Dans la parachat 'Houkat (19,14) il est écrit : "Ceci est la Torah : quand un homme meurt dans la tente."
Rabbi Chimon ben Lakich dit : D’où apprenons-nous que la Torah ne se maintient que chez celui qui se tue pour elle ? Du verset : « Ceci est la Torah : quand un homme meurt dans la tente » (Berakhot 63 b).
Rabbi Israel Meïr Hacohen, auteur du ’Hafets ’Haïm expliquait ces paroles par une parabole :
Un grand commerçant fournissait tous les villages alentour et travaillait sans relâche pour satisfaire sa clientèle. La nuit tombée, il était encore occupé à faire ses comptes et à préparer la marchandise pour satisfaire la clientèle du lendemain. Il était tellement pris par ses affaires qu’il ne trouvait pas le temps de se rendre à la synagogue pour prier en communauté. Les années passèrent, sa barbe blanchit et dans son cœur, le marchand commença à s’inquiéter : avec l’âge, il ne se ressentait plus autant de forces qu’autrefois. Mais il lui appartenait pourtant de préparer quelques « provisions » pour le grand voyage qu’il lui faudrait bientôt entreprendre : des bonnes actions qui puissent l’accompagner dans le monde de vérité. Le lendemain, il se réveilla dès l’aube et se rendit à la synagogue, pria en communauté avec ferveur, puis une fois sa prière terminée il s’assit et étudia pendant deux bonnes heures.
Une fois son étude terminée, il entendit résonner dans son cœur une voix anxieuse qui disait : « Qu’adviendra-t-il demain de tes nombreux clients ? Ne te trouvant pas présent, ils se tourneront certainement vers un autre marchand ! » Cependant, il repoussa immédiatement ces sombres pensées : de quel secours lui seraient ces clients au jour où il devrait rejoindre son Créateur ? Quand il arriva à son magasin, son épouse l’accueillit avec des paroles qui n’étaient pas faites pour le réconforter : « Que t’est-il arrivé ? Où étais-tu donc passé ?
Pourquoi n’as-tu pas ouvert le magasin à l’heure ? De nombreux clients sont venus, et ne te trouvant pas, sont repartis.
— Dis moi plutôt, dit le vendeur à sa femme, que ferais- tu donc si mon heure était arrivée de quitter ce monde ? Me demanderais-tu encore : «Mais où es-tu donc passé ?» Est- ce qu’après ma mort tu prétendrais encore que je me dois de servir mes clients ? Et bien désormais, quand j’étudie à la synagogue, considère que je ne fais plus partie des vivants... Et quand après quelques heures, avec l’aide du Ciel, je reviens au magasin, considère que j’ai ressuscité ! »