Depuis que les Américains ont quitté, en été 2021, l’Afghanistan, les talibans – islamistes religieux – ont pris le pouvoir et imposé, dans de nombreux domaines, les règles de l’islam extrémiste. Actuellement, ils s’efforcent d’interdire aux jeunes filles, de plus de 12 ans, d’étudier à l’école. Les filles doivent cesser de s’instruire à partir d’un certain âge. C’était déjà interdit dans les réseaux publics, mais il s’agit maintenant de s’en prendre aux établissements privés. Que signifie cette discrimination, liée à l’âge des jeunes filles, à leur éducation, et à leur intégration dans la société masculine ?
Cette mentalité mérite d’être analysée, et surtout dénoncée, car elle déforme la réalité naturelle, en donnant une impression fausse sur la différence entre les sexes. Apparence extérieure, d’abord, puisque l’islam comme la Torah veille à la pudeur de la femme, et donc à maintenir une société chaste. Mais la comparaison s’arrête là, car les limites sont très différentes. Alors que la femme juive, mariée, couvre ses cheveux pour ne pas être trop séduisante en société, la femme, dans l’islam extremiste, doit se voiler toute la figure, et ne laisser apparaître que ses yeux. On pourrait multiplier les exemples pour prouver que les règles de « Tsni'out » (pudeur) sont fondamentalement différentes dans les deux religions, différentes oui, opposées non, car elles trouvent leur source dans le même souci : éviter les désordres sexuels qui détruisent la société. La Sagesse divine a prescrit dans la création, l’un pour donner et l’autre pour recevoir. Il n’y a pas de différence essentielle entre ces deux sexes. Il n’y en a pas un qui soit supérieur, et l'autre inférieur, l'un qui ait le droit d’étudier, et l'autre à qui l’étude serait interdite. Les sexes se rencontrent en vue de construire la suite de l’univers.
Organisée ainsi, la société biblique illustre cette harmonie et donne un exemple à l’humanité. Chaque patriarche et chaque matriarche forment un couple, dans lequel le masculin et le féminin se complètent : « 'Hessed » (amour) et « Din » (justice, sévérité) se complètent, chez Avraham et Sarah, d’abord ; puis Its’hak et Rivka, dans le sens inverse. Pour Ya'akov qui représente, à lui seul, la Vérité, c’est-à-dire donc les deux attributs, ses deux femmes représentent l’une la réserve, l’intériorité (Léa), alors que Ra’hel représente l’élément extérieur, l’amour envers ses descendants. (La tombe de Ra’hel est un lieu de prière, pour tous les enfants d’Israël.) Par ailleurs, le texte nous rapporte que les femmes des patriarches sont intervenues dans la vie des Avot. Sarah intervient pour faire partir Ychmaël. Rivka conseille à Ya'akov d’aller recevoir les « Brakhot » de Its’hak, et elle dit à Its’hak que Ya'akov doit partir. Quant à Ra’hel et Léa, Ya'akov ne décide pas de quitter Lavan sans leur demander leur avis, et non seulement elles l’encouragent, mais elles justifient son désir de partir. Faut-il encore souligner le rôle de Myriam, qui protège son frère, déposé au bord du fleuve ? La prophétesse Déborah pousse Barak à agir. Dans le Tanakh, le rôle de la femme juive n’est pas d’être confinée à la maison.
Du point de vue de la Halakha, on sait que le critère du foyer juif est fondé sur 4 piliers essentiels : prière trois fois par jour (Téfilines), observance de la Cacheroute, du Chabbath, et des règles de la pureté familiale. Trois de ces quatre piliers dépendent essentiellement du rôle de la femme juive. Il ne nous appartient pas de juger les talibans. Qu’ils s’arrangent entre eux ! Mais, les fidèles de la Torah sentent combien une telle attitude est étrangère pour nous ! La femme, indiscutablement, n’est pas inférieure à l’homme : elle a un autre rôle, puisqu’elle est, physiquement, formée autrement, mais sans infériorité. Le nombre de femmes qui ont fait leurs preuves en construisant le peuple juif mérite d’être rappelé. Le Tout-Puissant a créé l’univers pour qu’il soit « habité », que l’homme Le reconnaisse ! Le renier d’une part, ou à l’inverse déformer Sa volonté, ne peut amener qu’à un désastre ! Sachons reconnaître, et remercier le Créateur. Admirons Son œuvre, et nous serons sûrs que nous contribuerons ainsi à construire un monde équilibré, qui rapprochera la Guéoula !