Un homme diagnostiqué positif au Coronavirus a décidé de continuer à prier à la synagogue à Jérusalem, coûtant la vie en juillet au Rav Chmouel Ashkenazi, âgé de 98 ans.
Baroukh Dayan Haémet. Il était appelé « Ich Séfarim », l’homme des livres, en raison de son habitude pluri-décennale d’acheter tous les jours un nouveau livre de Kodèch depuis son mariage. Rav Chmouel Ashkenazi, habitant à Jérusalem, a quitté ce monde au noble âge de 98 ans, à l’aube de son siècle, lors du Chabbath Matot Massé, en juillet.
Un proche du défunt a expliqué qu’au cours des premières semaines de la pandémie, Rav Ashkénazi attendait avec impatience de retourner prier à la synagogue. Dès la réouverture, il s’y est rendu, certain que les mesures sanitaires y seraient respectées et qu’il serait ainsi en sécurité.
Un meurtrier l’attendait à la synagogue
Malheureusement, Rav Ashkenazi s’est mépris. « Un meurtrier l’attendait là-bas ! », s’emporte son proche, les larmes aux yeux. « L’un des fidèles savait qu’il était atteint du Coronavirus et il est quand même venu à la synagogue, s’asseyant non loin de Rebbe Chmouel, lui qui était si vigilant à s’asseoir à une table séparée et respectant scrupuleusement les mesures de distanciation sociale.
Peu de temps après, Rav Ashkenazi a commencé à développer des symptômes du virus, le conduisant à la mort quelques semaines après. « Il n’avait aucune maladie et était en bonne santé, malgré son âge avancé », explique son proche. « Le diagnostic est formel : c’est le Coronavirus qu’il a contracté qui a causé son décès, en raison d’une infraction flagrante à la réglementation ».
Rav Ashkenazi est né à Jérusalem, dans une famille pieuse habitant la ville depuis plusieurs générations. Sa tradition d’acheter un livre par jour avait transformé son petit appartement du quartier de Baté Oungarim en une bibliothèque, les livres tapissant tous les murs de son domicile jusqu’au plafond, y compris dans sa cuisine. Il fallait des échelles pour atteindre certains volumes, qu’il lui était difficile de grimper ces dernières années. Rav Ashkenazi ne s'est pas contenter d'acheter des livres, mais a appris de chacun d'eux, et a pris la plume à son tour, publiant un livre de commentaires, Alfa Beta Kadmita : Di Chmouel Zéira. Une campagne de collecte de fonds est actuellement organisée pour la publication de nombreuses lettres et écrits qu’il a rédigés.
Fin mars, Sar HaTorah Rav Kanievsky avait expliqué que toute personne ne respectant pas les consignes sanitaires aurait sur lui un Din Rodef, un jugement le qualifiant, selon la Halakha, de « rôdeur meurtrier ». Ce Psak Halakha prend tout son sens dans ce terrible cas. Que D.ieu éclaire les personnes incapables de discerner le vrai du faux, prêtes à tuer involontairement pour des raisons injustifiables !