Le bureau central des statistiques en Israël relève que l’immigration non-juive a atteint 60% de l’immigration totale l’an dernier, faisant perdre 0,3 points à la majorité juive du pays.
Les années se suivent et se ressemblent en ce qui concerne l’origine des nouveaux arrivants en Israël. Un nouveau rapport publié par le centre des politiques d’immigration en Israël relève qu’en 2022, 6 nouveaux immigrants sur 10 ne sont pas de confession juive. Cette publication s’appuie sur des données recueillies par le bureau central des statistiques d’Israël.
Selon ce rapport, 77 000 personnes ont immigré en Israël en 2022, dont 71 000 qui ont reçu la citoyenneté en vertu de la loi du retour. Cette célèbre et emblématique loi, adoptée en 1950, offre un droit au retour en Israël et une citoyenneté automatique à tout membre d’une communauté juive reconnue de diaspora. Néanmoins, la loi a été élargie en 1970 avec ladite “clause des petits-enfants”, donnant la possibilité aux enfants, petits-enfants d’un père juif et d’une mère non-juive, ainsi qu’aux conjointes non-juives d’un mari juif, de revendiquer la citoyenneté israélienne.
Cette extension de la loi devait théoriquement concerner des cas exceptionnels, dont l’acculturation, l’assimilation aux valeurs juives et la conversion au judaïsme in fine étaient pressenties. Mais avec la chute improbable de l’Union soviétique 21 ans plus tard, ce furent des millions de personnes, dont le judaïsme n’était qu’un lointain souvenir de famille non vécu (et quelquefois non souhaité), qui déferlèrent sur le pays. Ces nouveaux immigrants non-juifs étaient alors conscients qu’une opportunité économique majeure s’ouvrait à eux, avec le “miracle économique” israélien. De plus, ils furent (et sont toujours d’ailleurs) très largement aidés par les politiques d’immigration israéliennes, plus que n’importe quelle autre immigration, et par différentes associations aux objectifs parfois douteux (nombre de missions évangéliques œuvrent en ce sens).
Plus préoccupant encore, cette massification récente de l’immigration non-juive, à nouveau majoritairement venue de Russie et d’Ukraine en raison de l’invasion russe de l’Ukraine qui a démarré au premier trimestre 2022, entaille la majorité juive du pays, la faisant passer de 73,9% à 73,6% en un an.
Ce mouvement n’est pas sans rappeler le ‘Erev Rav, des personnes provenant de différentes nations qui ont accompagné les Hébreux lors de la sortie d'Égypte (Rachi sur Chémot 12:38).
Il est à espérer que la nouvelle majorité gouvernementale, a priori plus soucieuse de la défense du judaïsme que la précédente, sera à même de traiter ce sujet avec une grande attention. Il en va de la pérennité et de l'authenticité de la vie et de la pratique juives dans le seul pays juif au monde, dont D.ieu saura préserver les authentiques sujets jusqu’à la venue du Machia’h.