La même semaine a vu le mandat d’arrêt contre Netanyahou, et la menace d’arrestation pour les étudiants de Yéchiva, qui refusent la mobilisation.
Cette convergence ne peut que nous interroger. Les deux cas sont parallèles, mus par des motifs semblables, et, évidemment, ne peuvent être réalisés dans les faits. Il ne s’agit pas de coupables, qui méritent la prison, et, ce qu’à D.ieu ne plaise, ils ne seront pas effectifs. Ce qui mérite notre attention, c’est la convergence, même temporelle, entre les deux décisions judiciaires avec le même profil des menaces : idéologie, injustice et donc aversion profonde du juge pour l’objet de ces menaces. Essayons d’analyser ces trois aspects d’une décision non proportionnelle à la cause de la décision des juges : idéologie, absence de culpabilité et impossibilité de réaliser une menace.
Idéologie d’abord : Netanyahou attaque pour défendre Israël, et non pas pour un intérêt personnel. Ce n’est pas lui qui a effectué le carnage du 7 Octobre. N’oublions pas que tout a commencé ce jour-là. La guerre à Gaza a été la conséquence de l’attaque du 'Hamas.
Israël préfèrerait vivre en paix et n’avoir pas besoin de se défendre pour survivre sur cette terre. Avec tous ses défauts, Netanyahou reste le représentant d’un pays attaqué par des ennemis qui ne veulent pas voir des Juifs sur cette terre. Comparer Netanyahou aux grands dictateurs nazis et fascistes, comme l’a fait le chef du gouvernement turc, est infâme.
Parallèlement, accuser l’élément Yéchivique d’essayer de fuir ses responsabilités en n’allant pas à l’armée est tout aussi faux idéologiquement. L’étude de la Torah doit protéger le peuple d’Israël. Un monde sans étude de la Torah ne saurait survivre. Ici aussi, l’idéologie, et non la peur, domine. Soyons conscients que le monde de la Yéchiva vit de façon beaucoup plus pauvre que le reste de la population : famille nombreuse, difficultés de « Parnassa », refus des jouissances superficielles de la vie, telles sont les conditions du monde Yéchivique. Ici aussi, l’idéologie est le motif essentiel de ce que l’on n’a pas le droit de considérer comme une désertion. Il s’agit de maintenir une valeur qui a permis à ce peuple de survivre depuis plus de trois millénaires.
Ces raisons idéologiques entraînent une conséquence évidente : les personnes « jugées » et menacées de prison ne sont pas coupables. La culpabilité commune est motivée par des raisons idéologiques. On poursuit des criminels, on les menace de prison, et ce n’est évidemment pas le cas ici.
Menace, donc, nullement fondée sur des motifs négatifs. La troisième raison du parallélisme est l’absence d’efficacité de ces menaces : qui pense mettre réellement Netanyahou en prison, ou des milliers de d’étudiants de Yéchiva sous les verrous ? Nul ne prendrait la responsabilité, dans ces deux cas, d’une telle décision : arrêter un chef d’état ou des groupes entiers de jeunes ne peut être qu’une menace théorique, donc totalement inefficace et inutile.
C’est ici qu’il faut revenir au parallélisme de ces deux décisions, prises en même temps, de ces deux menaces énoncées la même semaine : idéologie, innocence, irréalisme sont les racines d’un point commun : aversion, haine pour la victime. L’inanité de leur décision prouve qu’il ne s’agit pas d’un jugement, mais d’un sentiment. La haine du Juif, comme l’aversion pour celui qui se donne tout entier à l’étude de la Torah, convergentes et parallèles, devraient nous éclairer. Il y a un Auteur de la création, et le refus de reconnaître cet Auteur explique ces décisions, même si elles sont impraticables.
Leur affirmation, la même semaine, est expliquée par les Sages, par la racine sémantique commune au terme Sinaï (Montagne de la Révélation) et Sina (haine). La haine des nations envers les Juifs comme la haine envers les orthodoxes proviennent de la même source : refus de reconnaître la Transcendance et donc haine pour celui qui en est le témoin dans la création. La rencontre de ces deux aversions la même semaine est le résultat de cette approche commune. Reconnaissons-le, et soyons fiers de cette particularité. Sachons être « l’objet » de l’amour du Créateur, et espérons que cet amour deviendra bientôt l’apanage de toutes les créatures !