Quand j’ai rencontré mon mari, j’avais tout juste 21 ans et lui 19, mais il ne nous a fallu que quelques échanges pour savoir que nous étions faits l’un pour l’autre. J’avais enfin trouvé une personne qui me comprenait et avec qui je me voyais grandir en Torah et fonder un foyer.

C’est tout naturellement que, deux mois après notre rencontre, il me demanda en mariage.

Fous de joie, nous nous rendîmes chez ses parents pour leur annoncer la nouvelle.

Je me souviendrai toute ma vie de cette rencontre. Moi qui m’attendais à un accueil chaleureux, je fus reçue par des gens froids et distants… Le “Mazal Tov” traditionnel fut vite remplacé par un : “On réfléchit et on vous donne notre réponse”.

Ce fut tout réfléchi.

À partir de ce jour, tout fut prétexte à repousser la date de nos fiançailles : “Vous êtes trop jeunes”, “Mon fils est encore à l’armée”, “Vous n’avez pas de travail”... Puis, le père de ma belle-mère tomba malade et, dès lors, il n’y avait plus à discuter : “Tant que mon père ne retrouve pas une parfaite santé, il n’y aura pas de mariage”. Malheureusement, sa santé ne cessa de se dégrader jusqu’à sa disparition. 

Il aura finalement fallu attendre  qu’elle sorte de l’année de deuil et l’intervention de plusieurs Rabbanim pour que notre union puisse enfin être célébrée. À ce moment, notre joie est au summum, je prie sous la ‘Houppa, je supplie Hachem d'ouvrir les yeux de mes beaux-parents afin qu’ils m'apprécient, me considèrent et que nos familles respectives ne forment plus qu'une. Je voulais qu’elle voie que son fils était entre de bonnes mains, mais malheureusement, ce ne fut jamais le cas.

À peine la soirée de mariage terminée, nous découvrîmes que mon beau-père était parti avec toutes les enveloppes du mariage, sous prétexte que, finalement, il ne voulait plus participer aux frais. Malgré nos supplications, il se contenta de nous restituer quelques milliers de shekels. Privés de ces ressources et avec mon mari à l’armée, nous dûmes renoncer à prendre un appartement et nous résoudre à vivre chez mes parents.

Autant vous dire que, dans un tel contexte, mes Chéva’ Brakhot, le Chabbath ‘Hatan et la première année de mariage ont été une vraie catastrophe pendant laquelle je n’ai cessé de pleurer.

À chaque fois qu’on leur rendait visite, ma belle-mère m'humiliait devant tout le monde : “Tu ne sais pas t'habiller ! Tu devrais participer à une émission de relooking”, “Comment ? Tu ne te maquilles pas ? Tu ne pourras jamais plaire à ton mari !”. À chaque fois qu’on devait aller voir mes beaux-parents, mon cœur se serrait et je me retenais de pleurer et encore moins de répondre. Je voulais juste qu'Hachem voie ma douleur et nous sauve. Et Baroukh Hachem, c'est ce qu'Il a fait.

Un jour, ma belle-mère est allée dire à mon mari que je ne l'aimais pas et que je devais sûrement le tromper. Ce jour-là, il comprit que, quoi que je fasse, sa mère me voudrait du mal et il décida que nous devions prendre nos distances.

Malheureusement, les choses ne se sont pas arrêtées là…

En juillet, malgré mon appréhension de la croiser, je décidai d'aller assister à un cours de Torah. Alors que nous attendions l’arrivée du Rav, je vis ma belle-mère rentrer dans la synagogue et se diriger vers moi. Là, elle me prit à part, et me dit cette phrase que je n'oublierai jamais : “Je ferai tout pour récupérer mon fils, et, de toi, il n'aura jamais d'enfant ! Tu ne connaîtras que la maladie !”.

Je sentis le sol se dérober sous mes pieds. Ma bouche resta ouverte, mais aucun son n’arriva à sortir, comme si on venait de m’annoncer mon arrêt de mort. Si seulement ce n’était qu’un cauchemar.

À ce moment, le Rav rentra dans la salle pour donner son cours et ma belle-mère partit s'asseoir sans se retourner. Le Rav, lui, parlait mais je ne l'écoutais pas, je n'entendais plus rien. Je devais sortir vite pour laisser libre cours à ma peine.

Depuis ce jour, je ne dormais plus la nuit, je faisais sans cesse des cauchemars...

Les mois défilaient, j'attendais ce fameux signe positif, un bébé, qui ne venait toujours pas. Je m'enfonçais alors dans une dépression de laquelle rien ne pouvait extraire. J’étais comme un corps vide, un corps maudit qui ne pourrait jamais enfanter.

Un soir, prise de désespoir et d’interrogations, j'appelai le service Questions au Rav de Torah-Box et tombai sur le Rav Gabriel Dayan. Je tentai de lui expliquer la situation, de lui décrire à quel point j'avais peur qu'elle me retire mon mari et que ses malédictions se réalisent, tout en ne cessant de pleurer. Le Rav me calma, me donna de précieux conseils, m’invita à lire tous les jours le Téhilim 7 pour écarter les ennemis et, au vu de ma dépression, me donna une dérogation pour écouter de la musique juive joyeuse pendant la période du ‘Omer. Après cet appel, je décidai de mettre fin à ma souffrance et à ma peine en suivant ses conseils.

Après un long combat d’un an, je repris peu à peu confiance en moi, j’appris à me protéger et à m’aimer et, peu à peu, je fus guérie. Mais j’attendais toujours ce bébé...

Après une visite chez mon médecin, ce dernier m'annonça que j’avais un problème aux ovaires qui m’empêchait de concevoir sans traitement.

Me sentant abandonnée par Hachem, je me rendis chez l’Admour de Kalov de passage en Israël pour lui raconter mon histoire et lui demander une Brakha. Il me demanda de changer immédiatement les Mézouzot que nous avions reçues en cadeau de mes beaux-parents lors de notre ‘Hanoukat Bayit, il y a quatre mois.

Prise de peur, je suivis les conseils du Rav et allai de suite les faire vérifier. J’appris alors que les Mézouzot étaient toutes abîmées et qu’il y avait des petits trous sur le parchemin, et j'appris avec stupeur que le mot “Banim” (fils) était effacé. Nous en commandâmes très vite de nouvelles.

Je me sentis si rassurée que je me mis à prier et à remercier Hachem comme jamais… Puis, je décidai d'arrêter tout traitement et de m'en remettre complètement au Maître du monde.

En décembre, à la période de ‘Hanouka, le site « Torah-Box entre femmes » publia un article qui se nommait : « Kislev : Je veux un enfant ! » (https://www.torah-box.com/femmes/couple-famille/je-veux-un-enfant_10344.html), dans lequel une femme avait écrit une lettre ouverte à Hachem pour avoir des enfants : « Mon cœur déborde d’amour pour ce petit être que je ne connais pas encore. Mes bras ne demandent qu’à l’étreindre des nuits entières (...) Toi qui es Tout-Puissant, permets-moi de donner la vie cette année. ‘Hanouka l’année prochaine, je viendrai les bras chargés d’un magnifique bébé, Te chanter des louanges et Te remercier pour ces nuits blanches et ce souci qui me ronge à chaque minute. »

Ce texte me fit pleurer et je décidai de le réécrire et, chaque soir, au moment de l'allumage des bougies, je lus cette prière et pleurai avec mon mari.

Mon Mikvé tomba le dernier soir de ‘Hanouka. Je décidai pour la première fois d'y aller seule afin de parler avec Hachem et je Le suppliai de me porter sur Ses épaules encore une fois et de m'aider à emmener un beau bébé sur terre. Je criai, je pleurai et je Lui dis : “Hachem, Tu as été témoin de mon silence, les murs de la synagogue, les livres de prières, le Hékhal, tous ont été témoins que lorsque ma belle-mère m'a souhaité le pire, je n'ai pas répliqué, je ne lui ai pas fait honte, même si j'avais toutes les bonnes raisons de le faire. Alors s’il Te plaît, Hachem, que par ce tout petit mérite, je puisse avoir un garçon.”

Et c'est le cœur serein que je me suis trempée.

Plusieurs semaines passèrent, et mon espoir grandissait... Puis, une nuit, je fis un rêve...

Dans mon rêve, j'étais avec ma mère en train de visiter une maison, c’était un vendredi matin et nous devions nous dépêcher. Soudain, j'aperçus un nid sur un des murs porteurs de la maison et j'appelai mon mari pour qu’il fasse la Mitsva de Chiloua’h Hakèn, en chassant la mère pour prendre les œufs. Une fois la Mitsva accomplie, nous sommes rentrés chez mes parents passer Chabbath. Alors que toute ma famille était au complet dans le salon, je leur annonçai que, bientôt, nous allions avoir un petit garçon.

Quel beau rêve ! Je le racontai au réveil à mon mari... Une once d'espoir vit le jour en nous, mais d'un autre côté, j'avais si peur d'être déçue. Toute la journée, je fus perturbée, je voulais contacter un Rav pour qu’il me l’interprète, mais, après tout, ce n’était qu'un rêve, le fruit de mon imagination et de mon désir.

Pourtant, la deuxième nuit, je refis un rêve où, cette fois, j'appellai le service Question au Rav de Torah-Box pour parler à Rav Dayan et lui faire part de ce rêve qui me perturbait tant. Et là, sa réponse fut : “Mazal Tov, vous êtes enceinte !”. Je rigolai et lui dis que c'était impossible. Ce à quoi il me répondit : “Allez, levez-vous, faites un test de grossesse et vous ne verrez que des bonnes nouvelles !”.

Je me réveillai en sursaut. Il était 3h du matin. Cette fois, je le sentai, Hachem était proche de moi.

Je réveillai mon mari et nous décidâmes de faire le test. Au bout de quelques minutes, l’euphorie nous gagna, il était positif.

Je me mis à crier, à pleurer, à rigoler, je n'y croyais pas... Sans traitement, juste avec l’aide d’Hachem, je tombai enceinte ! 

Mais le miracle ne s'arrêta pas là... À la cinquième semaine de grossesse, je tombai malade d'une maladie de grossesse qui touche une femme sur cent. Dans les trois semaines qui suivirent, je perdis 14 kg. Je ne pouvais plus ni me nourrir, ni boire, et me lever devint un supplice. Petit à petit, toutes mes forces me lâchaient. Je ne faisais que vomir, parfois 30 fois par jour. Les douleurs étaient si violentes, que je me demandais comment je pourrais parvenir à garder l'enfant. Baroukh Hachem, je trouvai un médecin extraordinaire qui sut identifier la source de toutes ces douleurs et m’envoya vite à l'hôpital. Une fois que je fus arrivée aux urgences, les médecins m'annoncèrent que le bébé était trop petit et que son cœur battait plus lentement que la normale. "Il aura des carences ou ne survivra pas", m'assénèrent-ils. On me proposa alors de le retirer, car c’était trop dangereux pour lui comme pour moi. À ce moment-là, j'étais à trois mois de grossesse et prête à tout pour garder cet enfant. Je mis toutes mes forces dans la prière, remerciai Hachem pour cette souffrance et L'implorai de protéger mon bébé. Je refusai de croire les médecins. Ces rêves et ces épreuves n'avaient pas eu lieu pour rien. Les médecins acceptèrent mon choix, mais m'assurèrent que je risquais de perdre mon bébé, tout en me disant qu'ils feraient leur possible pour m'aider. Je fus suivie par de nombreux médecins et psychologues. Chaque jour, je priais en silence en m'imaginant avec mon bébé dans mes bras. J'ai passé six mois à l'hôpital où on me trouvait à chaque fois un nouveau problème. Les échographies étaient bonnes, mais le bébé avait toujours un problème au niveau de son développement, il était trop petit et trop maigre... Mais Hachem n'oublie personne et c'est avec conviction que mon mari et ma famille priaient et m'assuraient que ce bébé serait parfait.

Et en effet... Après des mois d’attente et d’angoisse, le jour de Yom Kippour, jour le plus saint de l’année, je mis au monde un beau petit garçon de plus de 3 kg, en bonne santé, Baroukh Hachem.

Mon histoire, je la raconte aujourd'hui pour donner espoir et dire à toutes les femmes dans l’attente d’un enfant qu’il ne faut pas perdre espoir. Hachem ne nous abandonne jamais...

Léa Nabet d'après un témoignage reçu  

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