Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
La querelle Céleste
« Les enfants s’entrepoussaient en elle » (25,22)
Cette dispute des enfants dans le ventre de Rivka ne correspondait pas à de simples contractions que connaissent les femmes enceintes d’aujourd’hui.
Le ‘Hafets ‘Haïm nous explique qu’en réalité, cette querelle était le fruit d’une incertitude dans le Ciel : fallait-il oui ou non faire descendre Yaakov et Essav sur terre ?
Effectivement, lorsqu’il fut décidé au Ciel de faire descendre une âme comme celle de Yaakov, une grande joie éclata. Cependant, pour maintenant l’équilibre entre le bien et le mal, il fallait aussi envoyer une mauvaise âme ayant la capacité de déranger Yaakov dans son Service divin.
Essav fut donc choisi dans ce but. Malgré tout, permettre à une âme aussi mauvaise de descendre ici-bas n’était pas convenable, ce qui déclencha un conflit au sujet de la décision à prendre.
Finalement, Yaakov et Essav naquirent. Mais comment la décision fut-elle prise dans le Ciel ?
La réponse se trouve au verset précédent (25,21) : « D.ieu exauça la prière d’Its’hak » (Rivka était stérile et Its’hak pria pour qu’elle puisse enfanter).
Nous savons que la plupart des enfants ressemblent aux frères de la mère. Or, Rivka avait pour frère Lavan, un mécréant. Il fut donc décidé qu’Essav proviendrait du côté de sa mère, Rivka, tandis que Yaakov proviendrait du côté de son père, Its’hak.
Hachem écouta la prière d’Its’hak, ce qui permit à Yaakov et Essav de descendre ensemble sur terre.
Le droit d’aînesse
« Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse » (25,31)
Lorsqu’Essav demanda à Yaakov de lui préparer un plat de lentilles, ce dernier proposa à son frère de lui vendre son droit d’aînesse en échange.
Mais quel rapport existe-t-il entre un plat de lentilles et le droit d’aînesse ?
En réalité, Yaakov expliqua à Essav le raisonnement suivant : « Tu veux que je te serve et que je te donne à manger ? Cette demande est contraire à la prophétie de notre mère affirmant que le plus grand servira le plus petit, car c’est toi l’aîné ! Si tu veux, vends-moi ton droit d’aînesse ; je serai ainsi considéré comme l’aîné et toi comme le plus jeune, ce qui me permettra de te servir… »
Voici comment Yaakov réussit à convaincre Essav !
Une vente définitive
« Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse » (25,31)
Dans notre verset, la Torah précise le mot « aujourd’hui ». Pourquoi ?
La Michna du traité Sanhédrin nous enseigne : « Dix tribus ne reviendront pas dans les temps futurs, comme il est dit : "Ils les jetèrent dans une terre étrangère comme aujourd’hui" ». La Guémara nous explique de la même façon qu’un jour passe et ne revient pas, ainsi ces tribus ne reviendront pas.
En réalité, Yaakov dit à Essav : « Vends-moi aujourd’hui… », c'est-à-dire une vente définitive sur laquelle il sera impossible de revenir, au même titre qu’une journée qui s’achève ne reviendra jamais.