Le New York Times s’est insurgé contre la foule accompagnant la levée du corps de Rav David Feinstein zatsal le 8 novembre dernier, omettant totalement d’évoquer les scènes de liesse célébrant sans aucune mesure sanitaire la victoire à la présidentielle américaine de Joe Biden, dans le contexte de la pandémie de Coronavirus.
Un deux poids deux mesures qui laisse pantois. Le New York Times a tiré à boulets rouges sur les 5000 personnes qui ont assisté à la Lévaya (la levée et l’accompagnement du corps) d’un des plus grands Rabbanim de notre génération, Rav David Feinstein, à Manhattan. Bien que le rassemblement ait été clairement trop important dans le contexte actuel de la pandémie de Coronavirus Covid-19, il faut signaler que des dizaines de milliers de personnes ont suivi la Lévaya à distance, par internet ou par téléphone. On parle tout de même de 25 000 personnes connectées sur internet et des milliers d’autres par téléphone. Ce sont au moins autant de personnes – donc une grande majorité – qui ont fait preuve d’un grand sens des responsabilités en se privant d’assister à la Lévaya d’un des très grands maîtres de notre génération. Les personnes qui ont assisté aux funérailles portaient parfaitement le masque, bien que les mesures de distanciation n’étaient, il est vrai, pas respectées, ce qui est compréhensible dans ce contexte.
Le New York Times a totalement omis ces points de nuance – qui ne constituent pas des excuses mais des éléments d’explication et de compréhension – pour se concentrer uniquement sur la diffusion de l’épidémie suite à ce rassemblement, relayant les propos du maire et du gouverneur de New York ordonnant à la population juive de cesser ce genre de rassemblements.
Jusque-là cependant, il n’y a absolument rien à redire sur la position du New York Times qui, semble-t-il, défend une vision bien légitime et surtout nécessaire dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.
Là où le bât blesse, c’est lorsque le journal, dans la même édition, salue les dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues pour célébrer la victoire du candidat Joe Biden aux élections présidentielles américaines, dans des conditions tout à fait inadéquates à l’égard de la pandémie. Le journal n’a fait aucune mention à cette attitude, de même que le maire et le gouverneur de New York, tous les trois si prompts à accabler la communauté juive new yorkaise.
Ce traitement biaisé de l’information s’inscrit une nouvelle fois dans divers événements malheureux à l’encontre de la communauté juive qui se sont produits dans l’environnement du quotidien new-yorkais, que ce soit dans ses colonnes ou dans ses équipes de rédaction.