“Soyez heureux Israël ! Devant Qui vous purifiez-vous et Qui vous purifie ? Votre Père qui est au ciel !“ Ces mots de rabbi ‘Akiva doivent résonner en nous en ces jours qui précèdent Yom Kippour. D.ieu, notre Père bien aimant, nous purifie ! Quelle source de bonheur et de joie ! Tel un Mikvé d’eau, les 25 heures de Yom Kippour nous nettoient de toutes nos fautes. Cependant, notre devoir à la veille de ce grand jour est de nous remettre en question et de procéder à un bilan qui nous permettra de découvrir quels sont les domaines dans lesquels nous devons travailler dans notre processus de Téchouva. Quels traits de caractère ? Quelles Mitsvot ? Quels comportements ? Voici des conseils concrets pour vous guider au mieux dans cette tâche essentielle et vous aider à obtenir le changement désiré !
L’introspection personnelle
Faire Téchouva signifie avouer ses fautes, regretter, abandonner la faute et prendre sur soi de ne plus recommencer. Il est impossible d’envisager ce processus sans une remise en question qui, loin de nous décourager, doit nous amener à lever les yeux au Ciel, regretter sincèrement tout ce qui a pu nous éloigner de D.ieu et implorer de nous aider à nous améliorer.
La Torah nous demande de nous améliorer dans notre relation à autrui, les Mitsvot appelées “Ben Adam La’havéro”, notre relation à D.ieu, Mitsvot appelées “Ben Adam Lamakom”, et celles concernant l’homme vis-à-vis de lui-même, le travail sur ses traits de caractère. Lors du bilan, il est important de prendre du recul sur ces 3 domaines. Voici quelques exemples de questions à se poser pour nous aiguiller au mieux…
Les Mitsvot vis-à-vis d’autrui
Est-ce que, cette année, j’ai blessé, vexé ou attristé quelqu’un ? Ai-je manqué de respect à quelqu'un ?
Peut-être est-il arrivé le moment de reprendre contact avec une personne avec laquelle j’ai coupé les ponts ? Demander pardon sincèrement ?
Ai-je de la rancœur vis-à-vis de quelqu’un ? Ai-je dit de la médisance sur quelqu’un ?
Toutes ces questions sont censées nous amener à nous éloigner du mal – “Sour Méra’” : סור מרע –, et à annihiler tous sentiments négatifs que nous pourrions ressentir vis-à-vis d’autrui.
Nos Sages nous recommandent de nous éloigner du mal, mais également de multiplier les bonnes actions, les actions de charité, ce qu’ils appellent “‘Assé Tov, עשה טוב”, fais le Bien.
Certaines questions peuvent également vous aider à découvrir comment vous améliorer dans ce domaine :
Ai-je été à l'écoute de mes proches cette année ?
Ai-je été sensible aux nécessiteux en leur donnant la Tsédaka (charité) ?
Ai-je été altruiste et bienveillante ?
Ai-je accompli la Mitsva d’aimer mon prochain comme moi-même ?
Les réponses à ces questions vous aideront à définir dans quels domaines et vis-à-vis de qui vous devriez vous remettre en question pour réparer et corriger vos comportements et sentiments.
Les Mitsvot vis-à-vis de D.ieu
Ai-je prié cette année ?
Aurais-je pu mieux prier, plus prier ?
Mieux sentir ma dépendance totale face à mon Créateur ?
Car la prière a pour but de nous lier à D.ieu et nous permettre de réaliser qu’Il est notre seul secours et que toutes nos demandes doivent lui être adressées.
Lui ai-je fait confiance dans les moments de doutes ou de tourmentes ? Combien me suis-je tourné vers Lui ?
Les Mitsvot vis-à-vis de moi-même
Les Mitsvot d’une personne face à elle-même tournent autour de sa vérité intérieure et beaucoup de travail sur ses traits de caractère.
Ai-je été une personne de valeur ?
Ai-je été zélée ou paresseuse ?
Ai- je développé gratitude et reconnaissance ?
En réalité, toutes les Mitsvot peuvent être reliées à notre relation à D.ieu, même celles vis-à-vis d’autrui. Néanmoins, cette distinction nous permet de travailler de manière plus structurée.
Les Mitsvot faciles
Nombre de Mitsvot sont faciles à accomplir, dans le sens où elles ne demandent pas forcément de nous un grand effort. Cela est très personnel. Pour certaines personnes, les bénédictions avant de manger ou boire sont des Mitsvot faciles. Pour d’autres, le Chabbath est acquis, si l’on peut dire. Dans tous les cas, énumérez les Mitsvot qui sont plus faciles ou plus évidentes pour vous et tentez de voir comment vous pourriez mieux les respecter. En étudiant mieux les lois relatives à ces dernières, en les accomplissant dans la joie (le Or’hot Tsadikim nous dévoile qu’une Mitsva accomplie dans la joie a 1000 fois plus de valeur que si elle est accomplie sans joie). Le bilan est donc également le moment de réaliser ce que vous accomplissez déjà, de vous en féliciter et de chercher à vous améliorer !
Les 4 axes essentiels
Dans notre travail de recherche (car oui faire Téchouva, c’est d’abord partir en introspection intérieure), nous devons nous pencher sur 4 axes essentiels : nos actions, nos pensées, nos sentiments et nos paroles. Toutes Mitsvot confondues, passez en revue ces 4 domaines pour découvrir vos failles et tenter de réfléchir aux moyens d'opérer des changements. Par exemple, autour de notre parole. Combien l’utilisons-nous à bon escient ? Combien de paroles inutiles prononçons-nous ?
Le bilan est également le moment, après avoir pris conscience de ce qui est à améliorer en nous, de nous interroger sur “comment mieux nous comporter ?”. Pour cela, nous devrons parfois étudier les lois relatives à ce domaine, ou fixer des moments durant lesquels nous serons plus sensibles à notre comportement. Bien sûr, ce travail est très personnel, mais une amie, un rav ou une rabbanite peuvent nous aider à y voir plus clair et nous conseiller.
Ces conseils sont bien évidemment non exhaustifs et chacun s'efforcera de prendre un moment avant la fête pour prendre du recul et découvrir ce sur quoi il doit faire Téchouva et comment il peut y arriver. Parfois, il faut chercher à la racine même de notre comportement ce qui nous pousse à agir ainsi et, à partir de là, utiliser notre arme la plus puissante : la Prière ! Implorer D.ieu de nous aider à changer et faire Sa volonté. D.ieu ne laissera pas nos prières sans réponse !