Il y a un an, je me suis regardée dans le miroir et j’ai décidé que je n’avais pas le poids dont je rêvais. Ce n’était pas la première fois que j’en prenais conscience. Après chaque bébé, j’avais encore quelques kilos impossibles à perdre. Frustrée, je commençai un régime consistant en barres glacées diététiques pour le déjeuner, et finissais par ingurgiter un gros dîner. En quelques jours, je me remettais à manger des biscuits Oreos. Puisque de toute manière, j’étais loin de mon poids idéal, un biscuit de plus n’allait pas changer grand-chose...
Mais c’est environ à cette époque, il y a treize mois, que je me suis rendue à l’évidence. Je venais d’avoir 35 ans. Je savais que mon métabolisme commençait à ralentir et qu’il deviendrait de plus en plus difficile de perdre du poids. Je savais que si je ne commençais pas alors, je serais vraiment corpulente dans dix ans. Mon frère avait perdu beaucoup de poids, j’étais inspirée à suivre sa trace.
Dans le passé, je m’étais dit que je devais faire du sport, mais en tant que maman qui travaille et dont le mari n’est pas souvent à la maison, conjugué à la difficulté de trouver une baby-sitter et à dépenser de l’argent pour le sport et la baby-sitter pour que je puisse pédaler, cette perspective n’était pas très attirante.
Je décidai que le moment était venu de mettre les excuses de côté. Il est vrai que je n’en avais pas le temps. Mais je choisis de prendre le temps. C’est pourquoi je décidai de me lever à 5h10 chaque jour et de marcher au moins 6 kilomètres.
Treize mois et six kilos de moins plus tard, je marche encore tous les jours. À la grande surprise de mon mari, j’ai cessé mon addiction de seize ans de Coca light pour me mettre à l’eau. J’essaie de faire plus attention à ce que je mets en bouche. Je n’ai pas fait de changements drastiques. Je tente de ne pas manger les aliments les plus riches à la table de Chabbath, mais je ne me prive pas de Tchoulent, d’une part de dessert (pas deux !) et de ‘Halla (j’essaie de ne pas en manger huit tranches).
Je ne pensais jamais être le genre de personne à se lever avant l’aube pour faire du sport. Et pourtant, je l’ai fait, je me suis prouvée à moi-même que je pouvais changer.
Nous arrivons à Roch Hachana chaque année avec le désir d’être différent, sachant que nous devons nous améliorer, mais nous ignorons comment. Même si nous nous posons vaguement la question, qui dupons-nous ? Nous n’allons jamais arriver jusqu’à Yom Kippour et être innocenté de toutes les fautes pour lesquelles nous frappons notre poitrine.
Voir le régime comme un paradigme du changement m’a permis de réaliser que la Téchouva peut se réaliser concrètement ; comme l’affirme la Torah : ce n’est pas loin, c’est à notre portée.
Voici 12 conseils de régime que j’ai décidé d’appliquer à mes efforts de Téchouva cette année :
1. N’attendez pas d’être en surpoids important pour introduire des changements dans votre mode de vie : souvent, nous tenons le raisonnement que nous n’avons pas réellement besoin de faire de régime, nous ne sommes pas tellement grosses. Mais si nous gérons notre poids lorsque nous avons quelques kilos de trop, c’est un moyen de surveiller notre poids. Même raisonnement avec la Téchouva : souvent, nous nous disons que ne sommes pas si médiocres, nous avons juste quelques mauvais traits de caractère. N’attendons pas que notre manque de patience, ou notre désir de contrôler détruise notre vie de famille. Il vaut mieux travailler maintenant sur ces défauts.
2. Soyons volontaristes : il n’est pas facile de résister à un plateau de délicieux brownies au terme d’une longue journée stressante. Le seul moyen de lancer notre régime sur la bonne voie est de le vouloir vraiment. Même chose avec la Téchouva. Demandez-vous : pourquoi vous lancer sur cette voie vers le progrès personnel ? Parfois, la réponse est simple : je veux me tenir devant D.ieu et aimer qui je suis. Ce qui n’est pas très différent de se tenir devant le miroir et d’aimer l’image qui s’y reflète.
3. Le test de la réalité : lorsque nous mangeons ces petits biscuits, nous savons qu’ils regorgent de calories. Alors pourquoi les mangeons-nous ? Car les Oreos engagent les meilleurs avocats au monde qui s’infiltrent dans notre esprit et nous donnent mille raisons justifiant notre consommation.
Ce même avocat fonctionne pour le Lachone Hara’, les propos médisants. Nous connaissons toutes les autorisations ou les raisons nous permettant de proférer des propos médisants, en quoi c’est bon pour notre santé émotionnelle/psychologique, et c’est même une Mitsva !
La première étape vers le repentir est le Vidouï, la confession ; soyons honnêtes avec nous-mêmes sur nos actes. À partir de là, nous pouvons avancer pour rectifier notre conduite.
4. Les régimes chocs ne sont pas durables : nous aimerions toutes perdre cinq kilos en une semaine. On peut y parvenir avec certains régimes, mais ils ne sont généralement pas viables. Nous aimerions aussi nous attaquer à notre liste de mauvais traits de caractère avant Roch Hachana. Les changements drastiques ne fonctionnent généralement pas, et nous arrivons l’année suivante, frustrés, en constatant que les changements opérés n’ont pas tenu sur la durée. Choisissez un ou deux traits de caractère ou de Mitsvot et concentrez-vous sur eux.
5. Ne visez pas la poupée Barbie : si vous commencez votre régime en espérant être parfaitement maigre à la fin, ce n’est probablement pas réaliste. Visez plutôt à être vous-même, mais plus en forme. Pareil pour la Téchouva : le but est d’être meilleur cette année que l’année précédente. Le but est d’avancer.
6. Manger un dessert alors que vos amies en mangent deux ne vous aide pas à mincir. Ne vous comparez pas à vos amies. Tout comme nous commençons à des poids différents et que le métabolisme de chacun est différent, la voie vers la Téchouva de chacun est différente. Être plus ou moins religieux que vos amis n’indique rien sur la Téchouva que vous devez personnellement entreprendre. Nous devons nous mesurer à nous-mêmes, combien nous progressons sur le plan personnel, nous ne sommes pas jugés en fonction des autres.
7. Préparation : vous avez plus de chance de réussir à manger sainement si vous passez une soirée à couper des carottes et à préparer de la nourriture saine à consommer pour parer aux habitudes alimentaires nocives. Pareil pour la Téchouva : plus vous consacrez de temps à réfléchir, à procéder à une introspection et à projeter, plus vous aurez de chance de réussir à introduire un changement.
8. Inscrivez : inscrivez la nourriture que vous consommez pour prendre conscience de vos succès et vous responsabiliser par rapport à vos défauts.
Ce système fonctionne également avec la Téchouva. Faites un examen de conscience chaque jour. Si votre but est de prier chaque jour, inscrivez les fois où vous avez reporté la prière pour faire six courses et qu’au final, il était trop tard. Inscrivez aussi lorsque vous avez réussi à prendre le temps de prier.
9. Lorsque vous « tombez du cheval », remontez vite en selle : lorsque vous avez mangé un biscuit, n’en mangez pas six autres, sous prétexte que vous avez déjà commis une erreur : avancez.
Pareil pour la Téchouva : lorsque vous manquez le coche, ne dites pas que c’est trop difficile et que vous abandonnez. Acceptez votre nature d’être humain et renouvelez vos efforts.
10. Trouvez une partenaire de régime et ne choisissez pas de sortir dans votre pâtisserie préférée. Trouvez une partenaire avec laquelle discuter de vos accomplissements et frustrations. Si c’est un moment de la journée où vous dites généralement du Lachone Hara’, consacrez ce temps à la lecture d’un livre. Restez à l’écart de cette fête où vous finirez inévitablement par jaser.
11. Les amies peuvent jalouser leurs amies maigres. Il y aura toujours des gens pour se moquer de vous et vous demander : pourquoi avoir choisi cette voie et être devenue si religieuse ? Retenez qu’ils ne se sentent probablement pas en sécurité et sont possiblement jaloux de votre détermination à changer et de votre confiance. Ne laissez pas leurs paroles vous atteindre.
12. Plus vous prenez de l’âge, plus il est difficile de faire un régime, mais commencez aujourd’hui, car demain c’est toujours plus difficile. Peu importe l’âge ou le degré d’ancrage dans ses habitudes, il n’est jamais trop tard pour opérer des changements et diriger notre vie dans la bonne direction.
Je vous souhaite de réussir ce mois d’Eloul et espère que nous sommes tous prêts sur le plan spirituel pour Roch Hachana !
Ariela Davis