La dernière victime en date des soldats tombés au combat et des victimes de la terreur pour l’année 5779 est l’Avrekh Pin’has Ména’hem Pashwaszman, tué en début de semaine par une roquette dans la ville d’Ashdod.
Mercredi matin, son partenaire d'étude, Rav Pin’has Eliyahou Erenreich, lui a fait ses adieux lors d’une conversation émouvante avec Efi Triguer dans son programme « Boker Tov Israël » diffusé sur la radio Galé Tsahal. Il évoque cet homme si spécial et parle de ses derniers instants.
« Toute la vie de Pin’has Ména’hem était emplie de Torah et de crainte du Ciel. C’était un génie en Torah, il se consacrait à l’étude des heures de suite avec une ardeur exceptionnelle. Avec cette même fougue, il aidait et aimait ses frères, il les assistait en leur donnant un coup de main ou avec de l’argent. Il n’a jamais fait de mal à personne. Toute sa vie a été un pur don, dans tous les sens du terme. Lorsqu’il était jeune étudiant de Yéchiva, il étudiait avec des élèves de faible niveau pour les faire progresser. Avrekh, il en fit de même avec ses collègues. Lorsque quelqu’un se trouvait dans une situation financière précaire, il se souciait de lui trouver des prêts pour l’extirper de ses difficultés.
C’était un père et époux exceptionnellement dévoué. L’une des preuves en est dans ses derniers propos. Il ignorait la gravité de son état, tout le monde était parti se cacher pour se protéger, notamment dans la cage d’escaliers de l’immeuble. Ses derniers mots ont exprimé son désir de téléphoner à son épouse pour lui dire que grâce à D.ieu, tout allait bien. Mais au bout d’une seconde, il s’est évanoui », relate le Rab Erenreich, peiné.
Le Rav décrit comment, en ces instants d’effroi à Ashdod, lorsqu’ils entendirent le son des sirènes, la victime continua à donner comme elle l’avait fait toute sa vie : « Il se tenait à l’extérieur et, derrière lui, un grand nombre de gens se pressaient au même endroit. Des petites filles accoururent, et pour qu’elles soient plus en sécurité, il se mit de côté et les fit entrer à l’intérieur, plus au fond de la cage d’escalier, tandis qu’il restait à l’arrière. En réalité, il a protégé avec son corps tous ceux qu’il avait fait passer devant. Nous, Juifs orthodoxes, sommes croyants et pensons que tout vient du Ciel, mais il se peut que s’il s’était tenu plus loin, les éclats de la roquette les auraient touchés plutôt que lui. Mais il ne fit pas ce genre de calculs, et aussi bien avec son corps qu’avec son argent, il se sacrifia pour les autres.
Il existe une expression : "Par sa mort, il nous prescrit de vivre." Chez lui, cela s’est vraiment réalisé, par sa mort, il a légué aux autres la vie. Lorsque les Juifs réfugiés sont sortis de leur cachette, ils déclarèrent qu’il les avait sauvés par son corps, ayant arrêté les éclats afin qu’ils ne soient pas touchés », conclut le Rav Erenreich.