La Paracha Tetsavé nous parle de la confection des vêtements du Cohen Gadol (le grand prêtre), qui lui permettront d’accomplir correctement son service au Temple. Ces habits doivent être réalisés par des artisans remplis de sagesse du cœur. Le Ba'al Hatourim nous éclaire sur ce point : cette sagesse du cœur fait référence à la crainte de D.ieu, comme il est dit : « Réchit 'Hokhma Yirat Hachem » – « Le commencement de la sagesse est la crainte de D.ieu » (Téhilim 111,10).

Une question évidente se pose : pourquoi ces vêtements doivent-ils être confectionnés précisément par ces personnes ? Quel impact cela a-t-il sur le service du Temple ?

Lorsqu'il officie, le Cohen Gadol a pour rôle de faire descendre la Chékhina (la Présence divine) sur terre. Il est donc primordial que les vêtements soient confectionnés avec cette intention en tête : chaque point de couture, chaque fil doit être imprégné de la conscience de la descente de la Chékhina et de l'importance que ces habits auront lors du service. Ainsi, la lumière qui doit descendre au moment du service commence déjà à descendre dès la confection des vêtements.

Nous apprenons ici que la Kavana (la concentration et l’intention) joue un rôle fondamental dans la réalisation d’un commandement divin. Cela peut faire toute la différence : si ces vêtements avaient été cousus par de simples tailleurs, sans intention particulière, rien ne se serait passé au Temple. Faire une Mitsva avec une vraie Kavana change totalement son impact et sa portée.

On retrouve cette notion de Kavana de manière très naturelle chez les femmes lorsqu’elles allument les bougies de Chabbath. Le Ba'al Hatourim révèle au début de la Paracha que cet allumage fait descendre chaque semaine la lumière qui résidait dans le Temple. De son côté, Rachi enseigne que l’allumage des lumières dans le Temple était effectué la nuit.

Or, nous savons que l’exil est comparé à la nuit, et que Chabbath apporte chaque semaine une lumière particulière, digne du Monde futur. Nous comprenons donc que la Kavana que les femmes mettent dans l’allumage des bougies n’est pas anodine : elle fait descendre une lumière qui nous permet de traverser la nuit de l’exil. Cette lumière nous accompagne et nous éclaire jusqu’à l’aube de la délivrance ultime, avec la venue du Machia’h.