "Soyez sans crainte! Attendez, et vous serez témoins de l'assistance que l'Éternel vous procurera en ce jour! Certes, si vous avez vu les Égyptiens aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais.
Car comme vous avez vu les Egyptiens

Ce n’est qu’aujourd’hui que vous les avez vus, aujourd’hui et jamais plus

14,14
L'Éternel combattra pour vous; et vous, tenez-vous tranquilles!"
Hachem guerroiera pour vous

En votre faveur, comme dans : « car Hachem guerroie pour eux » (verset 25), ou dans : « vous querellerez-vous pour Qèl ? » (Iyov 13, 8), ou dans : « et qui m’a parlé » [c’est-à-dire : « à mon sujet »] (Beréchith 24, 7), ou dans : « est-ce vous qui vous querellerez pour Ba‘al ? » (Choftim 6, 31)

14,15
L'Éternel dit à Moïse: "Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche.
Que cries-tu vers moi

Ceci nous apprend que Mochè se tenait debout et priait. Le Saint béni soit-Il lui a dit : « Ce n’est pas le moment de se répandre en prières, maintenant qu’Israël est dans la détresse » (Mekhilta). Autre explication : « Qu’as-tu à crier vers moi ? C’est de moi, pas de toi, que dépendent les choses ! », comme il est écrit (Yecha’ya 45, 11) : « Me donneriez-vous des ordres pour l’œuvre de mes mains ? » (Mekhilta)

Parle aux fils d’Israël

Ils n’ont rien d’autre à faire que de partir, car la mer ne se dressera pas contre eux. Le mérite de leurs pères et la foi qu’ils m’ont vouée en quittant l’Egypte suffiront à leur ouvrir la mer (Mekhilta)

14,16
Et toi, lève ta verge, dirige ta main vers la mer et divise la; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à pied sec."
14,17
De mon côté, je vais affermir le cœur des Égyptiens pour qu'ils y entrent après eux; et alors j'accablerai Pharaon et son armée entière, ses chars et sa cavalerie.
14,18
Les Égyptiens reconnaîtront que je suis l'Éternel, quand j'accablerai Pharaon, ses chars et ses cavaliers."
14,19
Le messager de Dieu, qui marchait en avant du camp d'Israël, passa derrière eux, la colonne nébuleuse cessa d'être à leur tête et se fixa en arrière."
Il alla derrière eux

Pour opérer une séparation entre le camp des Egyptiens et celui d’Israël et pour essuyer les flèches et les projectiles des Egyptiens (Mekhilta). On parle partout de « l’ange de Hachem » (Beréchith 16, 7 et 10 ; supra 3, 2), mais c’est de celui de ha-Eloqim qu’il est question ici. Le mot Eloqim est toujours employé dans le sens de justice. Cela nous apprend ici qu’Israël était alors soumis à jugement : serait-il sauvé ou périrait-il de la main des Egyptiens 

La colonne de nuée partit de devant eux

Au moment de la tombée de la nuit, la colonne de nuée ne s’est pas retirée comme elle le faisait habituellement, pour céder la place à celle de feu, mais elle est allée s’interposer derrière eux afin de laisser les Egyptiens dans l’obscurité (Mekhilta)

14,20
Elle passa ainsi entre le camp égyptien et celui des Israélites: pour les uns il y eut nuée et ténèbres, pour les autres la nuit fut éclairée; et, de toute la nuit, les uns n'approchèrent point des autres.
Elle vint entre le camp des Egyptiens

Cela ressemble à quelqu’un qui marcherait sur une route, précédé par son fils. Si des brigands font irruption, il prendra son fils et le placera derrière lui. Si des loups viennent par-derrière, il le mettra devant lui. Si des brigands viennent par-devant et des loups par-derrière, il le prendra dans ses bras et se battra contre eux (Mekhilta). De même, « et moi, j’ai conduit Efrayim, Il les a pris sur Ses bras » (Hoché‘a 11, 3)

Ce fut la nuée et les ténèbres

Pour les Egyptiens

« éclaira la nuit »

Et la colonne de feu « éclaira la nuit » pour Israël, en les devançant comme elle le faisait d’habitude pendant toute la nuit, tandis que l’obscurité régnait du côté des Egyptiens

Et celui-ci n’approcha pas vers celui-là

Un camp de l’autre (Mekhilta)

14,21
Moïse étendit sa main sur la mer et l'Éternel fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et il mit la mer à sec et les eaux furent divisées.
Par un puissant vent d’orient

Par un vent d’est qui est le plus puissant des vents (Mekhilta). C’est celui par lequel le Saint béni soit-Il châtie les méchants, comme il est écrit : « Par un vent d’orient je les disperserai » (Yirmeya 18, 17), « un vent d’orient, le vent de Hachem » (Hoché‘a 13, 15), « le vent d’orient t’a brisée au cœur des mers » (Ye‘hezqel 27, 26), « Il les a éloignés par Son vent au jour du vent d’orient » (Yecha’ya 27, 8)

Les eaux se fendirent

Toutes les eaux de l’univers (Mekhilta)

14,22
Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer, dans son lit desséché, les eaux se dressant en muraille à leur droite et à leur gauche.
14,23
Les Égyptiens les poursuivirent et tous les chevaux de Pharaon, ses chariots, ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer.
Tous les chevaux (littéralement : « tout cheval »)

Ne possédait-il qu’un seul cheval ? Cela nous apprend que tous les chevaux ne comptaient, pour Hachem, que pour un seul (Mekhilta)

14,24
Or, à la dernière veille, l'Éternel fit peser sur l'armée égyptienne une colonne de feu et une nuée et jeta la perturbation dans l'armée égyptienne
Dans la garde (achmoreth) du matin

Chacune des trois parties de la nuit s’appelle achmoreth (Berakhoth 3a), et celle qui précède immédiatement le matin est appelée : « achmoreth du matin ». A mon avis, c’est parce que la nuit est divisée en trois tours de garde (michmaroth) pour le chant des anges du service divin, chacun intervenant à son tour. C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos : materath, [équivalent de l’hébreu michmar]

Hachem regarda

Il porta son regard, c’est-à-dire : Il se tourna vers eux pour les détruire. Le Targoum Onqelos rend le mot par : wehisthekhei, tout comme il rend l’expression : « le champ de Tsofim » (Bamidbar 23, 14) par « le champ par où l’on regarde (sakhoutha) »

Dans une colonne de feu et de nuée

La colonne de nuée est descendue dans la mer et en a fait comme de la boue. La colonne de feu l’a portée à ébullition et les sabots des chevaux se sont détachés (Mekhilta)

Il perturba

Il a jeté la confusion, en français médiéval : « estordison » (voir Rachi Beréchith 1, 2). Il a jeté le trouble en leur sein et leur a fait perdre leur sang-froid. Nous avons appris dans les Pirqé deRabi Eli‘èzèr fils de rabi Yossi haguelili que l’emploi du mehouma (« perturbation ») correspond toujours à un énorme grondement de tonnerre. L’exemple type de l’emploi de ce mot dans ce sens est : « Hachem déclencha un grondement énorme […] sur les Philistins, et Il les jeta dans la confusion (wayehoummém) » (I Chemouel 7, 10)

14,25
et il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. Alors l'Égyptien s'écria: "Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour eux contre l'Égypte!"
Il enleva les roues de ses chars

Les roues ont été brûlées sous l’effet du feu. Les chars ont alors été traînés, et leurs occupants si violemment secoués que leurs membres ont été fracassés (Mekhilta)

Il les fit mener pesamment

Par une conduite qui leur était lourde et dure. De la manière qu’ils s’étaient eux-mêmes comportés : « il alourdit son cœur, lui et ses serviteurs » (supra 9, 34), « Il les fit mener pesamment »

Guerroie pour eux contre l’Egypte

Contre les Egyptiens. Autre explication : Contre le pays d’Egypte, en ce sens que de même que ceux-ci ont été frappés sur la mer, de même ont été frappés ceux qui étaient restés en Egypte (Mekhilta)

14,26
Le Seigneur dit à Moïse: "Étends ta main sur la mer et les eaux rebrousseront sur l'Égyptien, sur ses chars et sur ses cavaliers."
Et les eaux reviendront

Elles se dressaient droites comme une muraille. Elles retourneront et recouvriront les Egyptiens

14,27
Moïse étendit sa main sur la mer et la mer, aux approches du matin, reprit son niveau comme les Égyptiens s'élançaient en avant; et le Seigneur précipita les Égyptiens au sein de la mer.
Aux tournants du matin

Au moment où le matin « tourne » pour venir

A sa force

A sa puissance primitive (Mekhilta)

S’enfuyant à sa rencontre

Ils étaient confondus et troublés et ils couraient au devant de la mer

Et Hachem précipita (wayena‘ér)

Comme si l’on agitait une marmite sens dessus dessous (Mekhilta). Ainsi montaient-ils et retombaient-ils, pour se briser dans la mer. Le Saint béni soit-Il leur a conservé leur vigueur juvénile (na‘arouth) pour qu’ils aient conscience de leur châtiment

Précipita (wayenaer)

Le mot wechaniq employé par le Targoum Onqelos signifie : « mélanger », et on le trouve souvent employé dans les textes du Midrach

14,28
Les eaux, en refluant, submergèrent chariots, cavalerie, toute l'armée de Pharaon qui était entrée à leur suite dans la mer; pas un d'entre eux n'échappa.
Elles couvrirent les chars… pour toute (lekhol) l’armée de Pharaon

Le texte a l’habitude d’ajouter un lamèd explétif, comme dans : « tu feras tous (lekhol) ses ustensiles de cuivre » (infra 27, 3), ou dans : « pour tous (lekhol) les ustensiles du tabernacle » (infra 27, 19), ou dans : « pour tous (lekhol) leurs ustensiles et pour tout leur service » (Bamidbar 4, 32). Ce n’est qu’un embellissement de style

14,29
Pour les enfants d'Israël, ils s'étaient avancés à pied sec au milieu de la mer, ayant les eaux, comme un mur, à leur droite et à leur gauche.
14,30
L'Éternel, en ce jour, sauva Israël de la main de l'Égypte; Israël vit l'Égyptien gisant sur le rivage de la mer.
Israël vit l’Egyptien mort

La mer les avait rejetés sur le rivage, afin qu’Israël ne dise pas : « Tout comme nous sommes remontés de ce côté-ci, ainsi eux-mêmes remonteront-ils ailleurs, loin de nous, pour se lancer à notre poursuite » (Pessa‘him 118b)

14,31
Israël reconnut alors la haute puissance que le Seigneur avait déployée sur l'Égypte et le peuple révéra le Seigneur; et ils eurent foi en l'Éternel et en Moïse, son serviteur.
La grande main

La grande puissance qu’avait réalisée la main du Saint béni soit-Il. L’emploi du mot : « main » peut correspondre à des significations multiples, mais il se rapporte toujours à la réalité de la main. Au commentateur d’utiliser le vocabulaire approprié au sujet traité

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