Dans l'épisode précédent : Au fil de ses entretiens avec le Rav Lévy, Olivier s’ouvre peu à peu à de nouvelles perspectives de réflexion. L’existence de D.ieu semble presque aller de soi à présent. Il se surprend à ne plus imaginer un monde sans D.ieu, sans Torah et à présent, sans les sages d’Israël pour éclairer le monde de leur sagesse.
Le Rav Levy était dorénavant habitué à voir Olivier passer la porte d’entrée de la synagogue le mercredi matin aux alentours de 9h. Il aimait beaucoup son nouvel élève, il le trouvait intelligent et soucieux de connaître la vérité. Olivier lui aussi s’attachait de plus en plus à son Rav, en qui il discernait une immense sagesse et un esprit très fin. Les deux hommes s’appréciaient profondément.
Olivier : Bonjour Rav. Dites-moi, tout ce temps que je vous prends, il m’est estimé à combien ?
Rav Levy : Chalom Olivier, je ne comprends pas ta question.
Olivier : Ben, je… enfin je ne pense pas pouvoir abuser de votre temps sans contribution… voilà, j’aimerais vous payer si vous permettez ? A combien s’élève le montant de toutes nos entrevues ?
Rav Levy : La Torah, Olivier, ne se monnaye pas. Elle n’a pas de prix.
Olivier : Tout a un prix Monsieur le Rabbin, même la coupe de cheveux d’Elvis Presley a un prix !
Rav Levy : Tu n’y es pas. La raison pour laquelle la Torah n’a pas de prix, c’est parce qu’elle t’appartient déjà. Tu ne vas pas acheter quelque chose qui est à toi… Tu l’as apprise dans le ventre de ta mère neuf mois durant… Nous aurons l’occasion d’approfondir le sujet si D.ieu le veut, ne t’inquiète pas. La Torah que je t’enseigne est en réalité la tienne, mon devoir est de te la restituer. La Guemara dans le traité talmudique de Sanhédrin dit même qu’un Rav qui refuserait d’enseigner à son élève serait traité de voleur, car il lui vole sa part de la Torah.
Olivier : Pourtant les Rabbins reçoivent un salaire pour leurs prestations ?
Rav Levy : Les Rabbins ne sont pas payés, ils sont dédommagés du temps qu’ils ont consacré à l’enseignement au lieu de le consacrer à travailler… On ne peut pas faire deux choses à la fois !
Olivier : Soit. Alors ce temps avec lequel vous auriez pu travailler, combien vaut-il ?
Rav Levy : Tu sais, d’offrir à un vieil homme comme moi la possibilité de faire connaître à un fils unique Son Père Céleste, c’est déjà le plus beau des salaires que tu puisses m’offrir…
Olivier : Pas si unique que ça, nous sommes des millions quand même…
Rav Levy : Pour D.ieu, chacun des membres du peuple d’Israël est Son unique fils, à telle point que la Guémara affirme que l’homme doit se dire « pour moi le monde a été créé ».
Reprenons où nous en étions si tu veux bien.
Olivier : D’accord.
Rav Levy : Nous avons établi ensemble que sans les Sages, la Torah demeure impénétrable. Le Saint, Béni Soit-Il, a choisi de sceller les enseignements de Sa Torah à Son peuple pour qu’il se dissocie des autres nations, afin qu’il reste le porteur exclusif du message divin. Il a pour cela établi une transmission de maîtres à élèves depuis le Mont Sinaï, en commençant par Moïse notre maître, révélant les détails des commandements de la Torah mais aussi des secrets extraordinaires. Certaines fois, il s’agit de révéler aux Sages des informations concernant l’avenir, d’autres fois, des révélations physiques et astronomiques que la science moderne commence à saisir à l’aide de machines ultrasophistiquées.
Olivier : Ah bon ? Pourtant on n’a jamais entendu que les Juifs possédaient un savoir spécialement avancé ?
Rav Lévy : Cela principalement pour trois raisons. La première est que ces informations ne sont pas divulguées à tous, même au sein du peuple juif : il y a différents niveaux d’accès au savoir. La seconde, c’est que les Juifs se gardaient bien de révéler aux gens de leur époque leur savoir, craignant pour leurs vies déjà si menacées. Et la troisième, c’est qu’on a classé dans la rubrique « religion » toutes les connaissances du judaïsme et comme tu le sais bien, la science porte la religion en horreur.
Olivier : De quelles connaissances parlez-vous par exemple ?
Rav Levy : Je peux t’en citer quelques-unes… comme celles que nous avons vu concernant la création de l’Univers et de la matière, ou encore le calcul exact du cycle lunaire que la NASA mesure avec exactitude seulement dans les années 1990, le nombre exact d’étoiles de la Pléiade qui ne sera connu qu’avec l’invention du télescope par Galilée en 1609, l’état sphérique de la terre et la gravité révélée au Mont Sinaï, il y en a qui dirait depuis Avraham le Patriarche, en tout cas bien avant Eratosthène le grec et Thalès, l’enveloppe solaire limitant la radiation thermique ou encore des connaissances en médecine relevant des plus grandes découvertes modernes…
Olivier : Waouw ! Je veux tout savoir !
Rav Levy : Step by step comme vous dites. Pour le moment, on en est aux révélations prophétiques de nos Sages.
Il y a, comme nous l’avons vu, des prophéties qui prouvent leur véracité, par le fait qu’elles prédisent formellement un événement avant qu’il ne se produise, et que la prédiction se réalise exactement comme elle a été prévue. Lorsque l’événement prédit va à l’encontre de toute logique, la validité de la prophétie n’en est que plus grandie, c’est ce que vous avons vu jusque-là.
Il y a une autre sorte de prophétie. Il s’agit de prophéties qui s’engagent sur le cours de l’Histoire, à ce que des événements durent éternellement.
Olivier : C’est-à-dire ?
Rav Levy : Je vais te donner un exemple. Que dirais-tu d’un homme qui promettrait à son fils de lui construire une cabane au milieu des Champs-Elysée en lui assurant que cette cabane y resterait jusqu’à la fin des temps ?
Olivier : Qu’il est fou ou stupide, ou peut-être les deux ?
Rav Levy : Pourquoi ?
Olivier : Parce que ça n’a pas de sens. Les Champs-Elysées sont un lieu public géré par la mairie de Paris, cet homme n’a aucune garantie que les services de la ville ne détruiront pas sa cabane, d’autant plus qu’elle n’a rien à y faire. On la détruirait à la première occasion.
Rav Levy : Et si la municipalité avait elle-même maintes fois détruit et reconstruit les Champs-Elysées pour des travaux d’aménagements ?
Olivier : A plus forte raison alors que ça relève de l’absurde… Je ne comprends pas où vous voulez en venir ?!
Rav Levy : Je veux parler du Mur des Lamentations, le Kotel comme on l’appelle. En réalité, c’est le mur occidental du Saint Temple. Il fait l’objet d’une prophétie extraordinaire relevée par nos Sages. Dans le Cantique des cantiques du roi Salomon, il est écrit : « Voici (Il) se tient derrière notre mur ».
Les Sages, dans le Midrach Rabba, expliquent ce verset ainsi : « derrière le mur occidental du Temple, (car) D.ieu a juré qu’il ne sera jamais détruit. » Ce Midrach est daté d’il y a environ 1600 ans par le Pr Y. Klausner, conformément à notre tradition…
Pourtant les autres murs du Temple ont été détruits au moment de ce texte, comment garantir le maintien de celui-ci particulièrement ? C’est un engagement à haut risque !
Olivier : Statistiquement, cela relève de l’absurde…
Rav Levy : De plus, sais-tu combien de fois Jérusalem a été assiégée, détruite puis rebâtie ? Elle passa de main en main de conquérants durant des centaines d’années, détruisant entièrement la ville, allant même jusqu’à labourer l’endroit du Temple, mais jamais le Mur. Il n’y a qu’à considérer l’Histoire pour s’en rendre compte :
Titus en l’an 70 détruit le second Temple et saccage Jérusalem. Hadrien en 135 dévaste Jérusalem et y construit même le temple Jupiter Capitolin sur l’esplanade du Temple sans toucher au mur Occidental. Les Byzantins en 324 conquièrent et détruisent à nouveau Jérusalem. En 614, les Perses font pareil. En 638, les musulmans s’emparent de la ville, le Calife Omar construit un mosquée géante, le mur reste intact. Même le puissant tremblement de terre en 747 n’osera pas défier la prophétie. En l’an 1000, à nouveau, des musulmans sous l’impulsion du Calife Al-Hakim s’emparent de la ville mais ne touchent pas au mur, et j’en passe...
Qui peut garantir ainsi le cours de l’Histoire ? Et contre toute logique en plus ? Qui peut prévoir le comportement d’hommes dotés de libre arbitre ? D’autant plus que le verset lui-même annonce dans Michée la destruction de Jérusalem : « Par votre faute, Sion sera anéantie, Jérusalem sera en haillons et la montagne du Temple en désolation » (Michée 3,12). Il aurait suffi que l’un des nombreux ennemis du peuple juif décide de démolir ce mur pour qu’il en soit fini de la religion juive !
Olivier : C’est très fort ! Comment vous expliquez que des hommes aient pu avoir ce genre de prédictions ?
Rav Levy : Les hommes n’ont rien à voir avec ça, ils n’ont fait que transmettre le message divin. En réalité, il n’y a pas de prophéties des Sages, tout vient de D.ieu Lui-même ; simplement, il y a ce qui est écrit dans la Torah Ecrite et ce qui est écrit dans la Torah Orale, il en va de même pour toutes les connaissances scientifiques que les Sages possédaient, tout vient de D.ieu.
Olivier : Je ne sais pas quoi dire. Ça fait beaucoup de révélations fortes pour avoir été l’œuvre d’un ou de plusieurs hommes…
Rav Levy : Je te l’accorde.
Olivier : Mais tout de même, j’aimerais être plus convaincu, j’ai encore beaucoup de questions et d’incompréhensions sur la religion pour me laisser convaincre…
Rav Levy : Rappelle-toi Olivier, je ne cherche pas à te convaincre. Je souhaite juste te montrer la vérité en répondant à tes questions. Le choix de faire tienne ces vérités t’appartient entièrement !
Olivier : J’entends… Merci Monsieur le Rabbin pour ces nouvelles informations.