Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhaï Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Une assiduité sans commune mesure
« Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, car le soleil était couché. II prit l’une des pierres de l'endroit, en fit son chevet et passa la nuit dans ce lieu. » (Béréchit 28, 11)
Nos Sages expliquent que Ya'akov Avinou dormit pour la première fois depuis 14 ans car il écrit qu’il « passa la nuit dans ce lieu ». Ainsi, il s’autorisa à dormir pour la première fois depuis son départ de sa maison natale. Ya'akov Avinou étudia donc sans interruption pendant 14 ans !
L’assiduité extraordinaire des grands de notre génération est connue de tous. Ils ont appris, répété et encore répété inlassablement la Torah jusqu’à la connaître sur le bout des doigts.
Voici une histoire vécue par le Rav Ya'akov Roudermann (de mémoire bénie) :
Après son opération des yeux, le médecin refusa de le laisser sortir de l’hôpital. En effet, le Rav était encore loin de voir correctement. Cependant, le Rav déclara qu’il voyait très bien, et pour preuve, il proposa de lire une page de la Guémara : « Je vais ouvrir la Guémara Kétouvot et vous en lire une page entière ! »
Et effectivement, Rav Ya'akov put lire entièrement la page en question sans le moindre problème.
Le médecin lui répondit : « Vous avez probablement lu cette page parfaitement, mais c’est uniquement parce que vous la connaissez par cœur… Car la Guémara ouverte devant vous n’est pas Kétouvot mais Kiddouchin ! »
L’art de la réprimande
« Ya'akov leur dit : Mes frères, d'où êtes vous ? » (Béréchit 29, 4)
Lorsque Ya'akov arriva à ‘Haran au bord du puits, il constata que des bergers attendaient devant le puits recouvert d’une immense pierre.
Ya'akov leur demanda : « Mes frères, d'où êtes vous ? Le jour est encore long, il n'est pas encore l'heure de faire rentrer le bétail. Abreuvez les brebis et amenez-les paître ».
Rachi nous explique que Ya'akov fit une remontrance aux bergers : si vous êtes des employés, vous n’avez pas encore terminé votre journée de travail (sous-entendu : vous volez votre employeur), et si les bêtes sont les vôtres, ce n’est pas l’heure de les rassembler (sous-entendu : retournez travailler) !
Pourquoi Ya'akov engagea-t-il la conversation par « mes frères ? »
Le Rav de Poniovitch répond à cette question en nous donnant un exemple : une personne se rend dans une station de taxis en constatant que tous les chauffeurs jouent aux cartes. Elle s’écrie alors : « Mais que faites-vous ? Si vous êtes des employés, vous volez votre patron en ne travaillant pas ! Et même si les taxis vous appartiennent, vous êtes des parasites car vous ne faites rien ! »
Il est fort probable qu’en leur parlant ainsi, les chauffeurs ne réservent pas un accueil très chaleureux à cette personne…
Ainsi, Ya'akov Avinou nous apprend ici un grand enseignement : il n’est jamais agréable d’être la cible d’une réprimande, donc lorsque vous voulez faire une remarque à votre prochain, commencez toujours par un compliment ou un mot gentil : « Mes frères, d'où êtes vous ? »
Le secret de la richesse
« C'est que j'ai vu la conduite de Lavan à ton égard » (Béréchit 31, 12)
Comment Ya'akov réussit-il à s’enrichir malgré les innombrables tentatives de Lavan visant à lui dérober son argent ?
Afin de répondre, le ‘Hafets ‘Haïm rapporte une parabole :
Un père partage un gâteau en plusieurs parts pour ses enfants, mais l’un d’entre eux décide de voler la part de l’un de ses frères. L’enfant lésé s’adresse alors à son père : « Papa, tu sais que j’ai demandé gentiment à mon frère de me rendre ma part de gâteau, mais il refuse… Comme je sais que tu ne veux pas que je me dispute avec lui, pourrais-tu me donner une autre part s’il-te-plaît ? »
Le papa, attendri par ces paroles, embrasse son fils et lui donne alors une part du gâteau bien meilleure que celles de ses frères, en ajoutant : « Au prochain repas, ton frère ne recevra rien tandis que tu recevras une double part ».
Hachem se soucie de la Parnassa de tout un chacun, mais il arrive parfois qu’une personne s’empare d’une partie de la Parnassa réservée à son prochain. Mais lorsqu’on s’adresse à Hachem pour Lui demander une autre source de revenus au lieu d’engager les hostilités avec notre prochain, il est certain que le fait de se retenir procure de la satisfaction à Hachem. Il nous enverra même le double de notre perte !
C’est la raison pour laquelle Ya'akov put s’enrichir. Il ne cherchait jamais à savoir ce que Lavan lui avait pris, il remit entièrement le souci de sa Parnassa entre les mais d’Hachem…
Grâce à sa foi infaillible, il mérita d’être récompensé doublement dans toutes ses actions.